J’ai rencontré Fanny, lors d’une animation de ma conférence…
On a tout de suite bavardé et,
face à son expérience de vie,
c’est tout naturellement que je lui a proposé une place pour vous partager son parcours et ses écrits…

Bonne lecture !

 

J’assiste à la conférence de Caroline Gauthier, puis commence à lire son livre « Au nom du corps ». Quel bonheur, enfin une personne qui me comprend : un passé où nous avons tout bien fait comme il faut, puis un déclic pour explorer des expériences non scientifiques et non rationnelles, puis une recherche pour trouver un équilibre avec tout son être, pour vivre dans le flow.
Cela vaut le coup de ne pas écouter les autres, aller chercher au fond de soi, pour se reconnecter à son flow.
D’où la citation de Mark Twain « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. », qui m’inspire chaque jour.

LE CHEMINEMENT VERS LE FLOW
D’abord un cheminement d’aînée et 1ère de classe
Aînée d’une famille de 5 enfants, d’une famille élargie de 16 cousins, mon rôle était de montrer l’exemple. Ma mère voulait un garçon, que je sois bonne en mathématiques et en sport. Mon père m’a recommandé d’être ingénieur.
J’ai toujours cherché à faire ce que l’on souhaitait de moi, 1ère de classe, gentille avec les enfants de ma classe au point d’avoir le prix de camaraderie, puis déléguée de classe.
Inconsciemment, toujours habillée en garçon, parmi les 10% de filles en école d’ingénieurs, et dans mes activités sportives. J’allais tous les week-ends en montagne, puis au travail, comme ingénieur commercial en informatique.
Ayant failli mourir à ma naissance où mon cœur s’est arrêté 3 secondes, puis à 19 ans dans une avalanche en ski de randonnées, où un ami y est resté; j’ai toujours cherché à profiter de chaque instant, à être dans une «certaine» joie.

Mariée, deux enfants, une vie agréable à Grenoble.

De quoi pouvons- nous avoir besoin de plus ?

Mon chef est à Lyon, mes clients sur Grenoble et Lyon, mon bureau à Grenoble, d’ailleurs les équipes d’ingénieurs que je fais travailler sont sur Grenoble, Lyon, Maroc, et Inde.
J’ai donc une certaine liberté.
Et pourtant, je m’ennuie.
J’en parle à mon chef, qui me propose de changer de clients, et je refuse… Voyant tout ce que j’allais perdre, que cela allait m’amuser 3 mois, puis que cela m’ennuierait de nouveau… je décide donc de chercher autre chose, sur Lyon. Car selon moi, il n’y a aucun poste à Grenoble qui pourrait stopper mon ennui.
J’en profite pour aller à des conférences « Travailler avec les indiens ».
D’un point de vue commercial, ce peuple me fascine.

Puis un jour, le père de mes enfants me dit que nous avons l’opportunité d’être expatriés en Inde.
Je fonce, je lâche tout, prends mes enfants de 2 et 4 ans pour aller expérimenter une autre vie.

La découverte d’un autre univers et d’un autre moi-même
J’avais pris ce poste de responsable commercial et emménagé dans cet appartement assez grand, en me disant que quoi qu’il arrive à mes 3 frères et à ma sœur, je pourrais les loger et les nourrir, afin de continuer à jouer mon rôle de grande sœur.
Et d’un coup, avant de partir en Inde, je leur annonce que maintenant, ils sont grands, indépendants, et responsables, qu’ils n’ont plus besoin de moi et que je pars en Inde.

Et là, c’est la découverte d’une autre culture.

Heureusement mes cours Interculturels vus en MBA m’aident bien, pour relativiser le comportement de ces indiens, que je ne comprends pas, et qui m’énervent les 3 premiers mois, après mon arrivée en Inde.

À mon insu, inconsciemment, mes sens se réveillent très légèrement, et par conséquent, mon intuition et ma créativité également.
Eh oui, l’Inde est un pays où les sens sont très sollicités.
Je me mets à la photographie, ce qui m’incite à l’exploration du monde extérieur, qui va finalement réveiller aussi un peu mon monde intérieur, mes propres sens.
– Les couleurs de toutes ces femmes en sari jaune, orange, rouge, rose, bleu turquoise, vert, doré…
– Les odeurs : un tour dans Old Delhi et les épices sont tellement forts que ma gorge est complètement prise…
J’ai du mal à respirer, et j’ai une toux qui n’en finit plus…
– Les bruits : des klaxons dans tous les sens, des pétards pour fêter tel événement, et oui, à chaque instant il y a une fête ou une célébration religieuse…
– Le goût : invitée chez un indien qui nous dit qu’il a mis très peu d’épices sachant d’où nous venions…
Et j’ai croqué dans un piment qui m’a comme anesthésiée toute la jambe ; ma figure est devenue rouge, les larmes se sont mises à couler à ne plus pouvoir s’arrêter…
– Et le toucher : la découverte des massages ayurvédiques, de tous ces tissus avec des textures variées…
En plus de tous ces sens, en tant que sportive, la seule activité facilement faisable pour bouger son corps à Delhi est le yoga.
Je m’y mets, petit à petit, j’adore, je découvre aussi la méditation…
Je pratique 2h à 2h30 chaque jour.

Ma professeur de yoga me conseille de ralentir.
J’ai l’impression de ne plus maîtriser mon corps, que quelque chose de plus grand que moi agit à mon insu.
Je ressens un jour en allant au yoga, assise à l’arrière de ma voiture conduite par mon chauffeur, un moment de grâce, où nous sommes «UN», un amour de tout, toutes choses, toutes personnes… Je suis détachée de l’espace et du temps.

D’autre part, pendant un an, j’ai été consultante interculturelle pour une entité du groupe Safran, un grand groupe français qui avait racheté, 2 ans auparavant, une entreprise indienne et souhaitait harmoniser les pratiques entre ses équipes en France, Allemagne et Inde.
Après un an, ils m’appellent «coach», puis me disent que « c’est bon, ils arrivent à travailler tous ensemble ».

Me voilà donc à faire un Master en Coaching, découvrir de nombreux concepts que j’expérimente, des expériences non rationnelles, la découverte du monde de l’énergie.
En même temps, cela m’amuse car j’avais fait un DEA sur les ondes en même temps que mon diplôme d’ingénieur.

Au fur et à mesure de ces expériences, je découvre qu’en fait, je n’ai pas d’empathie, incapable de ressentir mes émotions, ni celles des autres. Une amie m’a dit « En arrivant en Inde, tu avais cinq carapaces, en repartant, tu n’en as plus qu’une ». Je discute souvent avec mon ami Pascal, spécialiste des personnes catégorisées TDAH (Trouble et Déficit d’Attention et Hyperactivité).

Certains symptômes sont les mêmes que les miens, et d’autres non.
Je lui disais « mon type de cas est peu étudié, car nous nous sentons joyeux, donc cela ne gêne pas la société.
En même temps, je suis incapable de ressentir la tristesse, la colère, ou la peur.»

Je continue alors ce chemin d’expériences vers les ressentis et les émotions, avec des approches plus ou moins originales, des voyages…
Curieusement je découvre que cela développe mon intuition et ma créativité.

Accepter d’allier ces deux univers et vivre dans le flow 
Ces découvertes ont été tellement fortes que cela m’a donné envie de les transmettre.
J’ai donc écrit un livre avec mes photos et apprentissage de l’Inde.
L’écriture est un merveilleux outil pour prendre du recul sur des apprentissages et permet de « faire un saut quantique » comme dirait mon ami Antonio.

Ainsi je suis devenue conférencière, coach d’entreprises épanouissantes et de leadership féminin, qui donne une place au féminin sacré, avec du sens, du partage, de la confiance, de la bienveillance, afin de réintégrer les émotions, la créativité, l’intuition, la nature et l’amour au cœur de l’entreprise.

J’ai aussi créé mon activité comme Chief Happiness Officer d’une entreprise africaine Mitcom’s et de startups :
– la première est « Régates agiles » pour faire vivre dans son corps tous ces concepts de leadership inspirants, lors de Régates en voilier
– la deuxième est « Livre & Vous » pour favoriser la réalisation de soi par l’écriture.

Ce chemin vers le flow durera toute ma vie! Il est beau, plein de surprises incroyables, de prises de conscience.
Le concept du flow, a été particulièrement décrit par Mihaly Csikszentmihalyi.
Pour moi, c’est être aligné avec ses valeurs, ses talents, sa mission de vie, sa raison d’être,.. tellement concentrée à en oublier l’espace-temps, dans une performance extrême et dans un état de complète sérénité.
C’est possible au niveau individuel et collectif.

L’EXEMPLE D’UN VOYAGE A BERLIN DANS LE FLOW
Faire confiance aux synchronicités, se libérer de la peur du manque
Je reçois un message d’un collègue : «Le Tarif early birds est jusqu’à ce soir, prolongé exceptionnellement d’un jour.»
Je regarde combien j’ai sur mon compte…
Allez, j’ose m’acheter mon billet d’avion pour Berlin et le billet pour assister à la Convention Européenne des Conférenciers organisée cette année à Berlin.

Oser demander
J’ai animé cette année pour l’AFCP, les conférenciers français, un atelier de 15 min « Yoga pour Conférenciers ».
Alors je me dis « Et si je le proposais aux allemands ? », cela serait l’occasion de parler anglais, même si cela fait un petit moment…

Et oui, j’ose proposer au cas où…

La réponse des organisateurs allemands : « Vous comprenez bien que cela fait 5 mois que tout est déjà organisé. En même temps, effectivement, c’est intéressant. »
Trois jours après, je reçois un email « Ça y est, nous vous avons dégagé une possibilité d’animer un workshop de 45 min ».

Wahou, merci la vie, et j’ose relever le défi.

Être claire sur son intention 
Je choisis de vivre ce voyage dans le flow, c’est à dire que je ne prévois pas tout, afin de laisser un peu de place à l’imprévu.
Je ne réserve donc pas de chambre, et je pose l’intention que cela sera l’occasion de créer du lien.
J’arrive le matin à l’hôtel du séminaire, un endroit magnifique.

1ère solution :
il reste une chambre. « Non, ce n’est pas cela que je veux, cela ne répond pas entièrement à mon envie de créer du lien, et n’est pas idéal pour mon porte monnaie. »
Je poursuis donc mon expérience.

Trouver du soutien, gratitude
Chic, je retrouve deux compères de France, je leur explique ma situation, et l’un d’eux me répond «Tu pourras toujours compter sur nous, si vraiment tu n’as pas de solution où dormir, en mettant ton tapis de yoga et dormant dessus dans un coin de la chambre.»

Cool, gratitude, j’ai une autre solution de repli.

En même temps, cela ne correspond pas exactement à mon envie de création de nouveaux liens.
Je poursuis donc …

Accepter les réponses de chacun, sourire
Je me prends à mon jeu, cela me force à aller à la rencontre de tous ces inconnus; 300 personnes sont à cette convention.

Et cela me force à aller dans des questions intimes :
« Où dormez-vous ce soir ? Puis-je dormir dans votre chambre ? »

Et non, je ne drague pas, c’est purement une question pratique.
Certains répondent qu’ils ne dorment pas avec un inconnu, ou qu’ils ne parlent pas anglais, ou qu’ils ont besoin de se reposer seuls ou…
Et j’accepte les réponses de chacun avec bienveillance et sourire.
En même temps, je trouve cette étude sociologique très intéressante.

Avoir confiance
La journée avance, je n’ai toujours pas ma solution, et j’ai confiance.
Il est 18h.
J’attends à l’accueil avant d’aller au dîner des conférenciers internationaux.

Et là, le miracle se passe : un homme me demande si je suis la française qui cherche une chambre à partager ?

Il me dit qu’une amie a payé pour deux car l’hôtel s’est trompé.
Il me prend en photo, l’envoie à son amie, qui arrive 5 min après pour m’annoncer la bonne nouvelle. D’ailleurs elle est ravie de partager sa chambre.
C’est une belle rencontre ! Nous discutons entre passionnées, et nous devenons amies.

ET SI, VOUS AUSSI, OSIEZ VIVRE DANS LE FLOW ?
J’aime faire confiance à la vie et j’utilise le pouvoir d’acceptation : accepter la situation, son corps, ses émotions, accepter de ne pas avoir de compliments de la part de son entourage.
Deux outils que j’utilise pour cela sont la méditation et le yoga.
Je recommande à chacun de se fixer un moment et une durée atteignable pour lui.

Par exemple,
démarrer par 2 minutes de respiration le matin, et 2 minutes de scan corporel le soir.

Parfois, je suis convaincue du bienfait mentalement, et pourtant je n’arrive pas à le faire.
Je propose alors d’aller chercher dans ses talents ou ce qui nous amusait quand nous étions enfants, ou de s’appuyer sur ce que nous arrivons déjà à faire, et les adapter légèrement.

Alors quel est la prochaine expérience que vous pourriez faire davantage dans le flow, en écoutant votre intuition ?

FANNY WALTER

 

Retrouvez :

– son Livre : « Oser Communiquer, Créer la confiance » aux éditions Créer la confiance » aux éditions Pyramidion, www.editionspyramidion.com


– son Site : www.fannywalter.com

– sa Page YouTube : www.youtube.com/c/Fannywalter

– sa page Facebook : www.facebook.com/FannyWalterSpeak

– son Compte Linkedin : www.linkedin.com/in/fannywalter