Élodie…
Magnifique personne, rayonnante.
Je l’ai rencontrée lors de l’Académie Zéro Limite.
Toujours le sourire, prête à rendre service…
Et elle est aussi belle dehors que dedans…
Quand vous aurez lu son article, vous serez comme moi sous le charme.
Merci Elo, pour ce fabuleux article. Je t’aime…

 

ACCOMPLISSEMENT.

C’est le premier mot qui me vient à l’esprit quand je pense à ma vie aujourd’hui. J’ai accompli ce que je voulais faire, et continue chaque jour à me diriger là où je veux aller. De plus en plus loin et de mieux en mieux. Mais quand je parle d’accomplissement, c’est de Soi et d’épanouissement dont il s’agit.

On l’oublie trop. Trop souvent. Trop longtemps.

J’aime pas les cases, j’aime pas les boites, ni les tiroirs. Alors quand on essaie de me mettre dedans, ça ne va plus du tout.

J’ai pourtant mis un temps fou à en prendre conscience. La puissance du conditionnement est tellement forte ! Parce qu’il est doué le conditionnement, il est subtil, coquin, farouche. Il s’installe chez nous comme s’il était chez lui. Et une fois qu’il a élu domicile, il y reste à jamais.

À moins que l’on ne le déloge, encore faut-il savoir l’identifier.

D’ailleurs, quand je replonge dans mon parcours professionnel, ça transpire le conditionnement :

Un baccalauréat littéraire (parce que le seul moyen de réussir c’est d’avoir le bac), puis le choix de trouver un premier travail (peu importe lequel, le principal c’est qu’il rapporte un salaire à la fin du mois) pour aider financièrement mes parents au lieu d’aller en fac de psycho. Travail que je trouve assez rapidement d’ailleurs : téléprospectrice dans une société d’audits et de consulting en entreprise. Si la seconde partie de l’intitulé est topissime, mon job à moi, c’était juste téléprospectrice. Une horreur, l’enfer, le dégoût.

J’allais travailler tous les matins avec la boule au ventre et le nœud à la gorge. Aucun plaisir, aucune ambition, aucun rêve. Mais j’étais conditionnée à subir, à accepter, à lutter.

Malgré donc la constriction de mon corps et de mon cerveau, j’y allais. C’était finalement « normal » de vivre ça.

En gros, « c’est la vie, on ne peut rien y faire !»

Cette dernière phrase par exemple, je l’ai répétée pendant des années. Quand je l’entends aujourd’hui, je suis choquée, bouleversée, et même peinée pour ceux qui la prononcent. Comment peut-on se résigner à subir une vie que l’on peut créer, sculpter, tailler de toutes pièces, à son goût, à sa saveur, à ses rêves ?


Le cadeau était pourtant bien là, mais bien caché : j’assiste un jour à un audit en présentiel avec un client propriétaire d’un hôtel-restaurant à Sète ; et là, je « kiffe » comme jamais. De retour, je demande à mon patron de me changer de poste et de me former à l’audit et au consulting. Il refuse avec un sourire narquois, en me disant que je ne suis pas payée pour me promener de ville en ville.

Une fois donc que j’ai eu atteint le seuil de douleur maximal dans ce premier job, je suis partie. Mais quand on attend de toucher ce fameux seuil pour dire stop et refuser de continuer à subir le mal (physique et psychique), on part avec tout ce que l’on a récolté : stress, angoisse, mal-être, désalignement total, perte de sens et tout le tralala. Ça sent le burn-out à plein nez. Mais lui non plus, je ne l’avais jamais rencontré, donc lui donner un nom, c’était compliqué.

J’arrête tout, je commence à me « déconditionner » sans trop le faire exprès finalement. Je sens ce désir de m’accomplir enfin et de m’épanouir brûler en moi, et je sais, au fond de moi, qu’avoir un job juste pour avoir un salaire à la fin de chaque mois, ça ne me correspond pas. Je ne m’accomplirai jamais dans un boulot que je n’aime pas et je ne veux plus jamais subir les affres de mon travail précédent.

Alors je réfléchis à faire un travail passionnant, mais encore avec un cerveau de salariée. Aucun entrepreneur dans ma famille, personne n’est à son compte.

Je ne vais donc pas voir plus loin, la sécurité c’est le salariat. Point final.

Au fond de moi, je veux aider les gens ; comment, je n’en sais rien, mais je veux les aider, les apaiser, les soulager. Je suis déjà frustrée de ne pas être allée en fac de psycho. J’ai un manque à combler, un besoin d’accompagner. Mais mon erreur, c’est de passer mon temps à chercher le job qui me correspondrait le mieux, au lieu de m’écouter et d’entendre ce que mon cœur avait à me dire. Je perds des mois à me poser des questions, à me demander quoi faire, ce qui serait le mieux, ce qui rapporterait le plus…

Je me souviens alors de ces infirmières qui avaient pris tellement soin de moi quand j’avais été mordue à la gorge par un chien vers l’âge de treize ans. Dix jours d’hôpital et dix jours de bienveillance, de gentillesse, d’amour, de soins du corps et du cœur. Et ça marque beaucoup. J’avais tellement aimé leur façon de s’occuper de moi…

Puis une amie vient à la maison et me dit qu’elle démarre ses études d’infirmière à la rentrée.

Ça explose dans ma tête, ça fait vibrer et battre mon cœur à mille kilomètres à l’heure.

Tout se connecte, les pièces du puzzle se recollent instantanément. Je viens de trouver ma réponse : je vais faire l’école d’infirmières !

Et ça résonne comme une évidence. Je ne me pose aucune question, ni me demande pas comment je vais bien pouvoir arriver à jongler entre les études, ma vie de couple et ma fille de 10 mois à l’époque. Je ne me soucie même pas des finances, je fonce, tout simplement, et on verra bien, on s’adaptera.

C’est pas la fac de psychologie, mais quand même, puis le milieu médical m’a toujours attiré, je vais pouvoir aider les gens, pas besoin de bac scientifique pour entrer dans cette école (ça tombe bien, je suis une vraie littéraire).

Tout se met en place et me voilà partie pour presque quatre années d’études, où je bosse comme une damnée, ma fille sur les genoux, les week-ends en libéral, pour enfin faire de ma vie quelque chose de valorisant.

J’obtiens donc mon Diplôme d’État après avoir passé 40 mois entre les stages et les cours, non sans fatigue et stress, je l’avoue, mais je réussis.

Enfin je me sens utile, enfin ma vie a un sens.

Je suis fière de moi, (j’ai le souvenir de m’être dit que ma fille le sera aussi quand ses futurs amis lui demanderont quel est le métier de sa maman).

Très vite, je suis embauchée dans une clinique située à 1 min à pieds de chez moi.

Une bénédiction me direz-vous ! C’est la surveillante générale qui me reçoit et me propose un poste au bloc opératoire. Je suis surprise, un peu déboussolée, car c’est un peu atypique de démarrer sa carrière dans un bloc quand on n’a pas d’expérience… mais bon, j’accepte. Après tout, j’apprendrai sur le tas, et même si j’ai peur, je ne veux pas laisser passer cette opportunité. Le bloc, ça fait monter l’adrénaline, ça demande de très lourdes responsabilités, et j’aime ça.

Excellente décision de ma part, puisque j’ai le sentiment d’exister enfin, d’avoir une vie qui a du sens. Partir le matin non plus avec la boule, mais avec des papillons au ventre me réjouit. Je m’épanouis, je me sens accomplie. Et pour l’estime de soi et la confiance en soi, c’est parfait.

Je prends mon rôle très à cœur et cela se ressent visiblement, puisqu’une année après mon arrivée, la responsable du bloc en place me dit qu’elle va changer de poste et me propose de la remplacer juste le temps de trouver quelqu’un de façon fixe.

Enfin, non, elle me dit qu’elle m’a déjà proposée au poste pour que je la remplace.

Je connais très bien les équipes, les chirurgiens, le travail à faire. Mais bon, je suis la dernière arrivée, les autres infirmières ont bien plus d’expérience que moi, et je sais déjà qu’accepter un poste de responsable va me mettre en situation délicate vis-à-vis de mes collègues de travail. Pourquoi moi ? Je n’en sais rien.

J’ai peur que l’on me juge, que l’on me critique, que l’on m’évince, que l’on me jalouse. Cela dit, ce poste me tente, au moins pour expérimenter le niveau au-dessus du mien. Et en toute honnêteté, je vais gagner au moins le double de mon salaire.

Et encore une fois, malgré la peur, j’y vais. Après tout, c’est un poste par intérim, ce n’est que pour une période qui ne pourra être que bénéfique pour mon apprentissage.

Et me voilà propulsée, en plus de mon travail, en salle d’opération derrière un bureau, avec de la paperasse à foison, des contrôles, des vérifications de tous les côtés, des plannings de congés à gérer, les calendriers d’intervention à organiser, les demandes des chirurgiens et du personnel…

Bref, du travail, il y en accéder

Je suis sur deux fonctions en même temps, mais je gagne très bien ma vie, alors, ça compense l’épuisement et le mal-être que je ressens très rapidement.

Les semaines, les mois passent, mais toujours personne pour reprendre le poste de responsable à temps plein. En parallèle, je m’améliore dans mes fonctions, le personnel et les chirurgiens se sont habitués à moi, sauf que moi, je ne m’habitue pas à certaines choses, notamment au non-respect de certains gestes techniques et d’hygiène d’un praticien.

Cela fait plusieurs fois que je lui demande de respecter les règles d’hygiène, en vain. J’ai beau lui faire constater ses erreurs et ses manquements, il continue à faire comme bon lui semble.

Et je ne suis pas la seule. La surveillante de l’étage où sont installés ses patients est dans la même situation, elle a beau s’en plaindre, lui faire remarquer, rien ne change.

Jusqu’au jour où je prends rendez-vous avec ma direction pour l’informer que je ne souhaite plus travailler avec cet homme, tant qu’il n’aura pas revu ses comportements professionnels et son Ego, par la même occasion.

On me dit qu’il sera convoqué. J’attends.

Mais la situation me perturbe énormément. Je suis responsable du bloc, mais aussi des actes du personnel et des patients. Je préviens que cela va mal se terminer un jour, que ce n’est qu’une question de temps.

Et le temps arrive. Le jour J arrive.

Nous recevons une patiente de 41 ans pour une intervention bénigne dans l’après-midi. Quelques heures après, son état se dégrade sérieusement. Elle décède dans la nuit d’une infection massive.

Personne ne me prévient, j’arrive le matin et je vois le bloc ouvert, à l’allure d’un champ de bataille… Je ne comprends pas ce qui se passe et je monte demander des explications.

Je sens dans l’air des couloirs de la clinique une tension électrique que je ne connaissais pas, une ambiance si froide… On m’explique. Je suis sous le choc.

Et là, tout s’accélère. Je me retrouve dans le bureau de la direction en face du chirurgien concerné, qui me jette à la figure : « si elle est morte, c’est de ta faute, il y a des problèmes d’hygiène dans ton bloc. »

Je suis sans voix. Il est en train de me faire porter le chapeau.

Pas question de me laisser faire, mais je me sens envahie d’un sentiment d’injustice et d’impuissance sans précédent. Je sais que je ne ferai pas le poids et que ça va être facile pour lui de m’accuser. Sauf que ce qu’il ne sait pas, c’est que moi, je suis en règle, et avec des preuves.

Entre-temps, la police arrive, me met dans un bureau vide et commence à me questionner.

« Vous êtes dans la ligne de mire madame, êtes-vous consciente de ça ?

Ce genre de choses n’aurait jamais dû se produire. »

Je viens de franchir les portes de l’enfer.

C’est ma parole contre celle du chirurgien, le pot de terre contre le pot de fer.

Mais je tiens le coup, même si lorsque j’entends les paroles de ce policier, je vois ma vie défiler à cent à l’heure, bousillée, écrasée. Je vois ma fille de 3 ans qui m’attend à l’école et que je ne viens plus chercher, je me vois déjà dire à ma mère et mon mari que je suis en prison.

Parce qu’un tel acte, c’est condamnable. Si j’ai commis une erreur, je l’assumerais, mais je me défendrais jusqu’au bout.

Alors je déballe tout. Rien à foutre du secret médical, de l’Omerta, des petits secrets entre les uns et les autres. C’est ma vie qui est en jeu, personne ne la salira de la sorte.

Un des policiers m’écoute avec attention, je lui propose de lui montrer tous les dossiers de suivi des contrôles de prélèvements bactériologiques du bloc, le dernier remontant à quelques jours seulement. Et lui, il percute, il comprend ma position. Je m’effondre devant lui et je pense qu’à ce moment précis, il a entendu ma détresse et mon honnêteté. Il a entendu LA vérité.

La situation se retourne enfin. Je lui demande à ce que des prélèvements soient effectués sur le chirurgien. Il accepte. Bingo, il est porteur d’une bactérie contractée à l’étranger qu’il a transmis à ses patientes par son manque d’hygiène opératoire.

Mais c’est trop tard pour moi. Quelques heures ont suffi pour que ma vie soit brisée, anéantie. On ne m’a pas écoutée quand il le fallait, on a allégé mon discours, on ne m’a pas crue quand je me plaignais. En ne prenant aucune mesure, on a cautionné des mauvais gestes, et voilà où ça m’a conduit.

Je me sens comme au fond d’un trou, abattue, détruite.

Je veux partir loin et ne plus jamais remettre un pied dans cet endroit qui n’est plus mon lieu de travail, mais un piège, une souricière.

Je sombre pendant des mois sans savoir comment je vais pouvoir me relever.

Puis je me secoue. Pour ma fille, pour mon mari, pour ma mère, et pour moi bien sûr.

Je veux remonter la pente. Je ne peux plus me voir dans cet état.

Il faut que je travaille, j’en ai besoin, mais plus question de retourner à mon métier d’infirmière.

Tant pis pour les années passées à étudier. Je voyais ce métier avec des yeux certainement différents de la plupart des autres. Je ne peux pas me plier à la majorité, il n’en est pas question. Mes valeurs sont ce qui me fait exister. Je n’y dérogerai jamais.

Puis je veux que la responsabilité que j’engage désormais dans un job, ce soit pour moi que je l’engage, et plus pour un patron.

Pas de patron ? Ça veut dire ouvrir une entreprise.

En 2005, nous étions aux prémices du e-commerce. Mon mari et moi sentions qu’il y avait des choses à faire sur le web, qu’un Nouveau Monde s’ouvrait à nous.

À l’époque, les boutiques en ligne naissaient à peine, alors je m’y suis intéressée de près.

J’avais envie de vendre des trucs agréables, des produits sympas. Il me vient à l’esprit que les vêtements, ce pourrait être génial.  C’est facile à trouver, tout le monde en a besoin.

On commence par se lancer sur Ebay puis très rapidement, ouvrons un e-commerce.

Aucun business plan, aucun client idéal, aucune stratégie marketing. On se lance, et ça prend plutôt vite. La chance du débutant, peut-être. Le cœur que j’y mets, certainement.

Je me dévoue à mon nouveau job, et je prends mon rôle d’entrepreneur très au sérieux, même si je suis très loin d’en connaitre toutes les ficelles. Ce qui est sûr, c’est que quelques années après, nous en sommes à plus de 18000 clients fidèles. Au point de devoir ouvrir une boutique pour nous en servir de bureau et bien sûr, de point de vente supplémentaire. Encore quelque chose de positif, car je retrouve le contact avec les clientes. Il n’est plus seulement virtuel. Un cadeau du ciel qui va me pousser à ouvrir mon esprit et à voir les choses différemment pendant dix ans.

J’ai commis cependant des centaines d’erreurs, et de taille, comme celle de définir mes vrais objectifs. La première étant de ne pas avoir identifié mon client idéal. La seconde, ne pas m’être demandé vraiment pourquoi j’avais choisi cette activité. La troisième, m’être mise au service de mon entreprise. La quatrième, ne pas avoir pris conscience que j’avais des blocages qui freinaient ma réussite. Je pourrais continuer pendant des heures à donner les erreurs à ne pas commettre…

Techniquement, il n’est pas difficile de gagner beaucoup d’argent sur le Net. Mais le manque d’alignement fait rapidement plonger.

En pleine ascension professionnelle, je commence à dégringoler personnellement, en dedans. Je sens que quelque chose ne va pas bien du tout, que je m’épuise de plus en plus, et que le goût que j’avais pour cette activité a rapidement disparu.

Un jour, une cliente voit que je vais mal et me conseille d’aller rencontrer une certaine Juliette, apparemment femme merveilleuse qui pourrait m’aider à y voir plus clair.

Période où je me sens vidée, épuisée, à laquelle j’ai à nouveau perdu le sens de ma vie. Sans savoir qui est cette personne, ni ce qu’elle va m’apporter, je prends rendez-vous. Elle me reçoit chez elle, me fait asseoir sur son canapé et me dit avec douceur et bienveillance : « Élodie, as-tu de la gratitude pour tout ce que tu possèdes déjà ? »

Je viens de me prendre une gifle monumentale. Je ne sais même pas quelle est la définition de la gratitude en réalité. Je ne la « pratique » pas. Je ne connais pas cette femme, et elle se permet de me demander quelque chose de presque intime, de tabou même.

« Je fais ce que je veux, ce que je possède, je l’ai mérité, j’ai travaillé dur pour ça. »

« Ce n’est pas ma question Élodie. Je te demande si tu as de la gratitude pour tout ce que tu possèdes déjà. As-tu une table basse dans ton salon ? Des plantes ? Un lit ? De l’eau chaude ? Car c’est là ton problème. Tu crois que tu possèdes à jamais ce que tu as acquis et que c’est normal d’avoir ce que tu as, ce qui est faux. Commence par prendre conscience de ça et part ressentir de la gratitude pour tout ce que la vie t’a offert jusque-là.»


Je ne sais même pas quoi répondre à ça. Je m’effondre, je me sens bête, et me rends compte que jamais je n’ai été reconnaissante, ni envers la vie, ni envers moi-même. J’ai le sentiment que j’ai raté quelque chose et trahi quelqu’un, moi la première. Je viens de réaliser que mon ego a été maitre de la situation pendant des années, que le mental a commandé jusqu’à aujourd’hui et que je n’avais jamais pris le temps de développer le cœur.

Ce cœur qui me tient tant à cœur pourtant et, que j’ai dénigré pendant des années. Que je n’ai ouvert qu’à mes anciens patients, à mes clientes, mais jamais à moi. En le faisant se taire, j’ai autorisé le mental à prendre la parole et toute la place dans ma vie.

Mon cerveau se met sur pause un moment, c’est un choc électrique que je viens d’encaisser. Et encore une fois, tout s’explique. Je sens maintenant physiquement que je suis sur le mauvais chemin, je souffre parce que je ne m’autorise pas à accéder à mes vraies envies, mes vrais rêves.

Je les sens, mais n’arrive pas à les visualiser tellement tout est éteint à l’intérieur de moi.

Je repars de ce rendez-vous complètement ébranlée, abasourdie, mais une porte s’est ouverte : la porte de l’autorisation à l’épanouissement de Soi et du développement personnel, Nouveau Monde dans lequel je plonge immédiatement avec délice, comme s’il m’attendait depuis tout ce temps.

Je commence à apprendre, à lire, à faire des recherches sur le Soi, le mindset, le succès, les peurs, les blocages, les croyances limitantes… et là, boum : tout s’éclaire, devient fluide et s’accélère.

Ma prochaine étape s’annonce comme une évidence : qu’est-ce qui me ferait m’épanouir vraiment et me lever le matin avec de la joie et le sourire aux lèvres ? Qu’avais-je retenu de mes jobs précédents ?

Le consulting en entreprise, j’avais adoré ça.

Accompagner les gens, au bloc, j’avais adoré ça. Les mettre en confiance et en sécurité avant leur intervention, échanger avec eux, m’intéresser à leurs émotions, les aider à dépasser leurs émotions, voir très vite les choses autrement, voilà ce que j’avais vraiment aimé faire en tant qu’infirmière.

Être entrepreneure, c’était incontestablement ma voie, pas question de retourner dans le salariat, car même si on peut s’y sentir confortable et rassuré d’avoir un salaire qui tombe mensuellement, être payé pour réaliser les rêves de quelqu’un et pas les miens, il en était hors de question. Dorénavant, mon engagement serait en direction de mes objectifs et de leur concrétisation.

Je fabriquerai mon paradis de toutes pièces, point final.

Alors que pouvais-je bien faire de tout ça ?

Entrepreneur, accompagnement, consulting, coaching, cœur, émotions, épanouissement. Voilà en gros à quoi se résumaient mes « flammes intérieures ».

Je venais de définir sans le savoir mon prochain job, de créer celui qui me ressemblait vraiment. Signe du destin ou clin d’œil à la vie, à partir du moment où j’ai identifié mes véritables envies professionnelles, mes clientes venaient au magasin, non plus pour acheter des fringues, mais de plus en plus pour échanger avec moi de leur situation où l’on abordait souvent l’état d’esprit, la façon de voir les choses dans la vie. Petit à petit, le chemin se précise, je me sens à l’aise avec ça, je les vois repartir heureuses et revenir pour me dire où elles en étaient.

Cela m’étonne un peu de voir le changement opérer, mais pas tant que ça finalement, parce que ce que je leur dis vient de mon vécu, de mes expériences, puis aussi, en étant très honnête, d’une petite part de « ressenti » intangible auquel je fais toujours confiance et qui ne me trompe jamais.

Ma décision est prise sans retour possible, je vais me pousser encore dans mes retranchements et me former. Peu importe mon âge, ma situation, ce qu’on en dise ou pense, je veux créer le job de mes rêves, et je l’assume complètement parce que je me sens forte malgré mes faiblesses et cette future vie inconnue qui se dresse devant moi, je sens que c’est mon chemin, happée par cette nouvelle perspective qui s’ouvre comme une écluse : accompagner les gens.

Voilà tout ce que je sais à cet instant. À quoi ? Je n’en sais rien. Comment ? Aucune idée. Mais, c’est ce que je veux faire.

Avec dix ans d’expérience et mon vécu, je me sens armée pour leur éviter mes déboires et les aider à réussir.

Quelques mois après, je mets tout en vente pour payer mes dettes professionnelles, je fais table rase du passé et je me lance dans une formation en ligne de web marketing, où je découvre des centaines d’informations nouvelles, et surtout, la possibilité de travailler à nouveau en ligne, mais complètement différemment.

Je saute un peu dans le vide parce que je sais que cela va me demander beaucoup de concessions, y compris financières.

Je repars de zéro, sans un centime de côté, mais l’envie est plus forte que la peur, alors je prends le risque, je tente et je sais que je vais y arriver, même si j’ai conscience que ça va prendre du temps.

Je dois apprendre désormais à transformer mon mindset, cibler mes clients idéaux, communiquer en virtuel, me créer un réseau parce que je ne connais personne dans le milieu du développement personnel, à me rendre visible, à impacter, à offrir de la valeur, à apprendre une tonne de nouvelles notions… toutes ces choses que je ne connais pas, je dois les acquérir. Il y a toujours un prix à payer pour parvenir à atteindre ces objectifs.

Et je suis prête.

Ça me demande beaucoup de travail sur moi-même, une flexibilité cérébrale un peu folle, une adaptation aux nouvelles technologies, moi qui n’y connais rien à tout ça, ça promet.

Mais je tiens le coup, je travaille énormément, avec constance, patience et persévérance.

Je pousse mon mindset, le transforme un peu plus chaque jour, pour oser être, retrouver mon authenticité, assumer mes rêves et appliquer toutes mes connaissances pour les réaliser.

Je ressens un vent de liberté me caresser peu à peu le visage. J’arrive à comparer la force de celui-ci, qui avant était une véritable tempête qui me projetait de tous les côtés, et peu à peu, qui se transforme en brise légère, me laissant en équilibre avec juste assez de puissance pour me pousser vers l’avant, dans le plaisir et non plus dans la contrainte.

De l’accompagnement des gens, je resserre mes intentions, j’écoute mon cœur et je peaufine en ciblant les entrepreneurs. Ce sont eux que je veux aider, je le ressens au plus profond de mes tripes, j’ai largement de quoi faire. Mais ce n’est pas encore assez clair. Et quand on n’a pas une vision claire de ce que l’on veut faire, et surtout pourquoi on veut le faire, on fait du flou.

Quels entrepreneurs ? Pourquoi ? Les aider à faire quoi ?

Dans mon cœur c’est clair, mais dans ma tête, ça coince. Je n’arrive pas à verbaliser malgré tout ce que j’ai appris en formation. J’ai un mentor, un coach exceptionnel pour m’accompagner, mais ça bloque quelque part, et je n’arrive pas à en identifier la source.

Sauf que parfois la vie nous aide à comprendre certaines choses, surtout quand on ne veut pas les voir ou que l’on se ment à soi-même.

Vendredi 13 Janvier 2017. J’assiste à un évènement à Paris, « la Meilleure Année de Votre Vie », de mon ami Martin Latulippe, et je vais en vivre le pire moment.

À peine le pas de la porte de l’hôtel franchi, mon mari me téléphone en me disant que ma carte bleue a été piratée et que je suis à découvert de … 3000 euros !

Tout s’effondre, je ne peux plus utiliser ma carte du week-end, ni retirer de l’argent.

J’ai seulement vingt euros dans mon porte-monnaie. Je n’ose en parler à quasiment personne, je monte dans ma chambre et fonds en larmes. Je ressens quelque chose d’indéfinissable, une sorte d’humiliation, de haine, de honte et d’impuissance. Tout se mélange dans ma tête.

J’en veux à la vie, à cette situation complètement folle.

Mais pourquoi donc est-ce que je ressens tout ça ? Pourquoi mes réactions sont-elles aussi violentes ? Pourquoi est-ce que je me sens atteinte jusque dans ma chair ?

Car au-delà de cette sensation de violation, de trahison, de vol, il y a quelque chose de beaucoup plus désagréable qui se passe en moi. Une réaction presque démesurée, comme si on m’avait mis la vérité en face.

J’essaie de faire semblant durant tout le week-end, pendant lequel je prends de la hauteur et beaucoup de recul : étrangement, j’essaie de comprendre le signe, le cadeau qui se cache encore derrière tout ça.

J’arrête de me cacher derrière toutes ces conneries que je me racontais jusqu’alors et de retirer un masque très spécifique : celui de mon super rapport à l’argent.

J’ai beau dire que tout va bien, c’est pas vrai, je me mens. Ma relation à l’argent est affreuse, et je la traine comme un boulet. Elle m’empêche d’évoluer, mais je la maintiens, je ne la transforme pas. Elle m’évoque de sales souvenirs d’enfance, mais j’ai choisi de la conserver jusqu’à cet instant. Inconsciemment, certes, parce que je ne me suis jamais posé les bonnes questions, mais ce nœud est là depuis plus de 40 ans, et je n’y ai jamais prêté attention.

Tout cela est en train de m’exploser à la figure. Et c’est la raison pour laquelle je me mets dans un tel état.

La voilà ma réponse. Mon blocage, c’est l’argent. Ma zone de confort, c’est subir. Autant d’ancrages du passé qui me collent à la peau.

C’est le moment pour moi de faire encore évoluer mon état d’esprit et de travailler sur mes propres blocages.

Je mets un temps fou pour y parvenir, mais je finis par y arriver. Et je me dis que je ne dois pas être la seule dans ce cas. Et si les entrepreneurs vivaient cette situation sans même le savoir, ce serait un drame pour leur business ?

Des blocages insoupçonnés, inimaginables, qui les empêcheraient de réussir ?

Toutes les pièces du puzzle sont désormais réunies pour que se trace précisément mon sujet de travail :

Aider les entrepreneurs à pulvériser leurs blocages en transformant leur mindset, pour gagner plus d’argent tout en étant unique, authentique et éthique (trois des valeurs entrepreneuriales essentielles à mes yeux).

Je me retrouve en cohérence totale et en alignement parfait. Ça « matche », ça résonne en moi comme jamais. Je choisis de ne mettre dans mon business, uniquement ce que je veux y trouver, et désormais, de m’épanouir pleinement en mettant des pépites d’or dans chacune de mes activités. Mon business devient fluide.

J’adore écrire, alors en parallèle, je démarre un livre, « les 7 choix capitaux qui vont transformer votre vie » (qui sortira fin 2018) et je lance dans la foulée un magazine sur le succès entrepreneurial où me rejoignent des entrepreneurs de tous horizons et des experts qui partagent leurs outils et stratégies.

Je crée un groupe d’entrepreneurs sur Facebook.

Je lance mes accompagnements.

Tout cela m’excite et me motive chaque seconde. Parce que je sais précisément ce que je fais et pourquoi je le fais.

Puis peu à peu, mon client idéal se dessine au pinceau.

Aujourd’hui, j’accompagne les entrepreneurs engagés et motivés à passer aux niveaux supérieurs dans leur business, prêts à investir en eux pour débloquer ce qui les empêche de gagner plus d’argent.

Je propose des ateliers en ligne et des accompagnements collectifs et privés.

J’ai encore des tonnes de projets qui m’attendent et que je mets en place un pas à la fois.

Le réseau que je me suis constitué est fait de personnes plus exceptionnelles les unes que les autres. Ce n’est pas de la chance, c’est du travail, des efforts, c’est aussi oser se connecter au monde qui nous entoure, mais pas n’importe lequel : celui que l’on se choisit.

Parmi ces personnes, il y a Caroline qui m’a fait l’honneur de m’accorder une place dans son magazine pour vous partager mon parcours. Et c’est de tout cœur que je la remercie infiniment. Et oui, la gratitude fait maintenant parmi de ma vie.

En espérant que mon histoire vous inspirera ne serait-ce qu’un peu pour vous autoriser à vivre la vie de vos rêves, à vous accorder un épanouissement total et à oser regarder les choses en face.

Pour le meilleur.

 

ÉLODIE FLORENTI

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