Le corps … je l’ai nié toute mon enfance et il m’a ramené en son sein à travers un immense écroulement que j’ai relaté dans mon Roman « Au Nom du Corps » (Cliquez ici)
Je voulais monter toujours plus haut vers le firmament. Mon corps, lui, était en bas sur Terre. Alors, il m’a ramené à lui pour que j’y plante mon âme.
Il a été longtemps pour moi le mal-aimé… Je l’ai peut-être entretenu mais à coup de musculation et de régimes à répétition. Et à aucun moment, je ne l’ai « SENTI ».
Seul le cerveau pour moi était un organe noble ou valable. C’est comme si tous les autres organes qui composaient ma carcasse étaient impurs, et ne méritaient pas mon attention.
Je crois en y réfléchissant de plus près que je portais inconsciemment de lourdes croyances à propos de la chair et de tout ce qui la compose. Ces croyances provenaient de l’éducation judéo-chrétienne que j’avais reçue enfant. Et je crois d’ailleurs que nous sommes nombreux à en porter les stigmates.
J’ai donc ignoré mon corps et mes sensations non seulement à cause de la religion mais aussi parce qu’on faisait de même dans ma famille, qui était certes brillante, mais déconnectée du corps.
J’ai donc ignoré mon corps parce qu’on m’avait enseigné que les choses du corps ne méritaient pas qu’on s’y attache. Seul le cerveau était digne pour la société occidentale. Seul l’Esprit était valable pour la religion catholique.
Pouvez-vous imaginer l’impact de telles croyances sur nos corps et sur nos vies ?
En tout cas pour moi les conséquences de cette éducation ont été énormes. Et la société occidentale pour moi n’a fait qu’empirer les choses.
Parce que seul comptait pour moi le cerveau qu’il fallait que je bourre de connaissances livresques, j’ai oublié la connaissance organique. Cette connaissance organique, elle, est cellulaire. Elle est incarnée et expérimentée.
Et il y a un personnage dans la bible qui « incarne » cette autre connaissance. C’est Marie Madeleine qui pourtant est reléguée au rang des pécheresses. Parce que vivante, organique, charnelle … dans ses sens…
J’ai écrit le Roman « Au Nom du Corps » pour lui rendre hommage. Car c’est elle qui est venue me chercher pour me faire descendre de mon piédestal aride et sec, afin que je connecte mon réceptacle et mon Graal emplis de terre et d’eau : mon corps.
C’est cette femme habillée de rouge du sang de la vie qui m’a fait sentir le trésor caché au sein de chacune de mes cellules. C’est elle qui m’a fait enfin sentir vivante et vibrante !
C’est elle qui m’a fait descendre au centre de ma terre avant de monter vers les étoiles.
Mais quel chemin pour y parvenir !
Notre société vit aujourd’hui dans un non-sens, dans une sorte d’absurdité.
Et la vie à travers cette femme m’a révélé son sens à travers une immense épreuve. La vie m’a fait passer un test pour passer une porte, celle du vrai savoir, savoir qui est intégré à l’expérience du corps et du cœur, savoir charnel et organique.
Le plus curieux, c’est que ce savoir m’est parvenu via le symbolisme catholique, alors que c’est ce même savoir inculqué par des religieuses à la tête couverte qui m’avait égarée et éloignée de ma vérité, de mes pieds et de ma nature profonde…
Une femme aux cheveux de feu et presque nue , non pas voilée comme une nonne, est venue m’habiter et me reconnecter à ma graine de vie.
J’ai écrit un « livre de chair » grâce à elle. Et c’est à cette femme soit disant pécheresse, que je dédie mon roman (Cliquez ici)
Mon corps depuis cette rencontre exprime ses souffrances et ses jouissances. Il fait des gammes qui vont des notes les plus basses vers les plus hautes. Il a en son sein différentes cordes qu’il faut savoir toutes faire vibrer pour créer une belle harmonie dans sa vie.
Aucune note n’est à rejeter sous prétexte qu’elle se trouverait en bas de la portée.
Aucune couleur des émotions ou des sensations n’est à écarter sous prétexte qu’elle serait plus sombre.
Avant, mon cerveau ne créait aucune vie et aucune couleur. Il ne sentait aucune note non plus. Il faisait des graphiques noirs et des courbes financières exemptes de vie.
Aujourd’hui, mon cerveau se met au service de tout ce qui m’habite organiquement… Et ce n’est plus pareil. Tout change et tout est vibrant de vie.
Et il n’y a pas assez de mots pour décrire toute la palette des sensations que mon corps me fait vivre, dans les hauts comme dans les bas. Et c’est cela qui rend la vie si belle. Car le bonheur ne se trouve pas dans les hauts, mais dans tout ce que la vie nous donne à expérimenter dans ses contractions et ses expansions… comme un coeur qui bat.
Le corps a donc son langage. Il est urgent d’écouter sa langue.
Apprendre à sentir son corps, c’est être à l’écoute du dessin de notre vie ici bas. C’est être là où nous devons prendre place pour poser nos racines ou nos pieds. C’est entendre l’intelligence de la nature, des rythmes des saisons, des cycles la vie, de la puissance cosmique qui se trouve dans le plus vulgaire des cailloux ou dans la plus brillante des étoiles.
Le corps est une Déesse. Il est le reflet terrestre de Dieu. Le nier c’est se couper du senti de Dieu dans nos cellules. C’est refuser que l’esprit prenne corps dans nos vies.
C’est pourquoi j’ai écrit cette prière…
« Au Nom du Corps »
Au cœur de sa chair , il y avait sa propre musique, mais aussi la force cosmique.
Elle savait que cette force était dans son corps, qu’elle n’est pas en dehors !
Elle savait que dans les profondeurs de son corps, il y avait un trésor.
Pourtant, comme beaucoup, elle en avait perdu la clé, et il lui appartenait de la retrouver.
Elle observait alors ce corps plus concentrée, et elle voyait qu’il n’avait pas besoin de sa pensée rationnelle pour qu’il puisse fonctionner.
Elle pressentait que si elle était plus consciente de cette fabuleuse intelligence à l’oeuvre dans son propre territoire et dans sa propre maison, elle serait moins égarée par le discours de sa raison.
Elle sentait que si elle se reliait à cette intelligence corporelle, elle trouverait sa place à elle.
Comme le têtard de spermatozoïde savait où il devait aller sans la raison pour le guider, comme la fleur savait comment elle devait pousser sans un cerveau pour la tirer, comme l’oiseau sent où il doit voler en harmonie avec sa race ; elle sentirait grâce à ce biais où est son endroit, sa véritable place.
Avant, elle ne le savait plus, car elle ne ressentait plus et elle était perdue.
La tête avait pris le contrôle de la situation et l’empêchait de jouer sa propre partition.
Mais, elle décida enfin de suivre son corps et sa vibration.
Au nom du corps qui est ma terre
Que ta volonté soit faite
Que ton règne arrive
Certains prient Dieu et puis le ciel
Pensant que là, se trouve l’essentiel
Moi, je prie mon Corps et la Terre
Car c’est elle, ma Mère
Sentez-vous ce lien entre vos corps, mon corps, et le corps de la Terre ?
Ils sont faits de la même matière
Sentez-vous qu’il faut en prendre soin ?
Pourtant ils sont des temples encore trop lointains
Continuons à nous prendre la tête
Et la terre, elle, elle tempête
Continuons à nous meurtrir
Et la terre, elle, elle va mourir
Continuons à souiller, violer les corps meurtris
Et nous aurons des tsunamis
Renions nos corps
Et c’est la mort
Tais-toi… Fais pas ça… Pleure pas… Bouge pas… Va par là… Non par ici…
Continuons à nous parler ainsi
Et la Terre va trembler
Pour enfin nous réveiller
Au nom du corps qui est notre terre
Que ton nom soit sanctifié
Que ton règne arrive
Avant que le monde parte à la dérive
Soyons vivants
Et la terre se détend
Soyons vibrants
Et les temps redeviendront cléments
Vivons notre belle matière
Et nous en serons fiers
Le sacré se loge dans notre nature vivante, et dans nos corps vibrants
Pour intégrer la connaissance spirituelle, il convient de plonger dedans
Les rythmes vitaux de nos organismes sont en résonance avec le cosmique
Intégrant cela, nous rencontrerons Dieu dans notre physique.
Plongeons dans nos ventres et dans nos grottes profondes
Nous y trouverons les racines et les fondations de la nature du monde
La connaissance nous sera alors révélée
Et nous accéderons à notre unité
Si nous cherchons Dieu dans l’extérieur
Ce ne sera que malheurs
Cherchons-le dans notre intérieur
Et nous sentirons sa chaleur
Car c’est dans la rencontre de notre dualité que nous serons mariés
La croix sera bien le trait d’union entre des opposées
Plus aucun monde ne sera séparé
Nous aurons en amour tous nos contraires
Et, la Mère rencontrera le Père
Le féminin et le masculin danseront pour que rien ne se fane
Pour découvrir le sacré au coeur du profane
Le haut et le bas sur la même échelle
Le spirituel au sein du matériel
Au nom du corps qui est mon temple et ma terre
Que ton règne arrive
Toi qui es la fondation de toutes nos églises érigées vers les Cieux
Tu es le réceptacle qui peut accueillir Dieu
Tu es le lien entre le ciel et la terre
Ce contenant qui accueille la lumière
Toi qui étais assimilé au mal
Tu redeviens le réceptacle et le Graal
Au nom du corps qui est ma terre
Que ta volonté soit faite
CAROLINE GAUTHIER
Roman « Au Nom du corps » : Cliquez ici
Poème en vidéo : Cliquez ici
Vous êtes une poétesse, je reviendrai faire un tour de temps en temps sur votre blog
Merci Caroline, découverte par hasard grâce à Sylvain Carufel
Elisandre la fée du Désir, qui rassemble les âmes désirantes.
merci !!!! <3
Merci Caroline pour ce texte qui me parle tellement !!!
Depuis toute petite, j’ai eu et j’ai encore – tout en la repoussant – cette aspiration à mieux ressentir, m’exprimer avec mon corps.
J’ai appris à développer mon cerveau et vouloir ressembler à ceux qui agissent…
Je suis attirée par toutes les spiritualités pour en « choisir ce qui me convient ».
Et tout d’un coup, tu me fais découvrir que mon corps est le réceptacle, le socle de tout… Et que c’est bien lui que je dois aller reconnecter pour retrouver cette énergie partie et allier toutes mes forces.
C’est bon pour moi, ça me semble si cohérent. Merci !!!!