Cet article est dédié aux hommes ou à notre homme intérieur.

 Il est vrai que dans mes écrits, je mets beaucoup en avant le féminin.

Je pose souvent les émotions, les sensations, la réceptivité, l’écoute, l’amour et le corps au premier plan, non pas parce que c’est plus important ; mais parce que de mon point de vue le féminin a été trop longtemps oublié, renié. Et il était essentiel qu’il revienne à la surface dans ce monde à dominance masculine (dans le monde spirituel et économique)

En effet, pour moi, il était essentiel dans un premier temps de réhabiliter ce féminin.  Mais surtout pas pour en faire une notion unique ou suprême. C’était avant tout pour mieux réunir la notion du féminin avec celle du masculin.

Dans cet article, je veux vraiment souligner que le féminin n’est rien sans le masculin. Au même titre que le masculin n’est rien sans le féminin.

D’ailleurs dans mon roman  » Au Nom du Corps  » ( Cliquez ici ),  je parle avant tout de cette alliance nécessaire entre le féminin et le masculin.

Assurément, il ne ne servirait absolument à rien de réhabiliter le féminin, en reléguant le masculin à la deuxième place … Surtout pas !

Les deux ne doivent pas seulement cohabiter, ils doivent s’harmoniser en nous. Sinon on coure à la catastrophe.

 

Mais c’est quoi le masculin dont nous avons tant besoin au juste ?

Car depuis que l’on parle du féminin partout, je pense que nous entretenons tous et toutes trop souvent une vision du masculin bien trop primaire, bien trop active ou trop cérébrée, ou encore quelque peu égoïste ou égotique.

Mais, cette vision enferme les hommes dans un rôle dont nous ne pouvons plus les faire sortir pour notre malheur à eux comme à nous.

On finit même par avoir peur du masculin. Et même les hommes peuvent finir par avoir peur de leur propre masculin intérieur…

Les hommes aujourd’hui cherchent leur place. Notre homme intérieur cherche également sa place.

S’il ne veut plus être cet homme autoritaire, patriarche, trop ambitieux, trop technicien ou travaillant trop pour nourrir sa famille, qu’est ce qu’il EST alors ?

Je pense qu’il est essentiel aujourd’hui plus que jamais de savoir ce qu’est le masculin.

Pour répondre à la question de savoir «QU’EST-CE QUE LE MASCULIN ? », je vais utiliser deux symboles.

Car pour moi le symbole porte en lui même le germe de la réponse. Et il a l’avantage de ne pas contenir  de notion mentale qui souvent enferme la notion dans un concept pour ne plus en sortir.

Les deux symboles que je vais utiliser pour appréhender le masculin sont les suivants :

Le SOLEIL, et L’AXE.

 Si le féminin est la Terre ( la Mère ),  le masculin est le Soleil ( le Père ).

Et symboliquement, la Terre tourne autour du soleil. Le soleil ( masculin ) est l’axe autour duquel la terre (féminin) tourne.

En fait, pour reprendre cette symbolique, le masculin en nous est notre axe (solaire) autour duquel notre féminin doit danser.

Nos émotions (féminin : dualité de la matière) sont comme des vagues qui montent et qui descendent dans l’océan (masculin : unité de l’esprit ).

Sans le masculin nous sommes englouti dans des tsunamis émotionnels. En effet, nos émotions ou sensations ont besoin d’un axe et d’une présence pour s’apaiser dans l’océan de l’esprit.

De la même manière, sans le féminin, le masculin ne peut pas ressentir la matière et la danse magique de la vie. Il devient rigide et froid. Sans le féminin, le masculin ne peut pas accéder aux expériences incarnées des choses. Il n’a pas de ressenti ou d’émotions. Il n’est pas touché et devient un masculin sans corps et sans coeur. Pour avoir du coeur, il est nécessaire de savoir être touché dans son corps.

Les deux ont donc besoin l’un de l’autre.

Un féminin sans masculin se perd dans la dualité de matière et dans l’océan des émotions.

Un masculin sans féminin n’a pas de pieds.. Il reste campé dans un cerveau rigide et froid, ou s’isole dans l’unité de l’esprit sans se reliér par le coeur aux autres.

 

Prenons le symbole du Caducée, symbole de la santé par excellence. Dans ce symbole, il y a l’axe ( masculin ) autour duquel le serpent (féminin, énergie tellurique, Kundalini) s’enroule. Sans l’axe (masculin : esprit), le serpent ( féminin : énergie ) partirait dans tous les sens. Sans le serpent (féminin), l’axe resterait droit comme un piquet sans fluidité.

Pour aller plus loin dans la symbolique, si nous prenons l’arbre de vie de la genèse, le serpent (féminin) est la sève de l’arbre. Cela représente pour nous humains, les sensations, les émotions, les désirs, les élans, la force tellurique, le corps.

La graine de l’arbre ne peut pas éclore s’il n’y a pas de sève ( féminin ).

Nos créations ne peuvent pas sortir de terre s’il n’y a pas d’élans, de désirs, d’envie, d’émotions et de sensations…

Mais cette sève et cette graine ont également besoin de quelque chose qui les aspire vers les cieux pour ne pas rester coincées dans la matière.

Et c’est là où notre cher soleil (masculin) entre en jeu !

La graine a besoin de la terre (féminin) et du soleil (masculin) pour éclore et s’ouvrir en corolle.

Pour sortir de terre et perdurer, nos projets ont donc besoin d’une vision (soleil) qui les aspire vers le ciel. Sinon, ils restent collés au sol au réel et à la matière. Ils restent englués dans les seuls désirs et élans individuels (matière = féminin).

C’est là toute la beauté de l’énergie masculine. C’est cette aspiration vers une vision globale qui nous pousse vers le haut., qui nous éloigne de la Terre mère qui a rempli son rôle de gestation.

Le soleil aspire la graine qui a envie de sortir de terre pour montrer sa beauté au soleil. Et le fruit ( féminin ) va alors avoir envie d’offrir toute sa beauté au soleil et aux cieux…

Plus concrètement dans nos vies, le masculin est ce qui va représenter l’axe dans nos projets. Mais pas un axe moral « Il faut, on doit », mais un axe inspirant qui donne envie d’œuvrer pour l’ensemble. C’est comme la voute céleste d’une Cathédrale.

C’est ce qui nous pousse à agir ( masculin ) pour sortir du giron de la terre qui a couvé notre œuvre le temps qu’il aura fallu (féminin ) .

Le masculin est ce qui permet d’extérioriser la création. C’est la conscience, l’esprit et l’âme d’une graine qui va éclore.

Je vais vous donner un exemple… Si on dit à quelqu’un de taper sur un marteau parce qu’il faut taper sur un marteau pour tailler une pierre, je vous donne à parier que la personne va vite en avoir marre… Car, ici on reste juste dans une action sans réel but inspirant. ( c’est le masculin uniquement actif )

Si on dit à quelqu’un qu’il faut taper sur un marteau pour tailler une pierre parce qu’il a besoin de gagner sa vie, il tapera plus longtemps, mais au bout d’un moment, il va y avoir un manque de sens à agir de la sorte… ( C’est le masculin compétitif ). Ici,  il n’y a pas de sens spirituel. Il ne se rend pas compte qu’il peut spolier la terre à tailler toutes les pierres du monde, sans comprendre pourquoi il le fait, à part pour gagner de l’argent. Il va finir par épuiser toutes les pierres de sa belle planète.

Si on lui dit par contre de taper avec un marteau pour construire une cathédrale pour rendre le monde plus spirituel par exemple, on lui donne tout de suite du sens à l’action qu’il entreprend… Ici la personne œuvre pour plus grand que lui… C’est le masculin solaire. Un masculin qui est en lien avec son âme et son esprit. Voilà l’essence de ce que représente de mon point de vue le masculin.

C’est cela le soleil et l’axe d’un projet…

Dans les entreprises, les dirigeants s’arrêtent souvent à l’action (taper sur un marteau) et à la rentabilité… Mais dès qu’on instaure cette notion de vision commune long terme inspirante et aspirante ( axe solaire du groupe ) qui transcende les individualités, que tout le monde co-construit ensemble, la notion de masculin prend alors toute son ampleur.

Il reprend cette figure d’axe autour duquel tout le monde a envie de s’enrouler.

Beaucoup de conflits et d’aspects émotionnels peuvent même se résoudre grâce à cette seule vision commune à laquelle tout le monde a envie d’oeuvrer ?

Le masculin n’est donc pas prédateur ou contraignant, ni trop actif sans conscience. Il est inspirant et aspirant.

Il se met alors à agir avec cette conscience collective, au nom de cette vision commune.

De cette façon, il devient un axe et une structure pour le féminin.

Le masculin n’est pas un étouffeur de sensations et d’émotions. Il est soutenant et présent pour que les vagues de la matière puissent monter et descendre. Il est l’unité qui regarde la dualité. Il est la présence aux vagues émotionnelles de la vie. Il est la lumière sur les douleurs ( bas ) et les joies ( haut ) de la vie.

Le masculin n’est pas moralisateur et doctrinal. Il est présent aux élans du corps. Il se met au service des élans et des désirs (féminin ) en étant garant de la Conscience collective.

Le masculin n’est pas destructeur, mais il est conscience pure qui sait ( savoir ) ce qui est lumière et qui donne envie au féminin d’offrir toute la beauté de sa matière.

Sans cet axe et cette unité, la graine ne peut pas sortir de terre.

Sans la terre et la sève de l’arbre, la graine ne peut pas éclore.

Unissons nos féminins et nos masculins… Enfin.

 

CAROLINE GAUTHIER

Auteur du Roman Initiatique « Au Nom du Corps » : (Cliquez-ici)

Poème en vidéo : Il et Elle

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