J’ai la joie d’accompagner Marie-Noëlle dans mon programme The Way
qui apprend à vivre de ce qui nous tient à cœur avec sens et contribution.
Son livre est magnifique…
Comment cette femme cartésienne, médecin vit une épreuve qui lui fait vivre des expériences insoupçonnées et lui fait découvrir la voie du Mystère…
Lisez son article, son livre…
Suivez son accompagnement…
C’est puissant..

En 2014, je suis en apparence une mère de famille heureuse et épanouie. J’accumule les critères de la réussite sociale : mariée à un homme qui réussit, nous avons 3 filles et j’exerce le métier dont j’ai toujours rêvé : médecin, depuis quelques années en soins palliatifs. La fin de vie est un domaine un peu à part en médecine, où l’humain est au cœur de la prise en charge, quand la technique a baissé les bras et j’aime ça. Ma fille aînée, Anne-Soline, porteuse de trisomie 21 m’a appris à vivre et à apprécier l’instant présent, j’en témoigne dans un livre qui va sortir aux éditions l’Harmattan et j’en suis comblée.

Derrière ce beau tableau, vous vous en doutez, se cachent beaucoup d’ombres que je ne veux pas aller voir.

Mon mariage ne me rend pas heureuse, la vie rangée que je mène m’ennuie mais il m’est impossible de l’avouer consciemment. Je refoule mes sentiments et mon manque, avec force et une culpabilité grandissante. Impossible de parler à quiconque de cette sensation de vide que je ressens souvent, impossible de parler de l’angoisse qui m’étreint le soir au moment de dormir et de mes insomnies de plus en plus fréquentes. Je regarde autour de moi, je vois le beau tableau dans lequel j’évolue et qui semble convenir à tout le monde. Je compare avec mes amies, je suis plutôt favorisée. Les relations avec mon mari sont harmonieuses, il n’a véritablement aucun défaut que je puisse lui reprocher même s’il est de plus en plus absent et que notre relation ressemble à une cohabitation amicale et confortable. Je me convaincs que le problème vient de moi, garde le sourire et continue à orchestrer cette vie normée comme on m’a appris à le faire.

Je n’ai parlé à personne de la relation passionnelle que j’ai eu avec un autre homme, il y a longtemps déjà et que je porte comme un secret que j’emporterai dans ma tombe. C’est ma croix, j’ai trompé l’homme que je me persuade encore d’aimer, en tout cas, celui que j’ai choisi à l’âge de 22 ans devant Dieu, ma famille et mes amis pour la vie. J’en ai fait la promesse et je l’ai trahie, mon silence et ma culpabilité sont en train de me miner à petit feu mais en ce début d’année 2014, je maintiens le couvercle bien fermé. Je vis dans une famille catholique pratiquante, je le suis moi-même, la religion est censée apporter les réponses aux questions que je me pose et guider ma vie. Je cherche dans la spiritualité un apaisement que je trouve parfois mais qui ne dure pas longtemps et surtout qui me culpabilise et m’éloigne progressivement de mon corps et de mes émotions. Mon idéal de vie est inatteignable mais je me persuade avec conviction que je peux y arriver à force de sacrifices car pour moi, c’est la définition même de l’amour. Après tout, le Christ a donné sa vie pour l’humanité, que représente ma vie à côté de son don à lui.

Après le handicap, il a fallu que je vive la maladie grave de ma seconde fille pour que j’accepte enfin la femme que je suis, avec mes failles et faiblesses, entièrement et surtout sans me juger.

En avril 2014, les médecins diagnostiquent une tumeur cérébro-spinale à ma seconde fille, Albane, âgée de 16 ans. La maladie grave et la peur viscérale de perdre mon enfant, me font vivre des émotions d’une telle violence que le mur bien solide que j’avais construit entre moi et mes profondeurs ne va pas y résister. Je vis l’attente interminable des interventions neurochirurgicales, les errances médicales, le combat quotidien dans la jungle de l’hôpital pour qui est du mauvais côté. J’ai la chance de pouvoir écrire quotidiennement à un écrivain plus âgé que moi, Jean-Louis Fournier, qui lui aussi a vécu le handicap puis, la mort de 2 de ses enfants. A lui, j’écris ce que je tais à tous, mes peurs, mes doutes et parfois mon désespoir. Car plus que tout, une question me taraude : comment survivre sur cette terre au milieu de toute cette souffrance ? Suivie par d’autres : La vie n’est-elle qu’une succession de renoncements ? Une lutte permanente ? Quel est le sens de tout cela ?

Au milieu de ces questionnements et du combat contre la maladie, je continue la méditation de pleine conscience que j’ai commencée à pratiquer régulièrement depuis quelques années. C’est au cours d’une de ces méditations alors que je récite un mantra, je suis contactée par une force incroyable qui m’envahit avec puissance et douceur à la fois. Elle descend sur moi, prend possession de chacune de mes cellules et vient réveiller l’ensemble de mon corps comme si je sortais d’un profond sommeil. Je sens la vie couler dans tous mes membres et une gangue autour de mon cœur se désagrège avec la puissance d’une explosion nucléaire. Une énergie incroyable partant de mon cœur envahit alors tout mon être. Je sens la Présence en moi et comprends que ce que je cherchais à l’extérieur est à l’intérieur, que je porte l’infini et que je suis une partie du tout. Je sens la vie couler dans tous mes membres et une gangue autour de mon cœur se désagrège avec la puissance d’une explosion nucléaire. Une énergie incroyable partant de mon cœur envahit alors tout mon être. Je sens la Présence en moi et comprends que ce que je cherchais à l’extérieur est à l’intérieur, que je porte l’infini et que je suis une partie du tout. où le corps était plutôt un obstacle et je découvre le contraire, la présence du divin en moi, au cœur même de ce qui était censé provoquer ma chute. Je vis alors une véritable renaissance.

Dans les jours qui suivent cet événement, mon regard change littéralement. Je regarde tout ce que j’ai construit et je ne m’y reconnais pas. Je me demande ce que je fais là. Quelques semaines après, j’annonce à mon mari que je souhaite divorcer. Tous me croient folle et il y a de quoi, nous sortons de 6 mois éprouvants aux côtés de notre fille malade qui se remet progressivement. Je sais au fond de moi que je n’ai jamais été aussi lucide. J’arrête enfin de lutter et de survivre pour simplement accepter de VIVRE pleinement et entièrement mon humanité dans laquelle se cache, je viens de le découvrir, le divin en moi.

A partir de là, une nouvelle vie commence car si je sais ce que je quitte, il me faut apprendre à vivre moi qui ne connaissait que la lutte. Je pars à la recherche de celle que j’ai été et que j’ai délaissée, cet enfant curieuse, avide de liberté, d’aventures et d’écriture. Je vais à sa rencontre pour comprendre ce qui m’a tant éloigné de ma nature profonde. Commence un voyage intérieur où je découvre mon intuition, la puissance de l’énergie qui est en moi, de ma féminité et de l’invisible. Passionnée par ces découvertes, je décide de me former aux soins énergétiques puis à l’hypnose et fais des rencontres passionnantes, comme si s’ouvrait tout un monde qui était là, juste à côté mais que je ne voyais pas.

J’entre au contact de mes peurs les plus profondes, celle du rejet et de la solitude, laissant à la porte de mon ancienne vie la plupart de mes amis et le soutien de ma famille. Je me découvre pleine de ressources et combien les moments de silence sont propices à la rencontre avec moi-même et à la création.

J’interroge mon histoire, celle de ma famille et de mes parents. Je mets à jour des secrets familiaux enfouis ce qui ne plait pas à mes proches mais je comprends que leur silence était en train de m’asphyxier à petit feu. J’ai besoin de savoir ce qui m’a poussé à protéger et à porter sur moi la responsabilité du bonheur de tous jusqu’à en arriver au point ultime : rassurer et protéger les personnes au moment d’incertitude ultime de leur vie : celui du passage à un autre monde.

Je raconte les 6 derniers mois de mon ancienne vie dans un livre « Vous écrire » qui rassemble les lettres, envoyées à Jean-Louis Fournier, au plus fort de la tempête. J’ai compris que l’épreuve que j’ai traversée m’avait finalement aidée à faire un grand nettoyage et à aligner ma vie avec ce que je suis profondément. J’ai maintenant à cœur de partager mon expérience avec d’autres et de témoigner.

En septembre commencera une nouvelle page de ma vie puisque j’ai décidé de quitter la médecine traditionnelle pour me consacrer pleinement à mon activité « Coracoeur » où j’accompagne les personnes en transition ou qui ont vécu une crise et qui souhaitent apporter du changement dans leur vie. J’ai créé ma propre méthode, « La thérapie de Reliance ». J’utilise ce que j’ai appris pendant mes 4 années de formation en associant l’hypnose Ericksonienne, les soins énergétiques et la méditation de pleine conscience pour accompagner les personnes dans un travail de reconnexion avec elles-mêmes.

Le chemin vers moi a été long, semé d’embûches et il n’est pas terminé, j’ai encore à apprendre pour être complètement détachée de la perfection. J’ai déjà compris que toutes les réponses à mes questions sont en moi et que je ne suis pas sur terre pour combattre mais pour m’épanouir et partager l’énergie d’amour qui me porte, avec simplicité et authenticité. Celle que j’ai découverte derrière l’image faussement rassurante et lisse que j’avais tentée de présenter au monde est bien plus riche, complexe, multiple et je n’ai pas fini de la découvrir.

MARIE-NOËLLE DUBOST

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–  son dernier livre :


– son site internet : https://coracoeur.fr/