Le témoignage bouleversant d’une ingénieure nucléaire confrontée à l’invisible après une expérience de mort imminente.
Ce livre vient juste de paraître aux Editions Leduc
Merci à Fabienne pour son témoignage en exclusivité dans le Magazine de ce mois de septembre

Il n’y a jamais rien d’acquis dans la vie, jamais rien de définitif. La vie est une vague en mouvement, parfois calme, parfois turbulente et violente. Elle n’est jamais la même. Elle se croit seule et isolée au milieu d’autres vagues, et pourtant elle fait partie de l’Océan, du Tout. Cette philosophie de vie, je l’ai acquise par l’Expérience. Expérience de la Vie, de ce qu’elle est véritablement, de son sens profond, mystérieux. Car j’étais une enfant égarée, imaginant que son chemin était juste et bon. Ma formation scientifique d’ingénieure matériaux, ma carrière dans l’énergie nucléaire, n’était-ce pas la voie idéale à suivre, gage de stabilité et de sécurité financière ? Je n’étais ni spirituelle, ni croyante.

Les religions et leur dogme me hérissaient le poil. Quelles preuves tangibles avaient-elles de l’existence d’une vie après la vie ? Ma vision de la vie était binaire, carthésienne, matérialiste : seule la matière existe, c’est la seule réalité. C’est ce qu’on nous enseigne après tout, c’est ce que notre société occidentale valide, alors pourquoi la remettre en cause ? A chacun d’avancer comme il peut dans le tourbillon de la vie. Et puis on meurt. Rien après. La matière, le visible, le tangible. Rien d’autre n’existait.

Mais cette conception radicale de l’existence a été sérieusement malmenée.

En 2004 lors d’un malaise cardiaque, je perds connaissance, ma tête heurte violemment une table et le sol. Instantanément, je passe dans « un autre monde » de lumière, attendue par des êtres de sagesse emplis d’amour. Je vis une expérience de mort imminente (EMI), que je qualifierais plutôt d’expérience de Vie intense, puisque je suis dans un état de félicité, inconnu ici-bas. Je me dis tout naturellement que je suis morte, mais c’est d’une grande douceur, une transition. Je n’ai pas peur. Je laisse tout derrière moi, cela n’a pas d’importance. Je ressens leur amour d’une intensité telle que je me sens plus vivante que jamais. Et puis j’entends une musique, merveilleuse, rien de ce que je n’ai entendu ici-bas. Plus belle que la musique classique. Très aérienne… céleste.

Et puis, je retourne dans mon corps physique. Mille questions se bousculent dans ma tête. Panique à bord, je ne comprends pas ce que j’ai vécu. Mon cerveau gauche essaie de rationnaliser. J’oscille entre la peur de devenir folle, d’avoir vécu une hallucination par manque d’oxygène au cerveau. Mais je sais que ce que j’ai vécu est vrai, plus vrai que notre réalité. Comment est-il possible que dans cet état d’inconscience physique, ma conscience soit plus aiguisée, plus présente et plus réelle que dans mon quotidien ? Et qui sont ces êtres ?

Ma quête de compréhension débute. En bonne scientifique, je cherche les réponses dans des livres sérieux, scientifiques et médicaux sur cette thématique. Je dévore « La vie après la vie » du Dr. Raymond Moody, « La Source noire » du journaliste Patrice Van Eersel, « La mort est un nouveau soleil » de la psychiatre Elisabeth Kübler-Ross, pionnière dans l’accompagnement des patients en fin de vie… Ces lectures me rassurent, m’apaisent. Des millions de personnes à travers le monde vivent ce genre d’expérience. Cela existe bien ! Un autre monde, peut-être même d’autres mondes, existent.

Mais le quotidien vous ramène rapidement à la réalité vécue ici-bas. Par la société normative et restrictive dans laquelle on vit. J’avais peur d’être incomprise, d’être isolée, d’être rejetée. Je souhaitais que tout « rentre dans l’ordre », reprendre ma vie d’ingénieure comme si de rien n’était. Mes confidents de l’époque se comptaient sur quelques doigts d’une main. Des amis ouverts, compréhensifs, qui ne me jugeraient pas.

Mais quand on veut faire rentrer un cube dans un trou rond, forcément ça bloque. C’est comme si on avait ouvert une nouvelle porte dans ma conscience, un accès à une autre réalité, à l’invisible. Et cette porte a décidé de ne pas se refermer puisque, suite à cette expérience, des phénomènes irrationnels ont fait irruption dans ma vie. Des phénomènes que la science actuelle ne peut pas expliquer (intuitions, synchronicités, prémonitions, guérisons…).

Par exemple, je reçois des informations sur des personnes autour de moi, proches et moins proches. Cela ne passe pas par le mental. Pourtant, moi qui ai un mental fort, analytique, il faut y aller ! Je ressens les gens beaucoup plus qu’avant, je perçois des moments de leur vie, sous forme d’images le jour ou de rêves la nuit. Mais aussi leurs émotions. Leurs interactions. C’est comme si une peinture se dessinait sous mes yeux. Mes nuits ne sont pas reposantes, je vis une deuxième vie avec des scènes prémonitoires (je dis prémonitoire car cela est avéré dans le futur, des semaines ou mois après). Des synchronicités se manifestent, ces concordances d’évènements qui font sens pour la personne qui les reçoit, sans aucun lien de cause à effet. Ce terme est né des échanges entre Carl Gustav Jung et Wolfgang Pauli, prix Nobel de physique quantique en 1945. La matière et la psyché sont liées, sont en interaction.

Mais visiblement, « là-haut » n’en avait pas encore fini avec moi. Je n’en faisais qu’à ma tête, à vouloir revenir à ma route toute tracée d’ingénieure et manager. Et quand on est en décalage avec son chemin de vie, avec ce pour quoi on est sur Terre, la Vie se charge de vous rappeler à l’ordre. Car quelques années plus tard, l’enfant que j’étais, indisciplinée, n’en faisant qu’à sa tête, s’est prise une autre baffe.

En 2007, mon corps me lâche à nouveau. J’ai 30 ans. Je suis atteinte d’une maladie neurologique qui ordonne à mes jambes de ne plus me porter, mon bras ne peut même plus tenir un verre d’eau, je n’ai plus de force, plus d’énergie. Des paresthésies courent au bout de mes membres. Hospitalisée aux urgences, les médecins me diagnostiquent d’abord une Sclérose en Plaques avant de se rétracter. On m’annonce cela comme on annoncerait qu’on vient d’acheter du pain. Aucun tact, aucune précaution. Ma vie s’écroule, je ne comprends pas que mon corps puisse me lâcher comme ça, je ne pourrais plus faire de sport, plus marcher normalement. Qu’ai-je fait pour mériter cela ? Je me sens comme une étrangère dans mon propre corps, trahie par cet hôte. Durant les 15 jours d’hospitalisation, mon état se détériore… Je passe par la colère, la tristesse, le sentiment d’être abandonnée, seule face à mon corps devenu un ennemi, (…) , consciente de ma vie brisée… Et puis un soir, j’accepte enfin de lâcher mon mental, en lutte avec mon corps. Je sais que je ne peux plus agir. Je m’en remets complètement à « là-haut », dans cet état de vide intérieur. Comme si la lutte était inutile, vaine.  Une paix intérieure m’envahit. Je m’endors. Le lendemain matin, je me réveille en ressentant l’énergie revenir dans mes membres. Je sais que « là-haut » a agi. J’en ai l’intime conviction. J’ai encore la preuve, dans la douleur, que l’invisible agit et guérit quand on lui fait confiance. Mieux, quand on a la Foi. La Foi ne vient pas de la tête, sinon c’est une croyance. Non. La Foi vient du cœur, ce sanctuaire où tout est possible. Où l’âme se loge, s’abrite.

Pas la Foi religieuse, pas le dogme, mais la Foi qu’il existe une autre réalité, au-delà de nos cinq sens. Au-delà de la matière, de notre matière physique, qui n’est d’ailleurs qu’une illusion. La physique quantique explique cela très bien : la matière ne représente que 0,0001 % et donc le « vide » 99,9999%. Imaginez-donc ce que cela signifie pour notre corps ! Le vide est rempli d’information, d’amour, de lumière. Nous n’en avons pas conscience dans notre quotidien. Pourtant, c’est un fait. Si nous ôtons nos œillères et écoutons notre cœur, nous en apercevons la lueur, la beauté.

Et puis en juillet 2008, un an plus tard, en allant à une réunion de travail, je suis intervenue sur un motard crashé lors d’un terrible accident contre voiture. Inanimé au sol, entre la vie et la mort. J’ai effectué les premiers gestes de secours sur cet homme ensanglanté, en arrêt cardio-respiratoire, dont le sang visqueux dégoulinait sous le casque pour rejoindre une mare de sang au sol. Ces gestes ne sont pas innés, je les ai appris et maitrisés à la suite de mon EMI, m’étant investie dans le secourisme afin de rendre ce qui m’a été donné. Mais je n’ai pas les ciseaux pour couper les lanières de son sac à dos et lui faire un massage cardiaque. Je suis à nouveau confrontée à ce sentiment d’impuissance, qui me renvoie à ma propre limite, ma propre capacité d’être humain. Je ne peux qu’être une présence, chaude, rassurante. Car je sais qu’il m’entend, même dans son état d’inconscience. Le vide intérieur succède à la panique puis l’impuissance. Etrangement je deviens à la fois actrice et observatrice de la scène. Je m’abandonne à « là-haut », car eux seuls peuvent intervenir, réaliser un miracle. Et dans cet état de vide, où l’activité cérébrale de mon cerveau ne devait ressembler à rien de connu, je m’efface, je laisse le passage à la vraie ambulance, celle du Ciel. Je ressens alors une énergie traverser mon bras, ma main en contact avec le motard. Stupéfaite par ce ressenti, quelques secondes plus tard, je remarque que sa respiration abdominale reprend de façon subite et ample. Des gargouillis, des bruits se font entendre dans sa bouche. Il revit ! Les pompiers l’emmènent. Je resterai en contact avec le motard Stéphane et sa femme, en allant régulièrement le voir à l’hôpital, puis au centre de rééducation fonctionnelle.

J’ai donné le nom affectueux de « bizarreries » ce qui n’est finalement qu’une intervention du « divin » : cette Force de Vie nous porte en toute circonstance et se révèle lorsque nous sommes dans une impuissance telle qu’on ne peut que s’en remettre à « plus grand que soi ».

A plusieurs reprises l’invisible m’a aidé à surmonter ces épreuves, lors de maladie ou de l’intervention sur un motard accidenté entre la vie et la mort.

Ces expériences fortes, transformatrices, ne pouvaient que me pousser à quitter mon travail d’ingénieure, car il n’avait plus de sens. Ma mission était d’aider mes semblables, cela ne faisait aucun doute. C’était comme si on m’avait donné des coups de pied au derrière, afin que je fasse des prises de conscience nécessaires pour avancer sur mon chemin de vie. Virage professionnelle en 2014, je me forme à la sophrologie puis aux soins énergétiques, expérimentés bien malgré moi. Thérapeute aujourd’hui, l’accompagnement que je propose n’est pas que de l’ordre physique, ou mental. Il est aussi spirituel, de part les présences qui aident avec bienveillance durant les séances. Des guérisons physiques ont lieu (kystes, endométriose), mais aussi des contacts avec les défunts, des fœtus même, et des signes de présence qui aident à garder espoir. A considérer que la vie continue après la mort, que ce n’est qu’un passage, une porte. Nos défunts vivent dans une autre dimension. C’est devenu pour moi une évidence. La science doit étudier ces phénomènes. Ce n’est pas parce qu’elle n’y croit pas que cela n’existe pas. Cela existe. Cela EST.

Donner du sens à ce que l’on vit, se reconnecter à notre essence profonde, retrouver la Foi et se laisser accompagner tel un enfant aimé.

Toutes mes épreuves, mes « bizarreries », je les ai écrites au fur et à mesure dans un carnet. Depuis février 2004. Pour me rappeler, pour donner du sens, pour grandir. Pour garder les pieds sur Terre aussi. Jusqu’à ce que je ressente le besoin vital et puissant d’écrire, de transmettre au plus grand nombre, afin de rassurer celles et ceux qui vivent aussi ce contact avec l’invisible. Pour redonner la force et l’espoir dans les épreuves. Les transformer, les transcender. Et aussi pour ouvrir les consciences, celles des scientifiques notamment, sur ce qu’on appelle « la réalité ». Se poser les bonnes questions sur le Sens de notre Vie sur Terre.

L’épreuve du Ciel, les preuves du Ciel… révélateurs de ma Foi (sans connotation religieuse). Mes accidents de vie ont été une vraie chance, un miroir de ce qui me porte et me fait vibrer ; ils m’ont remise sur mon vrai chemin, celui d’aider les personnes à prendre conscience de ce qui les anime (anima en latin = âme). L’épreuve cisaille, balaie les faux-semblants pour révéler l’essence de l’Etre. Alors… et si nous étions bien plus que ce que nous imaginons et que tout a un sens, même et surtout dans l’épreuve ?

FABIENNE RAOUL
Thérapeute (soins énergétiques, sophrologie)

Retrouvez Fabienne sur son site :
www.fabienne-raoul.fr