Viviane a participé à mon stage en pleine nature…
Son histoire m’ayant bouleversée je lui ai proposé de nous partager son
témoignage.
Une femme plein de courage dans sa traversée…

 

Ma vie a basculé ce 30 Aout 2016 , quand la radiologue  m’a annoncé les résultats de l’IRM cérébral  prescrit par le médecin généraliste quelques jours avant: « Vous avez une métastase cérébelleuse à droite et une autre lésion à gauche, venez demain passer un scanner thoraco abdomino pelvien, nous saurons d’où cela vient » 
Je me suis évanouie,  le trou noir.

Quand je suis revenue à moi, allongée sur le sol, les jambes maintenues en l’ air par un manipulateur en radio, le front humidifié par la secrétaire et les caresses que la radiologue faisait sur ma joue, je me suis levée et j’ai dit « je suis guérie ».

Quelque chose en moi d’indéfinissable s’était produit, un changement profond impossible à expliquer ou à définir. Sans savoir pourquoi une confiance absolue en la vie avait émergé. À ce moment précis.

Le lendemain, le scanner nous informe qu’il y a une lésion de 2 cm sur la base inférieure du poumon gauche.

Sans savoir ni avoir vu les clichés, je dessine sommairement où je vois la lésion.  

La radiologue stupéfaite confirme «Oui, c’est bien là».

Je venais simplement de retranscrire ce que je ressentais au plus profond de mon corps, comme si une reconnexion venait de se produire.

Je m’étais reconnectée à lui à cet instant.  J’ai également pris conscience qu’avant je ne l’écoutais pas,   que je m’étais complètement coupé de lui depuis tellement d’années !

Je m’étais complètement coupée de cette communication intime avec moi,  de ce qui se passe tout au fond de moi.

Les choses se sont alors enchaînées très vite, comme si la vie me faisait le cadeau de m’offrir cette guérison que je venais de déclarer. J’avais compris le message de cette pathologie : je venais de déclarer la paix avec moi, sans le savoir.

Le lundi 5 septembre, le chirurgien neurologue m’a opéré. J’ai passé une nuit de réanimation puis les autres jours en service. Je suis sorti de l’hôpital le vendredi qui a suivi.

Puis début octobre, j’ai fait 3 séances d’une heure de radiothérapie, à 2 jours d’intervalle chacune, et 3 cures de chimiothérapie de 3 jours chacune en milieu hospitalier dès le 7 novembre… bien tardives me direz vous.

Curieusement les échantillons de la lésion cérébelleuse envoyés au labo se sont «égarés». L’oncologue n’a eu les résultats de la nature de la lésion que le 3 novembre ! Donc 2 mois plus tard, alors qu’il faut normalement tout juste quelques jours.

Paradoxalement, pendant toute cette période j’étais sereine, comme si au fond de moi je savais que tout allait bien.

À l’issu de toutes ces 2 cures de chimio à 3 semaines d’intervalles chacune, j’ai refait le même bilan radiologique : état stationnaire.

Je sentais au fond de moi qu’il fallait que j’arrête. Non seulement parce que mon corps était épuisé, mais aussi parce que j’ai passé toutes les fêtes de fin d’année 2016 avec le système d’hospitalisation à domicile, perfusée 3 fois / jour,  à vomir tripes et boyaux.
Bref, c’était une expérience difficile à traverser, mais tellement vibrante !

Car pour la première fois de ma vie, je me suis écoutée. J’ai dit stop.

Puis après une courte période où j’ai changé d’oncologue, et où on m’a pratiqué une lobectomie inférieure du poumon gauche ; un mois après jour pour jour , je décide de partir au Brésil pendant 15 jours pour me ressourcer. Je pratique alors beaucoup de méditation, et surtout me repose au fil de mes envies. Je me concentre sur l’écoute de moi… J’apprécie chaque seconde, chaque instant.

Aujourd’hui, les médecins pratiquent uniquement de la surveillance : tout les 3 mois, IRM cérébral, scanner thoraco-abdomino-pelvien, bilan sanguin.

Tout va très bien, j’ai repris le sport , une vie parfaitement normale.  Je ne prends aucun traitement.

Durant toute cette expérience de pathologie lourde, certes difficile à traverser, j’ai eu des moments où une partie de moi se laissait complètement envahir par ce que je vivais avec des peurs, de la tristesse, du désespoir que je laissais s’exprimer.  

Je n’avais pas le choix, aucun moyen de fuir l’expérience.

C’était ce qui était là, il fallait le vivre.

Mais très vite,  il suffisait que je me reconnecte à mon corps et à mon cœur, pour sentir au plus profond de moi, que tout allait bien.

Cela a été capital, accueillir ce qui était là, sans lutter.


Cela fait longtemps que je suis sur le chemin de la connaissance de soi, que je suis intéressée par «le développement personnel».

Cependant, une chose importante dont je n’avais pas pris conscience, et que cette expérience m’a apprise, c’est de m’écouter profondément, de ne plus me mentir, d’être sincère et honnête avec moi même, de ne plus rester en « surface », de ne plus faire de compromis, sous prétexte de faire de la peine, sous prétexte de ne pas être aimée ; et bien d’autres croyances qui changent et filtrent la réalité.

À partir du moment où j’ai cessé cela, les choses ont commencé à se transformer à l’intérieur de moi, et à l’extérieur.

Ce que j’ai appris, c’est que je ne suis victime de rien.  

Si mon corps a créé ceci, il a la capacité de le  » dé créer » en d’autres termes.

Si le corps a la capacité de se rendre malade, il a la capacité de se guérir.  

Une chose me parait très importante, voire capitale : le corps et l’esprit sont indissociables. C’est un des principes de la médecine chinoise que j’ai étudiée (Je suis devenue acupuncteur, je travaille aussi sur les énergies).
Le corps est la matière. L’esprit est l’énergie…

Avant cette expérience, je fuyais…  je fuyais constamment tout ! Les ressentis, les douleurs, les émotions, Je ne voulais pas entendre et écouter, M’ÉCOUTER  ! 

Quelque chose en moi n’allait pas, je recherchais toujours à l’extérieur quelque chose.  

Quoi ? Une solution…

J’étais toujours insatisfaite.

Ce que je refusais de voir était si proche de moi !

C’était l’amour de moi… pourquoi ?

Parce que je me jugeais en permanence. Je me sentais coupable de tout, et de rien…  bref le chaos ;  

Le chemin a été difficile, mais ô combien gratifiant.

Il m’en a fallu traverser des moments de solitude extrêmes.

Face à moi,  je ne pouvais que lâcher prise sur ce que j’étais en train de vivre : crise d’angoisses sur crises d’angoisses…  j’accueillais ce qui se passait à l’intérieur de moi.

Et puis, petit à petit, mon état intérieur est devenu de plus en plus paisible.

La joie d’être en vie, se manifestait de plus en plus.

J’ai commencé à goûter au bonheur d’être.  

Aujourd’hui j’apprécie chaque seconde de mon existence.

J’ai retrouvé l’émerveillement  d’un enfant qui s’extasie devant la beauté d’un coucher de soleil ou l’éclosion d‘une fleur, ou, tout simplement au miracle qu’est la vie. C’est ça le véritable cadeau !

Mon regard a complètement changé sur la vie, car elle m’a permis de me retrouver moi, et là je ne peux être qu’en infinie gratitude pour ce merveilleux présent : être en harmonie avec moi et, par conséquent, avec les autres, avec le monde.  

D’être là, simplement là …


Cette essence la plus profonde, cette reconnaissance que nous sommes la vie et que le bonheur est là, dans la joie d’être, est en chacun de nous. Oui, l’amour est en nous. 

Je remercie la vie d’avoir mis entre mes mains le roman de Caroline Gauthier «Au Nom du Corps», peu de temps avant cette expérience .

J’ai en plus eu la chance de la rencontrer lors d’un stage qu’elle a donné sur les lieux de ses transformations et qu’elle décrit dans son livre.

Merveilleux…  car cela m’a vraiment permis d’appréhender la pathologie avec un autre regard.

Alors infinie gratitude à Caroline.

En plus aujourd’hui elle me fait la grande joie et l’immense privilège de décrire tant que faire se peut, ce parcours dans son magazine…

Merci ! Merci Caroline !
Si j’ai pu guérir, tout le monde le peut ! J’en suis certaine… Nous sommes acteurs de notre vie…

Nous avons tout en nous, toutes les ressources. Puissiez-vous trouver les vôtres pour être heureux et en pleine santé.

Je vous souhaite le meilleur et bien plus encore, avec Amour . 

Viviane Borg