ÊTRE MÈRE : UNE HISTOIRE EXTRAORDINAIRE ?

Pour réussir sa vie, il est essentiel de connaître les grands principes qui gouvernent le monde. Ces principes sont des modèles simples et puissants qui nous aident à comprendre le fonctionnement de l’univers et de la nature. Ces principes génèrent les mêmes résultats à coup sûr, peu importe le lieu, la personne ou le moment.

À partir du moment où on applique ces principes, notre vie fonctionne. Ils sont les principes mêmes de la vie… Ils sont issus du monde du vivant… Les suivre, nous rend plus vivants et plus heureux. Les ignorer, c’est vivre beaucoup de déboires.

Lutter contre ces grands principes, c’est comme si vous luttiez contre le principe de la gravité de la Terre. Et si vous luttez contre la gravité par exemple, la terre vous ramènera fatalement et immanquablement à elle.

Qu’est-ce qui m’a ramené dans ma terre à moi ? Qu’est-ce qui m’a ramenée dans le principe même du vivant que j’avais oublié ? La Maternité.

Étant devenue une femme froide, campée dans son cerveau, où seules la réussite et l’action avaient de l’importance, la vie s’est chargée de me faire tomber de mon pied destale, pour me remettre dans mon corps et dans mes fondations. Et quoi de mieux que ce passage de la maternité pour de nouveau « sentir » ce territoire que j’avais déserté ? Mon corps de chair et de sensation ?

Il faut savoir que devenir mère est un sacré passage et que nous sommes nous femmes, peu préparées à le vivre. Pourtant, il s’active là un processus essentiel et puissant de re-connexion à notre corps. C’est comme une sorte de « revival » émotionnel. Un genre de « Eh… souviens-toi !… »

En fait, tout ce que nous avons refoulé comme émotions ou histoires de notre enfance se réactivent juste à ce moment-là. Et pourtant aucun accompagnement n’est prévu dans les maternités. Personne ne nous informe que nous retraversons à cet instant précis «  la petite fille » de notre mère que nous étions, avec tout ce que cela comporte comme émotions.

Là seule chose qui nous accompagne dans notre société dans ce sacré passage, ce sont des néons froids, et des experts cérébraux du monde du médical.

J’ai donc accouché de ma première fille… Et mon corps à tremblé dans ses fondations. Je vivais un immense tsunami émotionnel… Je devenais mère et de je ne savais rien de ce qui se tramait à ce moment-là…

J’aurais adoré trouver quelqu’un qui m’enseigne… Une sorte de femme de sagesse qui puisse me dire qu’un processus était à l’oeuvre. Et moi, je descendais seule du monde froid de mon cerveau, vers le monde chaotique des émotions enfouies. Je ne contrôlais plus rien, moi la reine de la maîtrise. J’accouchai de ma fille et en même temps de mes émotions enfouies.

Il y a une phrase que j’adore de NIEZTSCHE qui dit « Tout le monde croit que le fruit est l’essentiel de l’arbre, quand en réalité, c’est la graine » .

J’avais avant d’avoir mon premier enfant, tout misé sur le fruit, en oubliant la graine. J’avais oublié ce grand principe du monde du vivant qui veut que l’arbre plonge ses racines dans sa Terre pour avoir les nutriments nécessaires à sa croissance. Et moi j’avais appauvri mon sol en misant tout sur mon cerveau… Et avoir un enfant m’a permise de redécouvrir mon sol…

Ce passage de la maternité est donc semé d’embuche… J’ai réussi a donner à ce passage, une issue merveilleuse : la découverte de l’amour. D’autres n’ont pas eu cette chance, faute d’accompagnement solide au niveau émotionnel, faute de connaissance de ce qui est à l’œuvre à ce moment-là.

Pour moi tout s’est écroulé autour de moi … Car j’avais construit le mauvais arbre. Et la maternité m’a remis dans ma graine et dans mon sol. Seule avec mon enfant, j’avais tout perdu… Mais j’avais trouvé une chose essentielle : moi et mon vivant. Moi et mon vibrant… Le germe de mon véritable arbre.

J’ai alors découvert le monde du féminin et le monde de l’amour que j’avais oubliés… J’ai redécouvert la force du corps, du désir, des élans, du vibrant et j’ai retrouvé mon corps que j’avais perdu. La maternité m’a fait redécouvrir le monde de la sensation, de la chair et du corps…

La fonction maternelle est l’incarnation… L’absence de mère contenante conduit à la fuite du corps… Et c’est tout un chemin initiatique pour le retrouver.

Je ne voulais être au départ qu’une professionnelle… Et je suis devenue aujourd’hui avant tout une « mère », une femme qui enfante de ses créations et une amante… Je suis tout cela à la fois.

Et je dis merci à la vie de m’avoir enseignée son principe de base : ce grand principe qui veut que l’arbre plonge ses racines dans la Terre pour avoir les nutriments nécessaires à sa croissance… Je n’oublierai plus jamais… Mon coeur et mon cerveau ne seront plus jamais exsangues, mais irrigués par la force de mes élans, de mes désirs et de ma terre… J’en fais la promesse.

L’arbre est contenu dans le germe.   Et c’est là qu’il convient de descendre pour pouvoir éclore à sa vraie nature.

Le monde du vivant m’a appelée en devenant mère… Et ce monde là ne se trouve pas dans les cieux, mais bien sous terre.

La maternité m’a conduite à m’explorer, à me dépouiller successivement des enveloppes construites qui me cachaient ma vraie nature. J’ai été contrainte à faire tomber les « masques » et le personnage que j’avais érigés pour paraître.

Ce chemin n’a pas été un chemin facile, car il m’a mise en face de ce que j’avais toujours voulu cacher pour être aimable… Il m’a mis face à mes ombres… dans la nappe phréatique de mes émotions et de mes sensations…

J’ai exploré mon monde sous terrain … pour sentir le germe de qui j’étais.

Ce n’est qu’à partir de là que j’ai pu vraiment pousser et grandir…   et produire des fruits chargés de sève.

Caroline Gauthier

Auteur du Roman à succès « Au Nom du Corps » : Cliquez ici 

Poème écrit sur ce lien : https://aunomducorps.fr/poeme-etre-mere/