RÊVE :

Son rêve était de faire entrer comme une bouffée d’ouragan, dans cette société pâle le monde sauvage du vivant.
Elle voulait voir la lueur dans les yeux des gens quand on parle de la nature et de ses éléments.
Elle espérait secrètement que de le communiquer avec les personnes alentours, lui donnerait la force de se donner sa bouffée d’oxygène sans détour.
Elle sentait sa faim de terre et sa soif d’orages, mais elle était impuissante à cause d’obligations qui l’enfermaient. Pourtant, elle était affamée.

Elle espérait qu’à chaque fois qu’elle hurlerait son besoin de nature comme une louve, elle se le rappellerait comme d’un mantra essentiel à la vie… C’était là son injonction de survie.

Mais aucun son ne sortait de sa bouche et aucune trace de nature ne se profilait dans son horizon moribond. Elle n’arrivait pas à se mettre en action.
Tout cela n’était-ce qu’une illusion ?
Une nuit, elle rêva d’elle nue sur la plage, courant dans les vagues et nageant avec des dauphins sauvages.
Ce fut son appel, son réveil… Plus rien ne serait pareil.

Le lendemain, elle partit en dehors de ces heures de bureau, avec un petit sac de pique-niques sur le dos. Elle voulait se donner un petit espace de nature dans le petit parc jouxtant un immense building, là où les gens faisaient leur footing.

Une minuscule reliance avec un arbre lui donna envie de pleurer. Ces retrouvailles furtives avec la nature lui suffirent pour se reconnecter…
À partir de là et grâce à son amour, son espace de nature et l’accès à son essence grandissaient chaque jour…
D’abord le parc et les randonnées le week-end, puis son déménagement dans des contrées plus vertes. Tout changeait dans sa vie petit à petit, de découverte en découverte…
Un minuscule petit arbre dans un parc minuscule lui avait donc permis de faire la bascule… Les racines de ce petit if, lui avait donné la sève de son élan vibrant.
Aujourd’hui, son rêve était devenu sa réalité… Elle incarnait grâce à la nature et à sa sagesse ce dont elle voulait parler avec liesse…

Moralité : Mettons les pieds dans la terre et nous aurons les corps habités par ce dont nous voulons parler. Si nous voulons que l’on entende nos voix, nos corps doivent faire le poids. Rien de mieux que la nature pour sentir sa graine, la sève de son arbre, et nourrir nos créations vers notre véritable incarnation.

Caroline Gauthier