Témoigner dans un livre de son parcours de vie, quand ce parcours est loin de ce que la société prône comme valeurs est un sacré processus…
Je sais de quoi je parle… Voilà donc le témoignage de Nicole.

Écrire mon expérience de mort imminente et les changements (nombreux !) qui s’en sont suivis fut nécessaire, libérateur et finalement thérapeutique. Quand l’idée d’écrire a germé, en 2007, je suivais un stage de sophrologie sur le thème de la « confiance en soi ». Et justement, j’en manquais vraiment. À peine l’idée avait-elle éclot, lors d’une méditation guidée, que mon mental rebelle et mes conditionnements familiaux s’en sont mêlés : « Prendre du temps pour écrire c’est ridicule », « Ce n’est pas un vrai travail ça », « Et puis combien de temps te faudra-t-il pour y arriver ? » « Seras-tu même publiée un jour ? » « Et si par le plus grand des miracles c’est oui, vendras-tu ce livre ? », « Et comment vas-tu vivre au RSA ? »… Et patati et patata… Je vous passe les commentaires nombreux et bien argumentés de ce mental bien présent. Et pourtant, grâce à ce stage, j’ai pu valider intérieurement et profondément mon droit à écrire mon vécu, mon droit à prendre du temps pour cela et mon droit finalement à exister et transcrire mon intime. Le livre est né et fut publié en mai 2010, soit 7 ans après mon grave accident de voiture. J’étais morte de peur, car dans ce livre, je me livrais vraiment sur ma réalité intérieure, mes doutes, mes incompréhensions de la vie, ma quête de sens. J’étais authentique et vraie, sans masque.

Écrire fut un acte créateur et libérateur. Cela a contribué à l’intégration de mon parcours et de voir – finalement – qu’il a fait écho a tant et tant de personnes vu les messages nombreux que j’ai reçu des lecteurs… Ce fut un premier pas vers ma Liberté et vers mon dévoilement. Et ce pas important m’a permis d’oser faire des conférences pour évoquer ce sujet « bizarre » voir « illuminé » ou « paranormal » des expériences de mort imminente (NDE ou EMI ou EMP pour Expérience de Mort Provisoire) et des états de conscience modifiée ou élargie. Finalement, je dirai que tous ces pas, qui m’ont sorti de ma zone de confort tranquille, mais endormie, m’ont permis d’assumer qui je suis et d’oser me montrer en plein jour sans faux semblant. J’ai aussi cessé de me juger pour témoigner tout simplement. J’ai réalisé que j’étais loin d’être seule à vivre des expériences particulières, mais qu’un grand silence régnait, comme si ce thème était tabou. J’ai senti aussi le risque d’être taxée de folle et je l’ai dépassé. En quelque sorte, je n’avais pas vraiment le choix et une force intérieure m’animait.

Vivre une expérience de mort imminente est un choc, un tsunami, on ne peut plus être comme avant. Intégrer cette expérience est un chemin, parfois chaotique, parfois extravagant et on dit qu’il faut en moyenne 10 ans à ce cheminement.

J’avais 35 ans quand ma vie a basculé et que j’ai bien failli la perdre ! C’était un 6 mai 2003, jour de la Sainte Prudence (humour et clin d’œil cosmique !). Ce jour-là, je roulais sur une nationale suite à un entretien professionnel et je rentrais à la maison. Un merveilleux déjeuner m’attendait. Mon amoureux avait préparé des légumes farcis et mon entretien s’était bien passé. J’étais embauchée pour animer une formation en vente le mois qui suivait. Et puis hop, en un instant la Vie en décida tout autrement.

Je vécus alors mon expérience de mort imminente. Ma voiture quitta la route et alla percuter un arbre, un chêne puissant. Pour le monde extérieur, j’étais peut-être morte dans cette voiture vu son état et le mien. Mais moi, je vivais. J’atterris dans une sorte de prairie merveilleuse et j’étais à l’envers. Le ciel en bas et l’herbe en haut. Je fis alors une roulade pour être dans le bon sens. Je découvris que je n’avais pas de corps ! Surprise ! Mais je vivais tous ces évènements de manière très naturelle et sans grand étonnement. L’herbe me semblait vivante, vibrante et dotée d’une forme de Conscience, sa couleur était intense. Verte oui, mais un vert puissant.

Et je vis arriver des Êtres, blancs, lumineux, que j’ai appelés plus tard les « Êtres de Lumière », car il faut bien leur donner un nom pour s’exprimer sur Terre. Ils étaient environ 12, des grands à l’arrière et des petits devant, sur deux lignes. Ils glissaient vers moi et je ressentis un Amour, une Joie infinie, indescriptible avec nos mots humains. C’était d’une puissante, d’une intensité. J’eus alors le sentiment d’être rentrée à la Maison, dans ma véritable demeure, peut-être dans ma famille d’âme. L’Extase, la Béatitude, la Félicité.

J’ai appelé cette expérience « mon expérience sacrée », car elle m’a ouvert de nombreuses portes pour savoir qui j’étais. Bizarrement, une telle expérience est le début du chemin de conscience et non l’aboutissement, car après l’éveil à ma véritable nature, il a bien fallu intégrer à nouveau mon corps et donc la vie terrestre et tout ce qu’elle implique. Je me retrouvais donc à l’hôpital avec de nombreuses fractures, toutes intérieures et graves, et cela allait durer de longs mois… je frôlais la tétraplégie. Allongée en permanence pendant un mois sans pouvoir bouger, ne serait-ce que pour se tourner dans le lit. Ce fut le début de l’introspection, des questionnements nombreux, des émotions aussi intenses. Le début de l’affinement de ma conscience. Un chemin souvent douloureux, car une partie de moi voulait tout simplement retrouver et rester auprès de ces Êtres.

J’ai longtemps été en colère d’être revenue sur la Terre. Je voulais rester pour toujours avec eux, dans cet Amour Vibrant et si intense, dans ce niveau de Joie. J’ai d’ailleurs écrit un poème pour tenter de l’évoquer. Je compris au fur et à mesure qu’il fallait passer par un chemin de « nettoyage » et de conscience pour me dégager de tout ce qui bloquait la Vie en moi et me libérer de mes souffrances. Et bien sûr le ménage, ce n’est pas toujours une partie de plaisir !

J’ai eu la chance de rencontrer des personnes merveilleuses sur ma route : thérapeutes, amis, écrivains, chamans… J’ai une grande gratitude pour tous ces rendez-vous orchestrés par la Vie quand nous sommes ouverts, sensibles et reliés à notre guidance interne. Quand nous voulons bien suivre les signes que la vie nous envoie, car nous pouvons aussi les ignorer ! C’est toute la beauté et parfois le drame de notre libre arbitre.

De directrice commerciale dans la publicité, je suis devenue sophrologue et praticienne en soins énergétiques. Un virage à 360 ° degrés, comme disent mes amis. Certains ne m’ont plus reconnue et se sont éloignés. Les transformations étaient trop nombreuses et déroutantes pour eux. Je me suis intéressée aux Amérindiens et aux chamans alors que je ne l’avais jamais fait. J’ai commencé un chemin de guérison très profitable. J’ai voyagé et vécu des expériences peu évidentes comme de prendre l’Ayahuesca au Pérou, guidée par un rêve puissant où un chaman entouré d’un gros serpent m’indiquait que « lorsque j’aurais dépassé toutes mes peurs, alors je brillerais de toute ma lumière et de cet amour connu dans ma NDE ». Quel programme n’est-ce pas ? Tout s’est alors enchainé naturellement et avec grande facilité pour me faire partir au Pérou, moi la rationnelle ! Je dois dire que par moment, même moi je ne me suivais pas tout à fait. J’étais guidée par une force qui me dépassait complètement, car aller au Pérou pour faire du tourisme oui, avec plaisir. Mais aller au Pérou dans la jungle pour vomir toutes les souffrances non exprimées… je dois dire que mon mental m’a bien demandé ce que je faisais là quand je me suis retrouvée dans la Molaca (sorte de maison où se passent les cérémonies la nuit) ! Je n’avais qu’une envie, me retrouver tranquille chez moi et quitter cet endroit !

Mais, je savais bien dans mes profondeurs que je n’étais pas en phase avec moi-même l’année qui a précédé mon accident et en même temps je ne savais pas suivre ce que je ressentais profondément. Je fermais les yeux et faisais l’autruche, l’air de rien. Que d’efforts pour rien ! Au fond, l’accident est venu pour me réveiller et me montrer violemment que je faisais fausse route. Je n’étais pas heureuse. J’avais des projets, oui, mais c’était des projets avec ma tête. Et mon cœur, et mon corps… Où étaient-ils abandonnés ?

Le corps, c’est donc la Vie qui m’y a ramené et avec la douleur, la souffrance physique que j’ai longtemps connue suite à l’accident. Morphine, antidépresseurs… J’ai connu et j’ai quitté. Quelque part, j’étais probablement un « gros mental sur pattes » avant que je ne sois stoppée net par la Vie dans son immense sagesse. Et, mon accouchement à moi-même fut long, car un mental puissant est difficile à contourner. Mais, j’ai toujours été remise sur les « bons rails » par la Vie elle-même, cette grande Initiatrice comme peut l’être aussi la Mort. Je dirai que la mort provisoire m’a initiée à la Vie. Elle est venue me poser des questions : Tu es en Vie, comment utilises-tu ton énergie ? Qu’est-ce que tu fais pour aller vers ton bonheur ? Comment tu t’investis selon tes ressentis, tes sensations, tes émotions ? Quelle action tu poses pour aller vers ce qui t’enthousiasme et te passionne ?

Des questions auxquelles j’ai dû faire face et le constat était bien loin d’être glorieux ! Je m’étais endormie moi-même et je voulais surtout ne rien sentir de mon mal-être.

Avant cet éveil, quelque part je subissais ma vie, emmenée par mon mental qui faisait ses plans comme on fait un plan de carrière. Depuis, j’essaie de suivre mes élans et d’oser être celle que je suis dans l’instant, même si parfois il m’arrive encore de me piéger moi-même dans des chemins de traverse où je m’ennuie. La différence, c’est que je le sens et que je le vois. Je peux donc agir, car il est hors de question dorénavant de m’abandonner et de vivre à côté de moi-même ou comme un robot, une « morte vivante » comme je l’écris dans mon livre.

Il y a quelques jours, j’ai créé un tout nouveau site Internet pour coller plus à celle que je suis à présent. J’ai donc osé montrer mon côté chamanique et l’assumer. Je me sens à présent plus authentique, plus vraie. Les personnes qui seront attirées par mon travail auront le goût de venir. Celles à qui il ne parle pas ne viendront pas. Et alors ? Tout est parfait !

Nicole CANIVENQ

Site internet : www.nicolecanivenq.fr

Le livre de Nicole CANIVENQ, L’arbre du choix : cliquez ici