Si le désir a tant était décrié toutes ces années

C’est que l’on n’en a pas cerné toute la beauté.

Le corps est désirant, car il cherche à être comblé,

Par l’âme de Dieu ou bien par sa moitié.

 

Le désir nait du manque de l’autre ou du manque de Dieu.

Il nait de cette aspiration à vouloir être deux, ou à connaître les cieux.

Il nous pousse à chercher depuis le premier jour à se compléter.

Ce qui en soi n’a rien de mauvais.

 

Mais, il ne faut pas confondre le désir avec son objet.

Car sinon, c’est à ce moment-là que l’on devient possédé.

 

Le désir tout seul est magique.

Mais vouloir posséder l’objet du désir peut conduire au tragique.

 

Saisissez-vous cette nuance ?

Entre le manque ou la transe ?

 

La clé pour ne pas basculer dans le côté obscur,

Et ne pas se retrouver à chaque fois au pied du mur,

C’est de ne pas vouloir à tout prix saisir l’objet que l’on convoite tant,

Et ne pas devenir l’esclave des objets du désir ou de ses amants.

 

Comment ?

Tout simplement en plongeant dedans.

 

En plongeant dans quoi ?

Dans le désir lui-même et dans son émoi…

 

Car le désir si tu l’habites palpite.

Car le désir est déjà plein de ce qui est recherché.

 

Vous allez me dire…

C’est quoi ce délire…?

Et moi je vais vous dire

Comme dans un soupir…

 

Sentez… Et vous verrez…

 

Le désir est comme une braise qui ne s’éteint jamais.

Qui est d’autant plus fort qu’on ne cherche pas à l’assouvir ou à le combler.

Sentez juste la vibration du désir pour une autre peau, même si il n’ y a personne,

Car c’est le désir lui-même qui frissonne.

 

Sentez le désir d’aller vers, vibrer

Ou le désir de vivre et de s’émerveiller.

Car le désir en lui-même est complet…

Nul besoin, coûte que coûte de le combler.

 

Le désir partout est aux aguets.

Dans tous les petits gestes quotidiens d’aimer.

Vouloir tout assouvir sans patience, nous pousse vers la déviance.

 

Plongez dans le désir et vous le sentirez vibrer.

Et vous ressentirez même votre corps palpiter.

 

Les pas de Dieu se faufilent dans votre corps tendu comme un arc pour être comblé.

Mais vous ne pouvez pas les sentir si vous ne prenez pas le temps d’expérimenter ce que cela vous fait.

 

Sentez juste ce que cela fait ressentir d’être là, en soi ou ouvert à l’autre

Sentez juste cette brulure qui vous fait vibrer

Et qui grandit, car justement vous l’habitez sans chercher à la combler ou à l’alimenter.

 

Ce n’est qu’à l’intérieur de soi et dans cette expérience de l’intérieur de son désir que l’on peut rencontrer vraiment l’autre.

Car on ne cherche pas à assouvir, mais à être juste dans le sentir.

 

Marchons donc dans la beauté du désir

Sans chercher à l’assouvir.

Soyons le désir plutôt que vouloir son objet

Et nous sentirons le souffle du divin et du sacré.

 

Ni l’autre ni Dieu ne peuvent nous donner ce que l’on possède déjà

À l’intérieur de soi…

Laissons rougir nos corps au cœur du désir.

Et la rose rouge de nos cœurs s’ouvrira comme une fleur.

 

CAROLINE GAUTHIER

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