L’énergie qui irrigue l’Esprit et les cœurs et les ouvre part du sexe ; et nous ne devrions en avoir aucun complexe.
Pourtant cette énergie que l’on nomme Kundalini, a été décriée pendant des milliards d’années, et depuis des temps reculés.
Ce serpent de feu qui est la sève de notre corps et notre élan de vie est le même serpent que celui dont parlent la genèse et l’histoire de l’arbre de vie.

C’était un oracle de sagesse et d’évolution, non pas un mauvais présage ou un quelconque démon.
Ce serpent est la vie même ; et Ève « la vivante » ne pouvait que répondre à son appel, car c’était là que se trouvaient sa mission et son essentiel.
La pomme était sa création et la nourriture qu’elle offrait à son amant comme un don d’incarnation.
Par cette offrande, elle donnait à l’Esprit le gout de ses sens et au masculin la conscience du monde des sensations.
Grâce à cela, l’énergie du père a fait l’expérience de son incarnation sur le Terre Mère.

Le féminin est cette énergie provenant des entrailles de la Terre, qui n’aspire qu’à vouloir rencontrer dans le ciel, l’énergie masculine du Père.
Ce feu qui brûle dans son corps appelle l’énergie masculine du soleil et du ciel à venir la rejoindre dans une étreinte alchimique et magique.

Pourquoi a-t-on alors tant décrié cette énergie corporelle et ce serpent de feu.
Pourquoi nous a-t-on enlevé cette dimension et coupé en deux ?

Le corps ne serait par divin ? Il serait l’œuvre du malin ?
A cause de cela, beaucoup de femmes ont été brulées sur les buchés…
Et les femmes et les hommes ont muselé cette force et ce serpent de feu par culpabilité, mais il est le temps aujourd’hui de les réveiller.
Maintenant, dans le temps présent, pour être entendu, reconnu ou exister, il faut avoir des corps qui font le poids, des corps habités.
Il est révolu le moment d’être désincarnés, dans des cerveaux froids et des corps rigidifiés et non irrigués.
Sinon, nous resterons poussés à accomplir des actions vaines vers un pouvoir construit qui n’a rien à voir avec la puissance incarnée du ventre.
Cela ne conduira encore qu’à des constructions vides comme un arbre sans sève, doté d’un corps exsangue.

Être ancré dans le monde, dans nos sexes ou dans nos racines, nous rend vibrants, fertiles et nous permet de transmettre au monde notre onde de charme.
Tout le reste ne sera que lutte acharnée et ne produira que du factice sans fondations.

Homme ou femme, être campé dans nos corps, nos sexes et nos ventres d’où partent nos élans et nos désirs vibrants est indispensable.
Là est le germe de notre graine créative, de notre spontanéité généreuse ou de notre art.

Que les hommes retrouvent leur testicule et les femmes leur vagin. C’est par là que nous jubilons d’exister et de vivre… C’est par là que nous réincarnons notre nature propre.
Et, c’est le point de départ de notre ascension vers les cieux.

Caroline Gauthier

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