J’ai la joie d’avoir fait la préface du livre magnifique de Anne…
« Corps Émois »… Un livre qui quand on l’a entre les mains guérit…
Il guérit toutes les blessures des femmes qui ont longtemps cru que désirer était un péché…
Magnifiques photos… Magnifiques textes…
Si des larmes coulent de ses retrouvailles avec vous-même…
Laissez les couler….

Expérience mystique ?

Caroline Gauthier, tu me fais un grand honneur: tu as accepté d’écrire une magnifique préface pour mon livre Corps ÉMOIS. Et tu me proposes un article dans ton magasine avec cette question : « pourquoi j’écris ? ».
C’est donc une histoire extraordinaire qui a abouti à ce recueil de poèmes sensuels et guérisseurs. Une expérience qui dépasse ma personne. Une force inconnue qui me traverse depuis deux ans pour mettre au monde cet ouvrage simple, élégant, sensuel, érotique… puissant.
Il y a un peu plus de deux ans, une jeune femme me sollicite pour écrire une préface pour son livre sur la contraception naturelle. J’ai exercé longtemps le métier de sage-femme, j’ai moi-même expérimenté pendant 20 ans les méthodes naturelles de maîtrise de ma fertilité et je l’ai transmise.
Je suis donc expérimentée pour écrire cette préface.
Avec enthousiasme et spontanéité, heureuse de contribuer, je laisse les mots s’écrire et qui se glissent dans mes propos le texte qui suit :

FLIRT

Ah! L’ivresse du flirt, la jubilation du corps désirant, frémissant, vivant.
La volupté de l’attente, des caresses qui veulent aller plus loin et qui sont retenues.
Oh ! Le ravissement de ces effleurements, de ces interdits tant attendus jusqu’à peut-être autoriser un doigt léger à se glisser sous l’élastique immaculé…
Oui ! Le délice qui gonfle le corps de la tête aux pieds, le fait frémir, déploie ses effluves et envoûte le jeune amant palpitant.


Ce texte est le début de l’aventure.
Audrey me fait un retour formidable. Elle loue ma « facilité de plume » (ah bon ? tu parles de moi ?) et me dit : pourquoi tu n’écris pas sur la sexualité sacrée ?
Un peu abasourdie, je raccroche, me demandant bien comment cela pourrait être possible d’écrire sur ce sujet si délicat.
J’ai une certaine connaissance certes, j’accompagne depuis de très nombreuses années des femmes et des couples à se relier à leur corps sain, naturel et vivant et à aimer l’amour, leur amour et faire l’amour mais franchement, je ne vois pas trop comment l’écrire.

Je n’ai alors aucune idée de ce qui mijote en moi

Je laisse ces paroles et continue ma vie bouleversée par mes décisions. En effet, je suis dans une période de transition professionnelle, j’ai décidé de ne plus exercer comme sage-femme et je souhaite déployer des méthodes d’accompagnement différentes que j’expérimente discrètement depuis des années dans mon cabinet.
Et une nuit de novembre 2016, il y a comme un toc-toc qui frappe dans mon cerveau. Des mots qui veulent sortir. L’état un peu végétatif et dépressif, dans lequel je suis à ce moment-là, facilite, je pense un certain lâcher prise. Je suis au bout de moi-même dans cette période de transformation que je ne sais pas comment mener et, comme par hasard, ma vie familiale est en plein chaos. Cet état intérieur errant laisse un espace vide en moi. Je ne travaille pas le matin, je m’autorise donc à me lever à cette heure improbable, à ouvrir mon ordinateur et à laisser mes mains courir sur le clavier.
Cette nuit mettra en mot RAYON D’OR.
Ne me demandez pas pourquoi celui-la, je ne sais pas, je ne sais plus. Il était en moi, voilà c’est tout.

RAYONS D’OR

 Sur le sable doré ton corps allongé semble d’Or.
En éveil en dedans, il dort en dehors.
Sur ton ventre la chaleur affleure et baigne ta peau.
Volupté de l’heure, ta profondeur accueille la douceur. 

De l’Orient le rayon insistant du matin levant te contemple et se fait pressant.
Tes cuisses frémissent dans un désir de s’ouvrir.

Ose… Tu as peur ?
Reviens dans le secret de ton intérieur, d’abord dans ton cœur.
… Alors, ose… Ose déployer ton dedans.
Ton temple aspire au bonheur.
La douce puissance du soleil œuvre à ton éveil.

 Enfin, en même temps que ton cœur extasié ouvre les cuisses à la félicité,
Le feu amoureux de l’astre solaire offre son éclat pour que tu t’émerveilles.

 

Je ne sais plus expliquer comment les événements se sont déroulés. Je me souviens de nuits passées à écrire.
Je ne suis pas en transe, je suis dans un état d’évidence. Je ne sais comment l’exprimer différemment.
La seule chose que je me remémore avec certitude est cette conscience d’écrire sur un fil tendu.
Mes mots sont de plus en plus sensuels, même érotiques. Je suis comme le funambule, j’avance sur le fil d’une écriture ou un mot de trop ferait basculer mes propos dans la pornographie, un mot de pas assez dans la mièvrerie.

Sidérée, nuit après nuit j’écris de l’érotisme poétique. Effarée et emportée, je laisse les mots s’écrire.
Ce qui se lève en moi, c’est le désir de réveiller l’amour, de réveiller les corps.
J’ai accompagné dans ma pratique de sage-femme tant de couples en désarrois dans leur relation et leur sexualité. Tant de couples séparés si vite.
La rééducation du périnée m’a révélé tant de corps désertés de leur puissance.

Alors à chaque texte, ce désir de guérir l’amour grandit. Et crée le suivant.
À chaque mot, le désir s’impose, la volupté s’expose pour réveiller la vie, mes propres tabous explosent pour laisser le parfum « Ose » dire l’amour et la sensualité.

En une semaine, une grande majorité des textes sont écrits. J’ai reçu une douche de mots. Un truc un peu barjo !
Je réalise aujourd’hui qu’il s’agit d’une forme d’extase. Une douceur extraordinaire m’enveloppait.
En plus des mots, est arrivée la conviction absolue que ce qui s’écrivait à travers moi était important.
Très important.
Avec ces mots s’est imposé aussi une détermination jamais connue auparavant, celle de conduire le projet jusqu’au bout. Jusqu’au livre qui est là, deux ans après jour pour jour ou presque.

Suite à cette semaine de nuits blanches, j’avais une vingtaine de textes. Et surtout j’avais goûté à cette imagination sublime.
Elle ne s’est pas tarie.
Les synchronicités hallucinantes qui ont suivi pour m’inspirer pourraient faire l’objet d’une histoire extraordinaire à raconter.

En tout cas, de fils en aiguilles, la trame du recueil prend forme. Pour devenir une balade (et même ballade) de l’adolescence, jusqu’à l’âge mature et vieillissant en passant par le couple, la maternité etc…
Par le « tu », la majorité des textes s’adressent à une femme. Par le truchement de cette femme (qui est toutes les femmes), ils s’adressent aux hommes.

Émois et désarrois, désir et impuissance, peur de soi de l’autre ou de vieillir… les difficultés sont évoquées pour les dépasser, la sensualité pour inspirer le bonheur d’aimer et libérer ses peurs de l’intimité.

Une autre conviction me tombe dessus. Ces textes doivent être illustrés par des photos.
Encore des aventures.
Des expériences intéressantes se jouent.
Expériences qui vont me faire oser passer la porte d’une amie artiste photographe pour lui demander de tourner son focus sur des courbes dénudées. Je commence par exposer mon corps à ses lumières, n’ayant personne sous la main à ce stade pour le faire à ma place…
À cinquante-cinq ans, l’expérience est sublime et guérissante et inspirera un autre texte :


MERCI À TOI MON CORPS

 Tu rentres dans ton automne et tu aimes cette saison.
Une douceur accompagne tes nouveaux rebonds.
Tes pleins et tes bosses étincellent dans la lumière du soleil : tu sors de l’eau.
Oui tu l’aimes, il parle de ta vie, non du sport pour le fit ni des régimes pour être fine.
Tu marches, tu nages, tu crées, tu danses, tu chantes…
Tu as porté et enfanté la vie,
Il est le véhicule.
Tu le regardes avec une amoureuse indulgence,
Et lui offres des soins de patience.
Le miroir est un ami avec qui tu ris.
Tu aimes le caresser, il a la peau douce un peu froissée.
Tu aimes l’ouvrir à ton homme et en jouir.
Tu aimes le voir sourire et s’assoupir.
Merci à toi mon corps.

Je sens qu’il me faut élargir la palette photographique.
Des amies enthousiasmées par mes textes se proposent de jouer les modèles.
Elles sentent que l’expérience est une forme de réconciliation et de guérison et qu’il n’y a nul besoin d’être un pseudo canon de beauté. Elles s’ouvrent à l’expérience, Sylvie la photographe s’aventure avec elles et le résultat est une merveille.

Je m’interdis de douter.
J’ai de bons contacts avec quelques éditeurs (le hasard encore !) qui complimentent mon travail mais (il y a souvent des mais dans la vie) il y a trop de photos, ce n’est pas rentable et personne ne lit de poésie.

Je continue, des solutions disparaissent.
Je décide de m’autoéditer, ma belle-fille est graphiste et je la trouve douée.
Encore une expérience de femmes.
Elle saura me conseiller, simplifier, avec une grande sagesse, la mise en page de cette œuvre décidément très artistique.

L’élaboration de cet ouvrage se fait dans une collaboration douce et joyeuse d’énergies de femmes. Les hommes aussi, me faisant des retours émus de ce qu’ils lisent et voient.

Je vous livre le témoignage de ma première lectrice :

Anne, Belle Anne, Voluptueuse Anne,

Quelques mots jetés ici après cette première lecture…
Lecture que je pensais « intellectuelle », « mentale » afin d’y poser un regard « critique »…
Et sans y prendre garde après quelques textes, ce regard, qui se voulait extérieur, s’est laissé
emporter à l’intérieur…
s’est laissé
emporter par les mots, le rythme, la sensualité, la beauté
L’
émotion douce de TE re-connaître, de ME re-connaître, de reconnaître LA femme, Les Femmes, les Hommes… aussi…
Revivre les émois…
Accepter ces émois…
Jeter les freins, jeter les peurs…

Je vais donc relire avec délice ces textes…

Merci pour ta confiance,
Merci de te dévoiler, de te dénuder avec pudeur et audace…
Merci pour moi,

Merci pour Elles,
Merci pour Nous

Avec mon amitié, Stéphanie.

 Ces mots de Stéphanie m’ont autorisée à avancer encore plus.
Elle s’était laissée emporter, toucher à l’intérieur.
Ces mots qui m’ont été donnée pouvaient guérir les maux. J’ai donc pris courage.

« Corps émois » est né.

Je suis extrêmement émue de vous en parler.

ANNE DOUCHET MORIN

 

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