Priska est une amie très proche…
Elle m’avait parlé de ce qu’elle avait vécu…
Mais je n’avais pas perçu tout ce qu’elle avait traversé avant de lire son livre…
Je la remercie d’avoir révélé cet intime… pour que d’autres puissent voir les conséquences de la négation d’un traumatisme…
Merci Priska… très touchée par cette lecture !

 

Si vous n’en avez pas encore conscience, alors vous ne me lirez peut-être pas vainement, même si vous n’avez pas vécu de traumatisme.

Je vous le dis, votre corps et votre esprit sont deux personnages vivant en même temps, mais programmés pour être dissociés. Comme s’ils avaient reçu des ordres pour être chacun les gardiens d’une partie de notre temple. Et Dieu. Allah. Shiva. Bouddha. sait à quel point ils appliquent ces consignes à la lettre. Deux étrangers condamnés à vivre sous le même toit, qui s’ignorent sans culpabiliser puisqu’ils font leur job, qui s’envoient des messages par personne interposée : Vous.

On ne nous avait jamais vraiment mis au courant – une arnaque – mais, après avoir écrit ce livre dont je m‘apprête à vous parler, et à ce jour où je vous écris, je crois que c’est à nous de faire tout le travail, à nous de relier ces deux parties de nous, de chercher à créer une relation au diapason ; cette connaissance de l’Autre avec un grand A. C’est physique, c’est de l’extension émotionnelle, ça fait des courbatures à l’âme le lendemain, mais difficile d’ignorer cette programmation de l’humain.

Vous expliquez comment mon corps a réussi à faire comprendre à mon cerveau qu’il y avait UN SOUVENIR NON TRAITÉ, coincé là, est un des objets de mon livre.

C’est intime, sonore intérieurement comme résonnant contre un matériau en moi qui n’a eu cesse de se durcir pour obliger les éléments à rebondir. Ce corps m’a asséné de nombreux signaux répétitifs, m’a infligé des sensations envahissantes, et fait vivre des symptômes désordonnés mais étrangement ritualisés. Un jeu de piste intérieur, un jeu auquel je n’avais jamais dit que je voulais jouer, dont je n’avais AUCUNE CLÉ.

Cela date de quelques années en arrière, lorsque j’ai commencé à réaliser que je vivais un moment spécial tous les mois d’octobre. L’automne est une saison plus compliquée qu’il n’y parait, c’est un entre deux, une saison dont le rôle est de faire le deuil de l’énergie procurée par le soleil, et de préparer, à un rythme plus lent, une vie plus profonde correspondant au tempo de l’hiver. Depuis quelques années, à cette période, je me suis laissée envahir par des questions, des doutes sur moi, ma capacité à trouver ma place. Tant de fois, j’ai eu une lecture très dure sur ma vie, ce que j’avais construit, ou plutôt non construit justement. Je me suis beaucoup dévalorisée sur ces mois. LES MOIS D’OCTOBRE ET L’AUTOMNE D’UNE FAÇON GÉNÉRALE ME PLONGEAIENT DANS UNE TRISTESSE que je n’avais pas vraiment analysée comme récurrente. Je me contentais de me trouver à fleur de peau et plutôt sévère sur mon existence. C’est, avant tout, un souvenir de larmes inexpliquées, totalement incontrôlées qui avaient fait partie de mon fonctionnement.

J’avais intégré ces sursauts, ces tout petits torrents aquatiques qui sortent à tout instant, comme des envahisseurs avec qui je devais simplement apprendre à vivre. UNE SORTE DE FATALISME.

Je me suis laissée dévorée et j’ai tout dissout sans comprendre, sans indice que ces envahisseurs étaient reliés les uns aux autres, avec juste la hâte de passer à l’étape d’après. Parce que je le savais, cela n’avait qu’un temps, Décembre me remettait à l’endroit, un peu affaiblie, mais prête à me centrer sur la suite. Pauvre moi, mon cerveau était justement mal informé, et je n’ai pas saisi que ces signaux étaient là pour être décodés, qu’ils étaient destinés à me faire réagir, que leur présence avait un rôle.

J’ai donc vécu ces moments avec un infini DÉNI, entourée des gens que j’aime et pourtant très seule. Parce j’étais incapable de les décrire, de les apprivoiser, d’en trouver l’origine, j’étais plus incapable encore de les raconter, de les partager. C’était au-dessus de mes forces de mettre des mots sur du vide, et c’était devenu ma norme de goûter à des aspérités de vie, des creux de vagues, des fonds de trous angoissants. Je me disais que chacun devait connaître ces hauts le cœur.

Puis une histoire dont je détestais parler est revenue par flash dans mon cerveau, mais aussi par sensation dans mon ventre et mon estomac. Une histoire sur laquelle pourtant je tentais de ne jamais revenir, et que je n’avais pas racontée, à qui que ce soit. Les zones d’ombre étaient trop ombrées justement. Et cela n’avancerait personne aujourd’hui de le savoir, surtout 20 ans après. J’avais laissé tout cela derrière moi, à raison, puisque ma vie avait été magique jusqu’à présent. Si cela avait été important, je m’en serais aperçue. De plus, quelqu’un serait venu aborder le sujet avec moi, on m’aurait fait asseoir et on aurait pris le temps d’en discuter, d’essayer de comprendre a posteriori. Cela n’a jamais été le cas.

Peu importe. Imaginez-vous le nombre d’individus qui font face à de vrais problèmes !… qui se battent pour vivre malgré la maladie, le décès d’un proche… Quelle légitimité peut-on avoir face à une telle montagne de chagrin ? On ne se plaint pas lorsqu’on n’a pas de blessures, pas de marques sur le corps. Il me semble que c’est d’une réelle grossièreté d’imaginer que cet épisode ait eu une quelconque résonance en moi, alors que la victime, ce n’était pas moi. Il y avait eu un décès, certes, mais ce n’était pas constructif d’en parler. La police avait fait son travail, qui étais-je, moi, pour envisager de rapporter ce décès à ma personne ?

Vous l’avez compris puisque vous avez un temps d’avance sur moi en tant que regard extérieur. Cette histoire a sonné tellement puissamment à ma porte, avec tant de bruit insupportable, que j’ai dû me décider à l’ouvrir. Parce qu’à un moment, l’humain si malin qu’il soit, ne parvient plus à faire semblant. Par la force de mon propre corps qui a mis en marche un process « d’attaques personnelles », j’ai dû me prendre par la main pour faire le point, et laisser entrer ce récit ultra verrouillé.

C’est une experte en EMDR qui m’a accompagné pour tenter d’appliquer une touche de lumière sur mes 20 ans d’ombre. Elle m’a guidée jusqu’à ce que je sois capable de raconter les détails dans l’ordre, jusqu’à ce que LE CERVEAU REMETTE L’ÉVÉNEMENT EN PLACE, ADMETTE QU’IL A ÉTÉ ÉMOTIONNELLEMENT DISLOQUÉ. Cela a été une prise de conscience brutale mais qui, grâce aux techniques de l’EMDR, permet d’enclencher des actions de réconfort immédiates. A travers ces courtes séances, nous avons réussi à trouver un point clé qui me fait affirmer qu’il y a un avant et un après. Je vous laisse découvrir, dans mon livre, la technique si simple, si évidente et nourrie d’humanité qui m’a permis de réparer en partie un moment cassé de ma vie. Je suis sortie de cette période très chamboulée, mais avec la conscience d’avoir agi par nécessité. Il me fallait éclairer cette atmosphère qui devenait toxique de plus en plus sournoisement.

Mais je dois être honnête avec vous. Ma prise de conscience s’est tenue il y a environ 2 ans, et j’ai mis du temps à la digérer. CHACUN EST UNIQUE et vit avec ce qu’il vient d’apprendre comme il le peut. Moi j’ai réussi à dire à mon entourage que je me faisais accompagner pour traiter une histoire qui m’avait abîmée. Mais à nouveau, comme avant, lorsque je tentais d’en parler, j’ai senti très peu d’intérêt de la part de mes proches. Phénomène pour le moins étrange. Je me suis sentie très seule face à ce comportement, je le sais maintenant, c’est parce que je ne parvenais toujours pas à en parler de façon claire.

Puis l’année dernière, une amie me fait venir au meeting de Martin Latulippe. 3 jours de séminaire de marketing digital, pour apprendre à faire connaître son savoir-faire sur le web. Je travaille dans la communication, je suis ultra motivée, équipée pour prendre des notes, m’inspirer de nouvelles façons de réfléchir. Entrée en matière très spéciale à l’américaine, avec beaucoup de musique façon spectacle, puis vient l’annonce d’une conférence TED d’un illustre inconnu pour moi nommé Robert Savoie. Je suis disposée à écouter ce qu’il a à transmettre. Sauf que le moment qui va suivre est atroce. Ce qui sera dit sur scène est une agression totale pour moi. Il parle de violence, de mort, de pardon. Il raconte tout, il se livre, comme si on devait tout savoir de son introspection. JE SUIS AU BORD DU MALAISE, EXTRÊMEMENT CHOQUÉE DE VOIR DE QUELLE FAÇON IL M’IMPOSE SON RÉCIT SANS ME DEMANDER SI JE SUIS PRÊTE A L’ENTENDRE. C’est une prise d’otage, je ressens une colère intense. Et je sors de cette matinée de formation pour aller déjeuner avec mon amie toujours sur cette colère. Je passe difficilement à autre chose.

Et c’est bien le souci. Je suis encore bloquée. Je continue à songer que les chocs ne se racontent pas, que c’est une honte, un secret, que ça pourrait altérer l’image que les gens ont de moi professionnellement, que ça ne se fait pas de permettre aux autres de rentrer dans ses failles. Les failles on les cache, par pudeur ou par éducation, par poids de la société.

Alors j’ai recommencé mon travail d’introspection toute seule, sans me forcer, à mon rythme. Puis j’ai eu une envie brutale d’écrire, puisqu’écrire ça soulage. Ce livre est l’aboutissement, plusieurs mois après, de tout ce chaos. En prenant la peine de poser les mots, j’ai aussi cherché à identifier les phases de blocages. J’ai appris ce qu’est un traumatisme, un stress post traumatique. J’ai trouvé des réponses à des façons de me comporter typiques, et j’ai arrêté de me prendre pour une folle puisque j’ai vu que d’autres en parlaient aussi.

Je l’ai écrit pour transformer le déni en réconfort, pour répondre à un besoin de raconter les étapes par lesquelles on passe sans discours psy ou scientifique, pour TRANSFORMER UN ÉPISODE NÉGATIF EN QUELQUE CHOSE DE POSITIF, pour transmettre aussi.

Vous avez un doute sur ce que vous avez vécu? Vous ne savez pas vraiment si c’est important ? 
Vous vous dites souvent des phrases comme :
“J’ai dû tout inventer, je n’ai pas pu vivre cela puisque je ne me souviens pas de tout”
“Ce n’est pas si grave, la vie a continué depuis et elle continue”
“Il y a tellement pire, ma vie à moi est plutôt agréable”
“Je ne suis pas blessé(e), tout va bien”

Et d’autres sans doute…

Alors ce livre est pour vous !

Ce livre est écrit comme une béquille pour vous faire gagner du temps, et commencer à aller mieux. Ne laissez pas votre mémoire bloquer votre présent, fouillez et faites la lumière sur ce qui vous pollue l’existence. Faites confiance à votre intuition, et acceptez un peu d’aide !

PRISKA SARRAMEA

Retrouvez le Livre de Priska SARRAMEA :
« 6 CLÉ POUR VIVRE SON TRAUMATISME : « J’AI COMPRIS 20 ANS APRÈS QUE C’ÉTAIT GRAVE »