J’ai le plaisir d’accompagner Isabelle dans mon programme Marketing « The Way »…
Elle s’est spécialisée dans l’alchimie après un sacré parcours qu’elle relate dans cet article.
Je vous laisse la découvrir.

 

Ennui et isolement m’ont accompagné pendant de nombreuses années.
Mon premier souvenir, remonte à l’âge de 5 ans.
Mes grands-parents maternels habitaient la maison mitoyenne de la nôtre.
Des disputes constantes dans le couple de mes grands-parents qui avaient divorcé puis s’était remis ensemble au veuvage de mon grand-père. Mes grands-parents vivaient à la colle en somme.
Enfant, mais adulte au fond, je tentais de réconcilier ces deux-là mais aussi des conflits entre mes grands-parents et ma mère puis ensuite entre mon oncle et sa femme.

Où était mon père ? Il bossait comme un fou, se noyait dans le travail mais aussi parfois un peu dans la boisson.
Orphelin, sans famille avec un passé bien lourd.
J’ai grandi ainsi sans modèle, avec les femmes de cette petite cellule familiale ‘pathos’ et les hommes absents. Je me réfugiais dans les lectures, et j’avais des compagnons imaginaires Robin des bois et Blanche, plus tard, une famille d’indiens avec qui je m’identifiais totalement.

Mon monde a véritablement basculé quand le lendemain de mes 30 ans et après une fête organisée avec ma famille et mes amis, mon père mit fin à ses jours. C’était encore à la suite d’une énième dispute familiale mais, cette fois-ci, il y avait participé et il n’a pas supporté.
En plus de la douleur de ce suicide, ma famille « m’accuse » de la mort de mon père.
En effet, il m’avait demandé de lire une lettre reçue par un membre de ma famille à l’origine de cette dispute familiale.
On se crie dessus.
C’est la première fois.
Ce sera la dernière.
Ils s’en vont, repartent chez eux. 1h30 de route.
Il pleut des cordes.

Je me sens très mal. Je les appelle en fin d’après-midi. C’est mon père qui décroche. Je n’ai pas le temps de lui dire quelque chose. Il me passe ma mère. Il s’est mis la corde au cou un quart d’heure après.
Je ne le connaissais pas en somme.
On ne s’est jamais dit « je t’aime ».
Je n’ai pas pleuré, pas versé une seule larme pendant des mois.
Je devais m’occuper de ma mère.
Oui, pour moi c’était un devoir malgré tout, c’est ma mère. Je dis malgré tout parce qu’elle m’a «accusé» d’être responsable de ce désastre familial.
Ce fut le début de mon intérêt pour tout ce qui touche à l’humain.

Pourquoi ces femmes étaient tant en difficulté dans leurs comportements, leurs expressions, leurs pensées : école de psychologie clinique.
Assez vite, je rencontre l’homme qui devint mon époux. Il avait utilisé les bons arguments : mariage et enfant.

A 33 ans, c’était ce que je voulais entendre.
Je rêvais comme une princesse : mariage, bel appartement dans la banlieue lyonnaise, maison à la campagne.
Il n’y avait que moi qui ne voyait pas le problème. Cet homme a 27 ans de plus que moi, 3 enfants de deux unions.
Dans ma tête, j’avais enfin réussi à construire une famille.
Je m’en fichais pas mal de notre différence d’âge, je l’aimais.
J’ai accepté ses enfants comme les miens même si sa première fille est plus âgée que moi.
Je les aimais.
Re-crise avec ma mère qui m’insulte lorsque je lui annonce notre mariage. Isolement.

Et puis, mon cadeau de la vie est enfin arrivé. Je suis assez vite tombée enceinte de mon unique, ma fille, ma princesse, mon Alizée.
Elle a fêté, il y a un mois, ses 18 ans. Elle est belle et notre relation est spéciale, qualitative.

Je suis si fière d’elle et si heureuse qu’elle soit dans ma vie.
Je ne suis plus seule même si elle doit partir loin de moi pour vivre sa vie.
J’avais épousé un homme d’une grande complexité.
Il avait des sautes d’humeurs, des secrets lourds, une vision de la femme machiste.
Et rebelote, je repars à la recherche pour comprendre l’autre.

A la suite de week-end de pratiques d’art-thérapie qui me plaisait énormément, je me forme à mon tour.
Au bout de 6 ans de tumultes, j’ai pris la décision de partir, pour moi, c’était le choix le plus lourd.
J’étais déchirée. Je me sentais tellement coupable d’avoir brisé ma famille.
Isolement.

Le jour où j’ai fermé la porte de mon appartement, j’ai senti ce soulagement d’avoir malgré tout fait le bon choix.
J’ai vécu un an avec ma fille. Les relations avec son père ultra compliquées me plongeaient dans une culpabilité atroce.
Alors que je n’y attendais pas, l’amour est venu frapper à ma porte à nouveau.
Un an après, je fais nos valises.
Je vends mon appartement.
Je quitte mon entreprise pour laquelle je travaille comme technico-commerciale depuis 20 ans.
Nous partons direction Toulouse.

Je n’ai pas anticipé l’ensemble des deuils que j’allais devoir traverser.
Bien sûr, je passe sur les jugements négatifs, voire les insultes de ma mère et mon ex-mari.
Je m’accroche parce que je suis une femme forte (là, c’est la petite voix intérieure qui parle).

Une fois arrivée sur Toulouse, je me sens à nouveau seule et isolée, mon compagnon part régulièrement et longtemps en déplacement pour son travail. Je me suis retrouvée dans une région où je ne connaissais personne, j’avais changé de travail.
Nous avions commencé la construction d’une maison avec un lot de galères incroyables.
Seule et isolée, malgré le fait que j’avais mes beaux-parents comme voisins qui nous ont accueillies comme leurs propres enfants.

Je fus véritablement sauvée par une femme.
Une alchimiste.
Je l’ai rencontré parce qu’une personne m’avait conseillée d’aller pratiquer un soin chez elle.
Je ressortais branchée d’énergie à chaque séance.
Là-bas dans la Gascogne profonde, dans cette petite maison qui ressemblait à celle de Blanche Neige, cette femme de 70 ans incroyable, m’a transmis son enseignement.

Pendant trois ans, une fois par mois, je me rendais sur les terres du chevalier de D’Artagnan et je vivais l’alchimie dans mon corps.
Comme m’avait dit mon professeur d’art-thérapie, j’avais tout compris de mon histoire. J’avais été une bonne enquêtrice mais je n’avais rien exprimé.
Il m’avait également dit face à un tableau éminemment important pour moi où j’avais compris que l’acte de mon père m’avait cruellement blessée, figée, mise à l’extérieur de moi « tout ce qui ne s’exprime pas, s’imprime ».
Il avait raison.
Il y a deux ans j’ai été diagnostiquée pour une pathologie appelée fibromyalgie.

Je me suis créé ces brûlures internes, non visibles aux yeux des autres pour qu’enfin je comprenne qu’il faut traverser ses émotions, en parler, écouter ses besoins émotionnels et faire des demandes.
J’ai vécu sur la table de soin de l’alchimiste, la lame du couteau planté dans mon dos.
Ce couteau avec lequel mon père sans prémonition m’avait symboliquement blessée grièvement.

La seconde action qui m’a libérée, c’est ce voyage à pied vers Compostelle. 5 ans au rythme d’une à deux fois par an de marche.
Je suis partie de mon nouveau chez moi Toulouse, j’ai franchi les Pyrénées à pied comme d’autres l’ont fait avant moi. J’ai suivi ensuite la route de l’océan.
J’ai fait des rencontres humaines extraordinaires, j’ai vu des merveilles de la nature. J’ai traversé symboliquement ma terre noire intérieure, « l’Œuvre au noir », première œuvre de l’alchimie.

J’ai suivi l’étoile.
J’ai cheminé à la fois sur le Camino et dans ma propre matière.
J’ai été ce pèlerin, tel le mercure, qui apprend à désapprendre pour se connaître.
Et surtout, surtout, là-bas, tout au bout de la terre, à trois jours de marche de Santiago, alors que le soleil s’écroule dans la mer, alors que la lettre que j’avais écrite à mon père, je lui ai pardonné son geste.

Je me suis aussi pardonnée.
J’ai ouvert ma coquille pour recevoir la lumière.
Je suis en réduction de peine. De perpétuité, je suis sortie de ma propre prison au bout de 18 ans.
La vie est chouette parce que, lors de mon dernier tronçon, j’ai fait la connaissance de trois jeunes filles espagnoles, trois filles uniques comme moi.
Elles m’ont appelé « maman Isa » pendant deux semaines. J’étais à l’origine partie pour cela. J’avais encore de l’amour maternel à donner à un second enfant.

J’étais si triste, désemparée de ne pas pouvoir vivre une nouvelle fois la maternité, de vivre la parentalité avec mon nouveau compagnon qui n’avait pas d’enfants.
C’est pour cela à l’origine que j’étais partie seule sur ce chemin.
Ces jeunes filles en m’appelant « maman » m’ont fait comprendre que je pouvais vivre la maternité autrement.
Que tous les enfants pouvaient être mes enfants…
Que cela n’est pas une question corporelle.
Depuis 2016, je suis devenue celle que je suis en vérité.
J’ai fait des expériences qui m’ont conduite à mon moi.

Je sais maintenant qui je suis.
Mes piliers ont été l’amour, l’amitié, l’enthousiasme et l’humour (très personnel) et la musique.
J’ai eu l’envie, le désir de transmettre, transmettre ce que j’ai expérimenté.

Je suis aujourd’hui sophrologue, coach de vie et j’ai créé avec ce que j’ai vécu, compris, appris un programme alchimique « Je prends soin de moi ».

ISABELLE LEROY