J’ai rencontré Catherine il y a 4 ans… Nous avions longuement partagé sur nos expériences respectives…

Depuis, nous avons chacune fait notre route et publié sur ces expériences…

C’est avec grande joie que je vous partage son parcours dans ce magazine.

 

La spiritualité a toujours été très présente dans ma vie. Mes premières expériences d’unité remontent à l’âge de 4 ans. Je faisais régulièrement le même rêve ; une énorme boule feu s’approchait peu à peu de moi, puis elle m’absorbait et je devenais un grand soleil rayonnant. Passée la peur du début du rêve, j’étais alors remplie d’une grande lumière et une chaleur intense irradiait de mon cœur. En devenant cette grande boule de feu j’expérimentais un amour immense.

Dans le monde concret, j’ai ressenti la toute première fois un sentiment profond d’unité avec l’univers grâce à l’écriture à l’âge de 6 ans en écrivant un poème.

Ma rencontre avec la pleine conscience s’est faite un peu plus tard à l’âge de 12 ans. C’était à l’occasion d’une sortie dans la nature avec d’autres jeunes et des animateurs. Il y avait un pont et j’ai dit à mes copines « Chiche, on le traverse en se suspendant par les bras? ». L’entreprise était risquée et je me suis retrouvée la seule, les pieds dans le vide suspendue à ce pont par la seule force de mes bras. Bien vite, j’ai compris que c’était très dangereux, que je ne pouvais pas remonter toute seule et que mes amies n’avaient pas assez de force et d’expérience pour me sortir de là. Elles étaient terrifiées et sont allé chercher du renfort.

J’étais donc seule et mes bras devenaient durs comme du fer, je pouvais tomber dans le vide à tout moment. Et soudain, le temps s’est arrêté d’un seul coup. Je n’avais plus aucune pensée dans ma tête, juste une présence totale à ce que je vivais. Je pouvais sentir les pulsations de mon cœur, le contact de chacun de mes doigts sur le bois de ce pont, les sons de la nature autour de moi. J’étais hors du temps et reliée au tout. Puis les renforts sont arrivés, deux animateurs m’ont hissée. Je me souviens qu’ils étaient paniqués et que moi au contraire, j’éprouvais un grand calme.

J’ai expérimenté une deuxième fois la pleine conscience à 17 ans dans des circonstances qui s’apparentent sur certains points à une expérience de mort imminente (NDE ou Near Death Experience). J’étais lycéenne, en voyage linguistique en Italie. Après une première nuit chez ma correspondante, nous avons enfourché sa Vespa pour nous rendre dans son lycée situé dans la banlieue de Rome. Quelques minutes plus tard, un chauffard brûla un feu rouge à grande vitesse et percuta la Vespa sur le côté gauche. Je n’avais pas de casque et j’ai fait un vol plané de plus de 10 mètres. J’ai éprouvé la certitude intérieure que j’allais mourir, que c’était la fin. Dans cet instant précis, mon corps s’est mis en boule comme celui d’un chat, et, suspendue dans les airs j’ai vécu une expérience « d’élasticité » du temps. Ces quelques secondes m’ont semblé être plus d’une heure. Et dans ce temps suspendu où je ne ressentais aucune douleur (en dépit de mes deux fractures), j’ai revu le film de ma vie. Des séquences de ma jeune vie apparaissaient comme un film de cinéma. Il y avait des arrêts sur image et je voyais toutes les fois où j’avais manqué d’amour, de compassion envers les personnes de mon entourage. Je ressentais une affliction intérieure, mon cœur se serrait à chaque séquence, à chaque rendez-vous manqué de l’amour. Puis, je suis revenu dans le monde concret, j’ai senti le poids de mon corps qui tombait sur la chaussée et une douleur brutale à la jambe gauche.

C’est ma troisième rencontre avec la pleine conscience qui a constitué un tournant dans ma vie à l’âge de 28 ans. C’était un 14 mars à 19 heures, j’étais dans ma chambre qui me servait alors de bureau. Je préparais à l’époque mon doctorat et menait une vie très ascétique. En raison du travail intellectuel intense que je réalisais, mon cerveau avait l’habitude de tourner très vite et mon mental était comme un athlète super entraîné.

Ce jour-là, à cette heure précise, quelque chose s’est passé à l’intérieur de mon être. Tout d’un coup, j’ai eu un grand silence en moi, puis plus aucune pensée. J’étais vide de toute pensée dans un silence immense. Un vide (ou un plein) complet m’habitait. Dans ce silence incroyable une voix a jailli. J’ai entendu à l’intérieur de moi : « La mort n’existe pas. Tu es libre « .

J’ai alors regardé la chambre dans laquelle je vivais depuis plusieurs années et un voile s’est déchiré devant mes yeux. Je voyais tout ce qui était autour de moi avec un regard entièrement neuf. Je découvrais pour la première fois les choses autour de moi, et en même temps elles avaient toujours étaient là, n’attendant que moi pour être dans leur réalité.

Lors de cette expérience intérieure fulgurante et radicale, mon mental, mon corps émotionnel et mon corps physique n’ont pas eu d’autre choix que de passer à « autre chose ». Dans cette expérience a émergé, un maître intérieur qui ne m’a jamais quitté.

Les sept premières années de notre « relation », mon maître intérieur s’est manifesté par des phrases que j’entendais de l’intérieur et qui se plaçait de façon spontanée et imprévisible dans mon quotidien. Il m’a parlé sept fois en sept ans, pour me donner un enseignement, qui correspondait à ce dont j’avais besoin à ce moment-là sur mon chemin de transformation intérieure.

La première période de mon cheminement avec mon maître intérieur a pris la forme d’un enseignement magistral. Il se manifestait à l’improviste et j’éprouvais un très grand calme après son enseignement toujours très épuré. J’ai passé sept ans à obéir à ce maître intérieur avec un grand respect. Son autorité était naturelle. Ses enseignements n’appelaient pas la discussion, ils ne laissaient aucune prise à mon mental. J’ai notamment reçu à cette période : « Ta réalité est le présent » ; « La pureté du cœur n’est rien sans la grandeur de l’esprit » ; « Dans tout ce que tu fais mets de l’amour » ; « Tout n’est qu’une seule et même chose ».

À partir de 2002, j’ai commencé à dialoguer avec mon maître intérieur sous la forme d’un journal que je tenais régulièrement. Je lui posais des questions au sujet des difficultés de ma vie. Ses réponses étaient sans complaisance, toujours justes et synthétiques. Deux principaux enseignements sont au cœur de ces dialogues : « Sois compassion et ta vie sera lumière » et « Vis dans l’instant présent ». Avec une patience et une bienveillance infinie, mon maître intérieur, m’a répété très longtemps ces deux enseignements.

7 ans de dialogue avec cette conscience d’amour ont été nécessaires pour qu’elle commence à exister dans mes cellules. Certes l’expérience du 14 Mars m’avait éveillée et je pouvais en pratiquant la prière ou  la méditation la retrouver facilement. Mais là il s’agissait d’autre chose, il s’agissait d’incarner cette expérience, de la vivre dans toutes mes cellules à chaque instant ou en tout cas le plus souvent possible.

Les méditations de mon livre « 365 méditations et exercices de pleine conscience » sont directement issues des enseignements que j’ai reçus pendant les deux premières périodes de relations avec mon maître intérieur, soit pendant 14 ans.

À partir de 2008, mon maître intérieur a commencé à m’enseigner directement à travers mon corps et les paroles que je disais.

Les exercices de mon livre sont le fruit de cette troisième période. Il y a quelques années, j’ai senti qu’il était juste de partager les enseignements de mon maître intérieur et lui ai demandé de les expliciter et de proposer un exercice pour chacun d’entre eux. Ces textes ont été écrits dans l’agitation du monde. En effet, j’ai écrit quand je le pouvais, sur mes temps de vacances. J’ai écrit dans les trains, les gares, les aéroports, les aires d’autoroute parfois. J’ai écrit en étant reliée à cette sagesse en moi et au monde extérieur en même temps. 365 méditations et exercices de pleine conscience ont ainsi vu le jour.

Ces 7 dernières années parcourues avec mon maître intérieur ont été un chemin d’incarnation de la conscience dans mon corps. La vie de couple, la maternité, l’engagement professionnel, la maladie grave, tout cela a servi de terreau pour cheminer vers la  pleine conscience. La vie et à travers elle toutes les personnes que j’ai rencontrées m’ont enseigné. La pleine conscience est devenue pour moi une voie de transformation et de pratique quotidienne.

J’ai eu beaucoup de leçons à prendre, de nombreuses fois je suis tombée dans le piège du mental, des débordements émotionnels et de la négation du corps. Je me suis relevée à chaque fois, comme un petit enfant qui apprend à marcher. Et cela continue et continuera jusqu’à mon dernier souffle. Ce qui a changé c’est l’état d’esprit avec lequel j’entreprends ce beau voyage qu’est une vie humaine. Je n’ai plus peur de tomber, je n’ai plus peur de me tromper car je sais au plus intime de mon être que chaque instant est nouveau et il qui porte en lui l’espérance, la force de la vie.

Catherine POURQUIER

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