Je connais personnellement Axel… Son histoire ? Comment transformer le OUTCH ou le AÏE en WOW ! NOW !

C’EST VRAIMENT JUSTE WOW… 😉

J’ai dû attendre 44 ans pour comprendre et admettre que j’avais eu une enfance difficile… Que j’avais été un « enfant battu ».

Ce terme a parfois traversé mes pensées, mais, non, ce n’était pas possible que, moi, enfant grandissant dans une famille respectable et respectée, à l’aise financièrement, je fasse partie de ces gamins-là.

Mes parents biologiques ont divorcé alors que j’avais quatre ans. Ils n’étaient pas fortunés, loin de là, mais ils étaient un couple avec un enfant.

Ma mère est partie, pour des raisons qui lui appartiennent… avec son patron, un homme aisé, de quinze ans son aîné. Elle accédait à ce qu’elle n’avait jamais connu : l’abondance financière, la sécurité, et quelque part un « père » dans ce nouveau conjoint.

À partir de là, je suis devenu en quelque sorte une gêne pour ma mère. Il fallait qu’elle ait les mains libres, et le rejeton de quatre ans que j’étais n’allait pas l’aider à s’épanouir dans son nouveau couple. Elle avait 25 ans, il en avait 40.

Ma grand-mère maternelle est tombée malade, un cancer, et a dû être hospitalisée à Paris, à quelques trois heures de route de là où nous habitions. Ma mère devait lui rendre visite tous les deux jours, et ma présence posait vraiment souci.

Sur les conseils de mon aïeule, j’allais être envoyé chez mon oncle et ma tante en Hollande !

C’est ainsi que je me suis retrouvé à vivre à trois cents kilomètres de chez moi, chez des gens que je ne connaissais pas, dans un pays où l’on parlait une langue incompréhensible pour moi…

Heureusement, les choses étant bien faites, j’étais tombé chez des gens adorables qui m’ont donné tout l’amour qu’ils n’avaient pas pu donner à l’enfant qu’ils n’avaient pas eu eux-mêmes.

Côté langue, à cet âge-là, la plus grande difficulté est plus de ne pas perdre sa langue maternelle que d’en apprendre une nouvelle.

Pendant cette année d’exil, mon père et ma mère me rendaient régulièrement visite, séparément bien sûr. L’un venait pour jouer avec moi, l’autre pour discuter avec ma tante…

Au bout d’un an, je suis rentré « chez moi »… Enfin presque… En fait, j’ai passé à nouveau entre un et deux ans chez deux autres tantes, sauf que l’une d’elles habitait dans la même ville que ma mère…

Je ne sais pas pourquoi, et même ma maman ne se souvient pas de cet épisode aujourd’hui. Par la suite, j’ai très souvent été « envoyé » à droite ou à gauche les week-ends… J’ai très rarement passé une fin de semaine en famille.

Puis j’ai intégré le nouveau foyer qui allait devenir le mien. Enfin, je devrais plutôt dire, le foyer dans lequel j’avais le droit de cohabiter. Ça peut paraître dur à lire, mais c’est la vérité. En tout cas, c’est comme ça que je l’ai ressenti et vécu à l’époque.

Toute mon enfance, mon terrain de jeux s’est limité à ma chambre. On m’a très rapidement laissé entendre que la salle à manger n’était pas pour moi, que mon beau-père devait soit y travailler, soit se reposer, soit regarder les informations, ou je ne sais quoi d’autre.

Bref, ce n’était pas mon territoire. Et je dois dire que ça ne l’a jamais été, jusqu’à ce que je parte de chez moi à l’âge de 18 ans pour poursuivre mes études.

C’est un peu comme si j’avais été toléré chez moi…

Mon père, lui, est rapidement parti vivre à plus de 800 kilomètres de là où j’habitais.

Je l’ai entraperçu pendant un mois de vacances chez lui à Bordeaux à l’âge de 7 ans, une semaine à Paris à 12 ans et un après-midi à Charleville à 16 ans…

Absence de masculin dans ma vie : il n’était pas là, ne s’est pas occupé de moi, et le nouveau mari de ma mère n’est jamais intervenu sur moi que pour m’expliquer que ce que lui faisait à son époque était mieux.

Je crois que de toute ma vie je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi pessimiste et négatif que lui. Le genre de personne qui avance dans la vie avec la tête tournée vers le passé. Vous imaginez le nombre d’obstacles qu’il s’est pris du coup !

Ma seule référence masculine était mon oncle de Hollande, chez qui j’allais, après mon séjour d’un an, à chaque vacances scolaires, et heureusement !

Mes séjours aux Pays-Bas étaient en quelque sorte comme ma bouée de sauvetage, le seul endroit où j’avais le sentiment d’exister et d’être aimé.

J’étais attendu, et a contrario de ce qui se passait chez ma mère, ma chambre ne me servait qu’à dormir, pour le reste tout se passait « en famille », dans la pièce principale.

Donc, en résumé, un père absent, une mère absente aussi, mais… violente !

Ma mère travaillait du matin au soir, du lundi au samedi. Elle assistait mon beau-père dans la gestion de la concession automobile qu’ils tenaient à deux depuis leur rencontre.

C’était une grosse concession, avec une vingtaine d’employés, et ça prenait beaucoup de temps.

Malgré tout, je n’étais pas abandonné pour autant : ma mère mettait un point d’honneur à ce que son rejeton dérangeant devienne quelqu’un dans la vie.

Et pour devenir quelqu’un, que faut-il ? Avoir une situation. Et pour avoir une situation, il faut… Travailler à l’école, et ramener des bonnes notes.

Bon, aujourd’hui si vous me demandez ce que veut dire « être quelqu’un », je vais vous répondre que je suis Axel, papa de quatre magnifiques enfants, que je suis heureux, et qu’accessoirement, j’accompagne des gens à travers des formations, des conférences et des coachings à devenir qui ils ont envie d’être.

Sauf que ma maman n’avait pas tout-à-fait la même conception de la définition de « devenir quelqu’un ». Issue d’une famille ouvrière très peu fortunée avec un papa qui avait une forte tendance à boire sa paye, je pense que sa rencontre avec son nouveau mari avait fait d’elle une personne profondément attachée à la réussite professionnelle, au paraître, à l’avoir et au quand-dira-t-on.

Du coup, devenir quelqu’un ne pouvait se traduire au minimum que par le fait d’être patron, ou mieux, et de préférence, devenir médecin, avocat ou notaire.

J’ai grandi dans l’angoisse de devenir autre chose que ça ! A aucun moment je  ne me suis demandé si ça me plairait. Il fallait que j’aie un métier qui sonne bien aux oreilles de ma mère.

Du coup, j’ai annoncé fièrement que je voulais être médecin. Et en même temps, au fond de moi, une petite voix que je n’avais pas appris à écouter à l’époque, me disait : « Tu sais que tu vas recevoir à longueur de journée des gens malades… ».  Et une autre de lui répondre : « Oui mais ça gagne bien sa vie ».

J’ai appris depuis qu’il était inutile de chercher à « gagner sa vie », nous l’avons tous gagné en arrivant sur cette terre, mais ça c’est une autre histoire.

Il était impératif que je rapporte des bonnes notes de l’école. Bonnes selon les critères de ma mère : au minimum au-dessus de la moyenne, mais ça dépendait aussi des matières. La musique ou le dessin, c’était accessoire, par contre, les mathématiques et le français, ça c’était important pour ma future carrière.

Toute mauvaise note me valait une raclée.

Oui j’ai bien écrit « une raclée » parce que c’est le terme approprié pour définir ce qui se passe quand quelqu’un vous met des gifles, et s’acharne à vous frapper encore et encore, malgré les implorations que vous lui faites de s’arrêter.

La seule limite qu’elle avait c’était le moment où elle avait le sentiment de m’avoir marqué avec un de ses grands ongles : il ne fallait surtout pas que ça se voie…

J’ai pu échanger avec ma mère à ce sujet quelques années plus tard, au moment de ma majorité, je crois : elle m’a avoué qu’elle passait ses nerfs sur moi ! Content d’avoir servi de défouloir.

Vous savez quand on dit que les mots blessent, je comprends fort bien, parce qu’en même temps que les claques, il y avait les menaces de ma mère : aller en pension, retourner vivre chez mon père (qu’elle m’avait décrit comme un monstre), m’envoyer en apprentissage et devenir ouvrier si je ne travaillais pas mieux…

Toute mon enfance, j’ai eu peur de devenir électricien ou maçon !

J’ai grandi dans la peur de me faire « fracasser » parce que je ramenais une foutue mauvaise note à la maison. Mon école était située à quelques centaines de mètres de la concession automobile où ma mère et mon beau-père travaillaient.

Je passais systématiquement par là avant de remonter à la maison. Je craignais tellement ma mère que lorsque je rentrais avec une note sous la moyenne, c’était la première chose que je lui disais après l’avoir saluée.

Je me souviendrai toute ma vie de l’espèce de rictus qu’elle avait au bord des lèvres en me disant : « Tu sais ce qui va se passer ? ». Bien sûr que je le savais, je le savais déjà depuis le premier cours du matin où j’avais récolté cette satanée note, toute la journée j’avais ruminé cette raclée que j’allais me prendre.

Enfant, j’étais stressé, angoissé, je m’endormais très tard, et je me grattais dans tous les sens. J’ai consulté des tonnes de médecins, qui n’ont jamais trouvé pourquoi. Je suis certain qu’en lisant ces quelques lignes vous avez déjà trouvé.

Oui, mais comme je l’ai écrit au début de cet article, je n’ai jamais voulu m’avouer à moi-même que j’avais été battu. C’est une thérapeute en bio dynamique, qui m’a fait prendre conscience de ça à l’âge de 44 ans. Lors du premier rendez-vous, je lui raconte mon histoire. A la fin, des larmes dans les yeux, elle me dit : « C’est triste ce que tu as vécu ».

Wow ! Je n’avais jamais réalisé, ou du moins je n’ai jamais voulu admettre ça.

Ça a été le début de ma guérison. Prendre conscience de ce que j’avais vécu enfant.

Parce que toute ma vie, j’ai fait en sorte de continuer à faire plaisir à ma mère, sans le savoir.

J’ai fait carrière dans l’hôtellerie… Ben non, ce n’est pas aussi honorifique que de devenir médecin, mais c’est ce que j’avais choisi.

Quand j’ai fait ce choix, je crois que ma mère s’est fait une raison en imaginant que je pourrais devenir un grand chef de cuisine ou diriger un palace sur la Croisette à Cannes. Désolé, j’ai dirigé des hôtels Ibis…

Tout au long de ma vie, j’ai dû faire avec cette dévalorisation qui m’avait été assénée depuis ma plus tendre enfance. Et je dois avouer que je travaille encore dessus aujourd’hui à bientôt 47 ans.

Cette première thérapie m’a ouvert les yeux sur ma valeur, sur qui j’étais, sur ce que j’étais capable de réaliser. Moi qui pensais ne pas être grand-chose, puisque je n’avais jamais réussi à faire ce qu’on m’avait dit que j’aurais dû faire.

On m’a rabattu les oreilles avec les métiers que j’aurais dû exercer, les sports que j’aurais dû pratiquer, les relations que j’aurais dû avoir…

Mais heureusement au fond de moi, une lueur brillait, une lueur qui allait devenir quelques années plus tard une flamme, qui allait me permettre de devenir qui je suis vraiment.

Ma vie a été transformée à plusieurs reprises : lors de mon divorce avec la maman de ma fille, lors de ma rencontre avec mon épouse, mère de mes trois garçons, lorsque j’ai fait le grand saut vers l’inconnu de l’indépendance professionnelle, lâchant un poste de directeur régional en hôtellerie, qui m’assurait un salaire régulier et confortable.

Puis une faillite personnelle qui nous a amené, ma famille et moi, à quitter une maison de presque deux 200 m² pour un camping-car de 9 m². J’ai connu à ce moment-là pour la première fois de ma vie le minimalisme matériel, tout en étant entouré d’un amour immense : celui d’une femme aimante, et de mes enfants.

C’est à ce moment-là de ma vie que je suis passé de l’avoir à l’être.

Je suis passé de Axel Crevaux, directeur de, président de, vice-président de… A Axel, juste moi ! Et ça, c’est juste WoW !

Il y a un an, j’ai signé pour une formation qui allait mettre encore un élan supplémentaire dans ma vie. J’y ai rencontré plein de gens inspirants et inspirés. Une belle communauté d’entraide.

Un an plus tard, j’ai trouvé ma voie : je veux donner aux gens les clefs pour qu’ils trouvent un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée, en leur offrant la possibilité d’accéder à la reconnaissance, la liberté et le respect auxquels ils ont droit.

J’ai écrit l’histoire de ma vie dans un livre, en expliquant les différentes étapes que j’avais traversées, en donnant les clefs qui avaient fonctionné pour moi, en espérant inspirer ceux qui me liront.

Je voudrais conclure en disant que rien n’est fatal : j’ai été un enfant battu, peu aimé par ma mère, abandonné par mon père, dévalorisé dans tous les sens, j’ai vécu un divorce, et pourtant…

La vie a mis sur mon chemin de magnifiques rencontres, en commençant par notre rencontre avec mon épouse, Anne, avec qui nous vivons une aventure merveilleuse. Aujourd’hui, je me sens épanoui dans toute ma puissance masculine et la sensibilité féminine qui m’habite.

Je suis en accord avec ma maman, j’ai retrouvé mon père, et nous avons, lui et moi, bâti une belle relation…

La vie est juste WoW… Si on le souhaite.

Axel CREVAUX
@axelcrevauxilaurea
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