J’ai rencontré la Belle Céline grâce à une formation que nous suivons ensemble… Son histoire m’a touchée… Le chemin qu’elle a traversé l’a conduite à vouloir aider les femmes à parvenir à leur propre épanouissement personnel et amoureux.

« Oh, mais qu’est-ce qu’elle est mignonne ! » voilà ce que j’entendais des gens que nous rencontrions lorsque nous sortions ma mère et moi. J’étais la jolie petite fille modèle, celle qui obéissait et se comportait bien, celle dont on était fière.

Et puis, un jour, le drame, on m’a confié, de par deux fois, à des hommes malveillants.

La première fois, j’étais toute petite. J’avais entre quatre et six ans et j’avais été confiée à ma grand-mère et mon grand-père par alliance.

J’allais rarement chez eux. Le peu de souvenirs que j’en retiens, c’est de m’être coupé la mèche de cheveux seule (moi j’adorais le résultat, je ne comprenais pas pourquoi mes parents trouvaient cela catastrophique et m’avaient disputée) et l’étrange moment, volets fermés, passés sur les genoux de mon « grand-père » que ma mère appelait toujours par son nom de famille…

Il avait « ennuyé » toutes les femmes de la famille, ma mère, ma tante, ma cousine, mais qui eut pu penser qu’il oserait aussi s’en prendre à une petite fille, si petite ?

Je me souviens d’être dans la pénombre, c’est l’heure de la sieste. Les volets sont tirés, il me dit qu’on va aller faire la sieste. La télé est allumée. Il est assis dans un fauteuil et je suis assise sur ses genoux.

Il me dit de « faire des câlins à papy », mais moi, je n’en ai pas tellement envie. Cela me choque à tel point que je m’en souviens aujourd’hui et que le fait que l’on m’oblige à faire quelque chose que je ne veux pas m’est à ce point intolérable. Je me souviens des mains baladeuses sur mon petit torse, de me demander ce que c’est, ces câlins que je ne connais pas.

Un été, alors que nous sommes en vacances avec mes parents dans un village de Charente-Maritime, le cauchemar recommence. Cette fois, mes parents me laissent (le choix des mots est révélateur de ce que je ressens à l’époque puis jusque récemment) avec un collègue de travail de mon père.

Certes, c’est « un coureur », il drague toutes les femmes qu’il voit, mais mon père est loin de penser qu’il est lui aussi enclin à des pulsions sur des fillettes.

Il fait chaud ce jour-là. Il m’emmène au lac où il y a pas mal de monde. J’ai un maillot une pièce. Je me souviens qu’il commence à me dire qu’il faut mettre de la crème solaire, qu’il va me l’étaler sur le corps.

À certains endroits, je me souviens qu’il passe sa main au-delà des limites du maillot, dans un geste déjà intrusif, mais je suis une enfant, je suis innocente et je ne sais pas qu’un homme peut avoir des idées aussi sales avec une enfant, je ne sais réagir.

Plus tard, il me dit d’aller dans l’eau. C’est là que le cauchemar commence. Il me prend dans ses bras, me fait tournoyer dans l’eau et en profite pour mettre ses mains partout. Je suis incapable de dire combien de temps cela a duré, ou quels ont été des gestes exacts, c’est comme si mon cerveau avait volontairement effacé ces gestes abjects, comme pour oublier qu’ils ont pu être commis.

Je me souviens juste de sa nervosité, d’un air affolé dans ses regards partout comme quelqu’un qui commet un acte répréhensible.

Heureusement, mes parents sont revenus plus tôt que prévu me chercher, ma mère m’a dit qu’elle avait senti quelque chose. L’instinct maternel probablement.

Mais impossible pour moi de parler de ce qui c’était produit. Peur que mon père s’énerve contre moi, contre son collègue… honte, colère envers ma mère ?

Je n’ai jamais osé avouer vraiment ce qui c’était passé à ma mère. C’était trop douloureux d’utiliser les termes pour désigner ce que j’avais subi. À mon père, je n’ai jamais rien dit sur ce trauma. Je me disais « de toute façon, c’est fait, on ne le reverra sûrement pas, à quoi bon ? ». Mais c’était nier que j’étais un Être digne à être respecté.

Désormais, le respect aurait une place cruciale dans ma vie. En effet, quelques années plus tôt, on m’a aussi manqué de respect par des moqueries sur mon physique. Une femme cette fois, au caractère très masculin. Une bien piètre pédagogue qui a tristement réussi le pari fou de complexer une petite fille ronde très joyeuse et bien dans sa peau.

Je devais faire le poirier, mettre mes mains au sol sur un tapis et la tête à l’envers, jeter mes pieds contre le mur où il y avait un radiateur… À force de me dire de le faire, qu’elle me rattraperait les pieds au besoin, je finis, d’un naturel à oser, par me lancer fort même si j’avais très peur.

Mes pieds cognent fort contre le radiateur, et là, une phrase traumatisante arrive qui signifie que je suis tellement grosse que je vais casser le radiateur, remarque adressée à mes camarades de danse…

Le concept de la beauté revient à la fin de l’adolescence, avec mon premier amour, un séducteur manipulateur qui me fait devenir ce que je pense que doit être une femme. J’apprends à plaire à un homme, mais moi là dedans ? Je me sens perdue comme prisonnière dans mon corps : à la fois heureuse et triste, car il voit une autre femme.

Quelques années plus tard, nouvelle déception amoureuse. Après 6 mois d’une belle relation où quelques indices laissent présager une relation qui ne me convenait pas, je la laissais continuer, malgré les relations sexuelles qui ne me satisfaisaient pas, malgré les remarques blessantes de ce petit ami qui vantait les atours physiques de son ex (qui était tout le contraire de moi… je me demandais d’ailleurs, puisque toutes ses anciennes petites amies étaient petites et brunes, ce qu’il faisait avec une grande blonde…) espérant au fond de moi le grand amour, l’amour véritable et inconditionnel, celui que je n’ai pas connu de la part de mon père.

Lorsque la relation s’est terminée, j’ai eu mal, je me suis sentie trahie. En fait, j’aurais dû me sentir soulagée, libérée d’une relation qui ne me convenait pas. Mais le plus compliqué était d’admettre que j’allais cesser de voir sa famille si accueillante, une notion si étrangère pour moi qui avais au passage, gagné une sœur.

2 ans plus tard, nouvel amoureux. Celui-ci était un peu comme mon premier amour : un physique différent, mais un appétit pour le sexe si grand que je ne lui suffisais pas malgré nos fréquents rapports.

Mais, j’ignorais qu’il voyait d’autres femmes malgré ses attentions et son apparent amour si fort pour moi.

En effet, il me présentait comme sa petite amie, était fier de parler de moi (une première et cela reste une des briques de la construction de ma piètre estime de moi-même). Après bien des pleurs et souffrances, après être passée par des montagnes émotionnelles, des crises où la colère et tous les sentiments négatifs ont enfin pu sortir, j’étais en quête de sérénité.

Je me revois un matin, prenant le volant les yeux embués, conduisant à travers champs, allant me réfugier dans une église d’un petit village de Seine et Marne, et pleurer, lever les yeux, chercher les couleurs de ma vie dans les vitraux, perdue au milieu de toute cette grisaille.

D’ailleurs, lorsque l’an dernier, alors âgée de 35 ans, j’ai commencé un travail énergétique sur le féminin, j’ai vu des couleurs si sombres que cela m’a émue. Les nuances de gris, le noir dominaient et j’ai compris que cela révélait des choses fortes. Comme si mon corps – et mon esprit – portaient des zones mortes, non libérées de mon passé.

De l’ombre à la lumière

Puis, j’ai rencontré, alors que j’étais toujours dans ma relation toxique, un jeune homme gentil et attentionné. Mais, « il n’était pas mon type », j’avais toujours celui qui me trompait en tête, moi qui pourtant avait toujours rêvé de me marier, d’avoir un foyer aimant (moi qui me rappelle des cris et disputes, parfois violentes de mes parents… portes qui claquent, mots plus hauts les uns que les autres, main levée… autant de souvenirs difficiles à vivre pour une petite fille dont la réaction pure a été de se dire que ce n’était pas cela, l’amour, et que cela devait tout de même exister… ailleurs).

Avec ce jeune homme, j’ai été moi-même, en toute simplicité, vulnérabilité, mais aussi sincérité. Je lui ai posé des limites lorsque son comportement ne me convenait pas. Il est devenu mon mari, il est mon roc, mon amant, mon meilleur ami, le père de mes enfants et je l’aime de tout mon cœur même si mes blessures me font avoir du mal à le lui dire, lui montrer mon affection et même ma passion, qui sont encore bien enfouies.

… vers de beaux horizons…

Le travail entrepris avec une Moon Mother m’a fait réaliser que mon corps est sacré ; jusque-là je n’aurai pas compris le sens de ce mot, ignorant sa dimension.

Lors de la deuxième fois où j’ai reçu une Bénédiction de l’utérus, j’ai perçu des zones colorées, de la lumière. C’est là que j’ai su qu’un renouveau en moi pour moi était possible. À l’époque, je n’avais pas conscience de ce que cela pouvait vouloir dire, mais une nouvelle dimension était en train de s’ouvrir à moi.

Tout commençait à s’aligner : les rencontres de Belles femmes qui nous ont loué leur appartement ou maison pour les vacances, l’inscription à une formation en ligne pour mettre la passion au cœur de ma vie et enfin me respecter au niveau de mon travail, arrêtant de subir un métier qui ne me correspondait plus (pourtant choisi avec le cœur dès petite, mais dont j’ai – je m’étais fait la promesse que s’il ne m’amusait plus, que j’en changerai).

Après en être arrivée au point que mon corps avait tant enduré que la maladie m’avait gagné, j’ai décidé qu’il était temps que je me respecte en tentant la promesse que je m’étais faite, même si quitter « le mammouth » est loin d’être évident ou facile.

Mais une de mes devises est que « quand on veut, on peut ». Alors j’ai mis cette carrière qui ne me convenait plus de côté. J’ai vu apparaître un homme à l’écran, il m’a paru bon. J’ai décidé de lui faire confiance et de me lancer dans un travail-passion, même si je ne savais pas laquelle j’allais aborder, étant multipotentielle. Je me passionne parfois pour une chose, un sujet, puis une fois que j’ai la sensation d’en avoir fait le tour, je passe à autre chose.

Après environ 6 mois, j’ai eu l’idée de créer une communauté de Femmes en quête, elles aussi, de plus d’épanouissement. Puis, j’ose enfin me servir de ma formation de coach en séduction et relations amoureuses que j’ai effectuée en 2005.

En effet, quoi de mieux par rapport à mon parcours que d’enseigner aux femmes de se respecter, de ne pas tout accepter ou supporter pour un homme, etc. Grâce à une méthode redonnant du pouvoir aux femmes dans les relations et les empêchant de tomber dans des relations toxiques comme j’ai pu les vivre.

En un mot, si on devait résumer : se respecter et se faire respecter. Que ce que j’ai souffert, que ce que j’ai vécu serve à présent pour éviter au plus grand nombre de Femmes de souffrir, que ce soit au niveau de leur perception d’elles-mêmes et d’elles lorsqu’elles sont dans une relation (par exemple : « pour séduire, je dois être sexy » ;  « je dois changer pour plaire » ;  etc.)

Aller au-delà de ce que la vie nous a mis comme des épreuves sur notre chemin afin de transcender ces expériences douloureuses pour chercher des sources d’amour et d’épanouissement pour guérir et poser, pierre après pierre, les briques de ce nouvel édifice qu’est l’estime de soi.

Mon témoignage, c’est que nos corps de Femmes sont comme des temples sacrés. Chacun a sa beauté, chacun se doit d’être respecté. Si un profanateur s’y promène ou y rentre irrespectueusement, il ne pourra en tout cas, en aucun cas, empêcher la grandeur de ce lieu de rayonner sa grâce.

Céline SAUVET

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