J’étais une grande malade…, mais pas au sens où on l’entend habituellement.

J’étais malade d’amour…

C’est quoi les symptômes ?

Un vide immense dont on n’a pas conscience, mais qu’on cherche par tous les moyens à combler.

Avec quoi ?

Un autre, de la nourriture, des vêtements, de l’argent.

Les conséquences ?

On devient un dépendant affectif , un accro du shopping, une personne vénale en quête d’argent qui pourrait venir combler un manque, un shooté du pouvoir qui donne l’illusion d’être quelqu’un pour éviter de sentir son impuissance.

On s’accroche alors à n’importe qui ou n’importe quoi pour éviter de sentir le manque…

On est comme un pac-man qui gobe ce qui traverse notre route.

Les causes ?

Un vide béant au fond de son corps, qu’on ne veut surtout pas sentir.

La Société actuelle ne souffrirait-elle pas de la même maladie ?

Si je dévoile mes failles dans cet article, c’est dans l’espoir d’avoir plus de conscience sur les illusions qui m’ont bercée pendant trop longtemps ; c’est dans l’espoir d’ouvrir aussi les consciences sur ce mal dont souffrent trop de personnes…

Ce vide, ce mal d’amour aspirent tout sur son passage ! Il spolie la terre, les sols et les autres ! Il demande toujours plus et n’est jamais rassasié ! Car personne ne veut le regarder en face et tout le monde préfère le fuir !

Ce vide et ce mal d’amour nous poussent à accumuler pour ne pas se sentir ! À vouloir toujours ce que l’on n’a pas ! À créer de nouveaux besoins illusoires  qui nous donnent l’illusion d’être quelqu’un !

Il est temps de regarder ce vide en face avant qu’il ne soit trop tard !

C’est pourquoi j’ai décidé de commencer par moi !

Cela ne servirait à rien de demander que les autres le fassent si je ne commençais pas d’abord par moi-même !

J’ai démarré il y a 10 ans ! Et il y avait du boulot !!!

« Tout changement que tu espères voir en ce monde commence par soi-même ! » , Gandhi.

Donc voilà ce qu’il a fallu que je regarde bien en face ! Et c’était loin d’être facile !

J’avais un trou dans mon corps oui. Un trou qui m’avait transformé en parasite pour attirer à moi ce dont il me manquait.

Toutes les stratégies étaient bonnes pour combler ce vide, et avec n’importe quoi ; et même dans tous les domaines !

Je vais donc les énumérer et je vais même les classer pour vous prouver à quel point le vide peut nous conduire loin ! Très loin !

– Mes stratégies avec les autres pour combler mon manque étaient les suivantes :

Aider l’autre pour qu’il m’aime, crier pour qu’il me regarde, séduire pour qu’il reste, culpabiliser pour recevoir, donner pour rendre redevable, être plus belle que ma voisine pour que l’autre garde les yeux rivés sur moi…

Tout n’avait qu’un seul but ! Garder à moi pour éviter de ressentir le manque d’amour qui faisait trop mal ! Emprisonner pour éviter de sentir le vide !

Et le pire de tout ! C’est que je prenais cela pour de l’amour !

Je pensais aimer alors que je ne cherchais qu’une seule chose : Recevoir ! Attirer ! Garder ! Rivaliser ! Tout cela pour éviter de sentir ce qui était tapi au creux de mon ventre.

– Mes stratégies avec le monde professionnel pour combler mon impuissance étaient les suivantes :

Grimper pour me sentir puissante. Accumuler pour être reconnue. Posséder pour être regardée.

Le pire de tout ! Ce n’était jamais assez !

Je rencontrais toujours quelqu’un de plus puissant, de plus riche, de mieux que moi… Il fallait toujours que je dépasse pour penser que j’étais quelqu’un de valable ou d’aimable ! Car le vide était toujours là, tapi au creux de mon ventre.

– Mes stratégies avec la Nourriture ?

Manger pour ne pas sentir. Consommer plus que de raison pour remplir, toujours remplir quelque chose que je ne voulais pas regarder.

La liste de toutes mes stratégies est longue pour ne pas faire face !

Et je crois que c’est le mal de ce siècle !

Mais je crois qu’il est temps de changer si l’on ne veut pas courir à la catastrophe !

Pour cela, il est essentiel de comprendre une chose !

Ce besoin d’amour que l’on cherche à combler avec des stratégies d’accumulation et de puissance nous en éloigne !

Plus nous fuyons le vide et plus il nous possède !

Y a-t-il une voie pour guérir ? Une posologie d’un médicament en prendre ?

Ma réponse est la suivante ! Ce n’est pas en prenant quelque chose que l’on parvient à guérir !

Pour guérir ce vide, il ne faut pas chercher à le combler par du factice, mais juste se tourner face à lui et le regarder.

Qui est prêt à avoir ce courage-là ? À sentir la bête ?

Ce n’est pas en cherchant à l’éviter, en accumulant, en gardant, en grimpant toujours plus haut que l’on parviendra à guérir … , mais faisant face à ce qui est enfoui dans nos corps et en le ressentant !

Plus on cherche à le masquer et à l’éviter, plus il nous aspire et nous contrôle !

Car ce vide n’en a jamais assez !

Pourquoi ?

Parce que personne ne veut le regarder ! le conscientiser ! l’embrasser, s’en occuper !

Il est trop vulnérable, petit, minable, non brillant…

Pourtant !!! Si vous saviez à quel point il recèle une puissance !!!!!!!!!!

Le diamant brut provient du carbone matière peu noble… Le nénuphar éclos dans la boue… les cathédrales sont érigées sur les bases de l’ombre d’une crypte. Les plus beaux arbres plongent leurs racines au plus profond de l’ombre de la terre.

Un jour j’ai décidé d’arrêter de le fuir ! J’ai regardé mon vide et mon ombre tapie au creux de ma base…

Je n’ai plus cherché quelqu’un… J’ai plongé dans ma solitude.

Je n’ai plus accumulé… j’ai plongé dans ma vulnérabilité et mon insécurité.

Je n’ai plus grimpé… j’ai fait face à mon mal d’amour…

Mon vide s’est alors senti aimé, regardé… Il a alors arrêté de hurler pour se faire entendre. Il a arrêté de prendre le contrôle de ma vie, pour se faire voir.

Et une douce présence s’est invitée dans mon corps ! Là, au creux de mon vide.

Cette présence m’habite… et me rassure…

Elle n’était pas dehors, dans l’extérieur, en haut d’une tour ou d’une cime… Mais au creux de mon ventre, de mon corps et de mon cœur…

Dans mon vide, j’ai découvert mon plein…

Mon démon m’a révélé ma lumière.

Même si mes stratégies parfois remontent encore à la surface, je ne me fais plus happer par mon vide, car je le regarde et je l’embrasse…

Je l’aime et il me révèle ma plénitude.

Je ne suis plus un parasite… Je suis prête pour aimer…

Caroline Gauthier

Auteur du Roman « Au Nom du Corps » : Cliquez-ici

Vidéo : LA DEPENDANCE AFFECTIVE