J’ai un jour accouché de ma femme sauvage, et cela ne s’est pas fait sans douleur. Ce sont en fait les épreuves de la vie qui m’ont poussée à explorer cette intériorité et à commencer expérimenter ce féminin sauvage qui était bien caché en moi.

Mais le féminin sauvage c’est quoi au juste ?

C’est quelque chose dont il est difficile de disserter, car c’est avant tout une notion qui se ressent. Ce n’est pas un concept mental.

Moi, j’étais tellement loin de cette dimension que la vie s’est chargée de me remettre dans mes pieds, dans mon instinct de base, dans ma nature, dans mes racines, dans ma terre. C’est d’ailleurs ce dont j’ai relaté dans mon roman «Au nom du Corps» (Cliquez ici) qui connait un vif succès.

Tant de femmes vivent ce processus, ou vont le vivre ! Il n’y a pas que moi qui ai vécu cette reconnexion parfois forcée vers sa vraie nature, dans une période où il y existe un réel clivage entre ce que la société occidentale nous offre et ce que la femme «EST» par nature. Voilà pourquoi mon roman reçoit un tel écho devant tant de femmes sauvages en sommeil ou en  résurgence !

Beaucoup de femmes aujourd’hui se demandent pourquoi elles se sentent si déprimées, lasses, tristes. Elles sont beaucoup à côté de leurs vies ou dans une relation de couple qui ne leur convient plus…

Mais comment ne pourraient-elles pas être éreintées quand on se rend compte qu’elles vivent à côté d’une dimension essentielle de leur être ? Une dimension qui leurs donnerait pourtant la puissance d’exister et de vivre …

Bien des femmes ne se reconnectent à cette dimension qui va les remettre en lien avec elle-même, avec cette partie sauvage de leur être, qu’après une épreuve ou une dépression.

Elles ont tellement essayé d’être parfaites pour être aimées ou pour rester conformes à ce que la société véhicule, qu’un jour elle se retrouve face à un vide, ce vide reflétant le manque de connexion à leur nature profonde, un manque de connexion à leurs ovaires, à leur ventre, à leur corps, à leur puissance. En un mot à leur vraie nature sauvage, instinctive et créatrice. En général ces femmes se sont coupées du corps et elles ont vécu littéralement coupées en deux!

Elles sont restées dans le registre du mental, ou elles ont refusé le plaisir, ou elles se sont mises au service de la carrière d’un homme, ou elles se sont occupées de leurs progénitures … etc. ; et elles ont oublié qui elles étaient profondément… C’était mon cas.

La femme sauvage pourtant est une femme qui existe dans chacune des femmes de la terre. Mais elle est souvent enfouie très profond, parfois bâillonnée, tant il est parfois mal vu de la connecter sous peine de finir sur le bûcher du jugement, ou d’être dilapidées dans certains pays…

Mais même muselée, cette femme sauvage gronde dans nos souterrains et elle est toujours prête à resurgir.

La femme sauvage, c’est la femme non domestiquée, la femme libre, la femme qui a évité les pièges et les prisons mêmes dorées.

Mais c’est à la femme de se libérer de ces prisons, car personne ne le fera à sa place. Personne ne l’aidera même, car il y a en elle de la puissance qui fait peur, même à elle…

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on veut la voiler, la faire taire, l’enfermer.

Cette femme sauvage, c’est la femme qui jouit de tous ses instincts. Et j’emploie sciemment le mot « jouir », car elle jouit de toutes les vibrations qu’elle ressent dans sa chair… Car cette femme est corporelle, charnelle, sensuelle, louve jusqu’au bout des ongles. Elle sent avec sa truffe, elle écoute avec ses sens, elle perçoit avec ses antennes. Elle est intuitive et curieuse et ELLE SAIT… car elle RESSENT…

Mais, on a voulu la couper de ses sens en la rangeant dans le démoniaque… Mais elle ne devient démoniaque, que parce qu’on la musèle ou qu’on cherche à la rendre linéaire, alors qu’elle est le cycle même. Elle devient castratrice faute de sentir cette puissance aimante au fond de ses tripes, puissance aimante qui est sa vraie nature.

Si la femme sauvage respecte ses cycles naturels, si elle s’écoute et sent ses besoins et ne s’en détourne pas, elle devient magnétique, aimante et nourrissante. Elle est comme une terre abondante et belle, sur laquelle tout le monde veut poser son pied… Elle est comme une terre fertile dans laquelle le monde doit planter ses racines pour faire de bons fruits…

Elle danse et ondule et éclos comme une fleur aux mille saveurs qui offre sa beauté au monde…

Le féminin sauvage est le début du chemin vers notre guérison à tous et à toutes…

Et vous, que pensez-vous de cette femme sauvage?

 

CAROLINE GAUTHIER

Roman initiatique « Au Nom du Corps » : Cliquez ici

Le poème « Femme sauvage  » et sa vidéo : Cliquez ici