Dans chaque épreuve, une pépite…
L’histoire de Delphine montre que ce qu’on peut vivre comme un drame peut aussi être vue comme le terreau d’une vraie mission de vie.
Delphine a vécu une histoire très dure…
Elle en a fait de la lumière.
Elle offre aux personnes qu’elle accompagne le cocon, la douceur et l’amour qu’elle n’a pas reçus…
Et je vous assure qu’elle est magique…

Tu es une grande transformatrice, une chamane, une alchimiste…
Ces mots, je les ai entendus de la part d’astrologues, de numérologues, de « personnes connectées » que la vie a mises sur ma route.
Ces mots reviennent aussi dans la bouche des personnes que j’ai le bonheur d’accompagner en individuel ou lors de l’animation de stages.
Mais… suis-je réellement celle-ci ?
Oui, certes, je suis bien obligée de constater les changements qui s’opèrent chez celles et ceux que j’accompagne et ma pratique a tellement évolué en 20 ans !
Je suis en même temps remplie de gratitude d’en être là où j’en suis et, en même temps, encore pleine de doutes…
Probablement encore quelques restes d’une enfance dans laquelle j’ai dû me construire seule.

Comment avoir confiance en soi lorsque le cocon, l’enveloppement dont un enfant a besoin est absent ?
Comment avoir confiance en ses capacités quand celui qui doit nous montrer le chemin et nous encourager, est aux abonnés absents ?
Comment avoir une vision joyeuse et légère de la vie lorsque la peur de la mort rode jour et nuit ?

Mon « comment » m’a été donné par une furieuse envie de vivre qui s’est habillée d’une armure de guerrière.
Mais, car il y a un mais… sous cette armure était enfouie une petite âme en souffrance tant elle était remplie de culpabilité.

Ma conception a été une surprise ou plutôt vécue comme une telle catastrophe, que ma mère, désespérée, a tenté d’avorter.
Dès cet instant, je me bats en m’accrochant alors que mon jumeau est tué par cette horrible aiguille.

Il faut régulariser la situation et mes parents se marient.
Une gestation vécue comme pas très fun, avec une mère qui travaille dur et qui, évidemment, est complètement inconsciente de ce que je vis.
Ma naissance… LABORIEUSE ! Vraiment pas envie d’arriver dans ce monde.
Pas d’allaitement car à cette époque, on fourguait les biberons aux mères et je ne parle même pas des bons conseils sur le bien-fondé des biberons d’eau sucrée afin que le bébé ne grossisse pas trop !
Imaginez ce que peut ressentir un nourrisson…

L’une de mes stratégies pour me faire pardonner d’être là alors qu’on ne voulait pas de moi, est d’être sage, de me faire oublier.

A 3 mois, un chauffard ivre nous renverse ma mère et moi.
Je frôle la mort, suis hospitalisée « juste » avec un traumatisme crânien. Ma force de vie est telle que je m’en sors mais durant de nombreux mois, je vais être encore plus sage ! On peut me poser, je reste immobile.

Ma petite enfance va être marquée par une anémie très importante dont l’origine médicale restera mystérieuse de longs mois…
Enfin la solution sera trouvée et s’en suivra une opération des amygdales et des végétations.

Et devinez quoi ?
L’opération tourne mal et, de nouveau, je passe très proche de la mort.
Je décide que c’est trop et que je veux définitivement retourner « à la maison ».
La petite âme que je suis sort de ce corps souffrant et observe, avec de plus en plus de hauteur, la panique qui règne dans les soignants devant l’hémorragie qui a lieu.
Je suis complètement happée à l’extérieur de cette salle d’opération pour arriver là où se trouve ma mère pleurant et effondrée tant elle est inquiète car l’opération est longue, bien trop longue…

Je ne peux pas l’abandonner et, à contre cœur, je décide de réintégrer mon corps même si j’ai soif d’un « ailleurs ».

Je fais non seulement la promesse d’être encore plus sage, de ne pas déranger mais également celle de m’occuper de ma mère.
Cette mère qui est en fait une petite fille complètement perdue et en souffrance d’avoir été abandonnée par la sienne : elle est décédée lors de ses 6 ans.

Mon père… un courant d’air… c’était sa façon à lui de fuir la douleur. Être un homme et un père… il n’avait pas eu le temps d’avoir un modèle : la mort lui avait enlevé son père au tout début de son adolescence.

A mes 8 ans, ce qui dans beaucoup de familles est source de joie, a été dans la nôtre le début d’un effondrement. Ma mère donne naissance à ma sœur et sombre dans une profonde dépression.

Durant presque 8 années, j’ai empêché de nombreuses fois ma mère de se donner la mort. Je l’ai vu en hôpital psychiatrique assommée par la camisole chimique et même devenir presque folle par une erreur d’association de médicaments et de dosage.
Il me faut devenir grande et m’occuper de ma sœur lorsque l’on nous garde ensemble… notre père redevient un petit garçon complètement anéanti et sous le joug de sa mère.

Heureusement, peu après la naissance de ma sœur, je découvre la danse. Bouger, prendre de la place, le plaisir du mouvement est tel que je décide de devenir danseuse.
Ce rêve devient réalité puisque je vais danser professionnellement jusqu’à mes trente ans.

Mais, en même temps, j’échoue dans l’une de mes missions : j’ai presque 23 ans et ma mère réussit à se donner la mort…

Pour ne pas sombrer, je me raccroche à ma passion qu’est la danse, j’impose une exigence à mon corps, je suis dure avec lui, je contrôle pour ne pas m’effondrer.
Je me mets en mode guerrière, je m’occupe des obsèques, je vide seule la maison…

C’est seulement vers mes 30 ans que je me suis rendu compte combien tout ce par quoi j’étais passé était de l’ordre de l’intolérable pour une enfant, une adolescente et une jeune adulte.
Cette souffrance, elle n’était jamais venue jusqu’ à ma conscience.

Cette année de mes 30 ans est le début d’une nouvelle vie. Je découvre le monde du développement personnel et je décide que j’accompagnerais les personnes en souffrance.
La passion m’anime, je veux comprendre, réparer et j’enchaîne les formations.

Je plonge dans mes blessures, je rencontre des thérapeutes, des accompagnants, des formateurs avec chacun leur spécificité : le corps, les émotions, l’énergie, le spirituel…

A mon tour, j’accompagne, j’aide des personnes à se sentir bien dans leur vie, à leur place, en lien avec leur Être profond.

Mon chemin de guérison a été long, il m’a fallu lâcher le contrôle et découvrir la puissance de la douceur féminine qui m’habite. J’ai réellement beaucoup de gratitude pour tout ce que j’ai parcouru depuis le tout début.
Je peux affirmer aujourd’hui que j’ai choisi ce chemin pour réellement connaître dans ma chair, dans mes tripes ce qu’est la souffrance.

Je sais ce que c’est que de se cacher derrière une armure de guerrière et de fuir ma vulnérabilité alors qu’elle est un cadeau.
Je connais ce qu’est la joie profonde de Se Rencontrer et de se rendre compte de l’Être Lumineux et Illimité que nous sommes…

Cette Transformation, cette Alchimie je l’ai opéré en moi et je continue car le chemin est immense… c’est une véritable roue de Transformation Alchimique et je dé-couvre toujours un peu plus de moi, de cette douceur un peu plus de notre lien avec tout ce qui nous entoure et avec l’infiniment grand. J’y découvre toujours un peu plus de joie et de légèreté.

Lorsque je vois les étoiles briller dans les yeux de celles et ceux que j’accompagne, alors oui je reconnais que je peux être cette Grande Transformatrice.

Gratitude,

DELPHINE COUTON

Retrouvez Delphine sur :
– son Site : www.douceurdetresoi.fr
– sa page Facebook : douceur retrouvée