J’adore le titre du Livre de Lise Marie… Il reflète sa manière de penser.
Lise Marie est une femme que j’affectionne tout particulièrement.
Tout en douceur et finesse, elle nous amène vers une vérité profonde.
Je vous laisse la découvrir ci… sacré sagesse que la sienne …

 

Comment en suis-je arrivée à vouloir congédier mes gourous?

La réponse est à la fois simple et complexe…

J’ai commencé très jeune à questionner ce que j’entendais et percevais, puis à me demander : «Pourquoi certains souffrent-ils et d’autres pas ? Pourquoi le petit Jésus, dont ma mère me vante tant les mérites, ne se manifeste-t-il pas davantage pour arrêter la souffrance dont je suis témoin ?»

Je rêvais d’un monde où l’amour et le partage seraient prédominants. Où était donc cette terre promise, ce paradis ? J’ai prié, j’ai prié… Dieu que j’ai prié! N’ayant pas de réponses satisfaisantes de la part des humains qui m’entouraient, ceux que je pensais assez parfaits pour m’apporter une réponse liée à ce que j’expérimentais, je suis partie à sa recherche.

 

L’AUTORITÉ

Née dans une famille catholique, j’ai appris sur Dieu… une version seulement. Un jour j’allais découvrir qu’il y en avait beaucoup d’autres…

Dotée d’une grande sensibilité, je ressentais très facilement la souffrance des autres. Pourquoi certaines personnes cherchent-elles à se donner du pouvoir sur les autres au nom de Dieu, au nom d’une idéologie, d’une philosophie, d’une politique, d’une soi-disant vérité? Pourquoi autant de contradictions? Ceci m’a poussée à vouloir explorer qui j’étais et de quoi était fait ce monde rempli d’incohérences. Si j’avais à résumer ma vie, je pourrais la décrire comme une merveilleuse quête de sens et de vérité.

Après avoir voyagé dans différentes parties du monde et m’être ouverte à plusieurs cultes ou courants spirituels, à la recherche DU maître, celui qui est censé se présenter quand l’élève est prêt… je suis parvenue à cette conclusion : la quête de sens prend « son sens » le jour où nous retrouvons notre essence, le jour où nous rencontrons NOTRE GRAND MAÎTRE INTÉRIEUR, celui qui sait que les réponses ne sont pas ailleurs… C’est-à-dire… SOI.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été réfractaire à l’autorité. De mon point de vue, peu de personnes pouvaient être qualifiées « d’autorité juste et bienveillante », ce que tous les enfants captent instinctivement. Cela m’a amenée à me questionner sur le pouvoir que certaines personnes s’attribuaient en fonction d’un titre ou de façon arbitraire pour faire taire un certain malaise qu’elles portaient en elles. J’ai été témoin de plusieurs formes d’abus de pouvoir dans mon enfance et je suis convaincue que cela a profondément marqué mon parcours de vie, de me guider dans ma découverte de vérité.  

Fermer les yeux sur certains actes immoraux parce qu’une personne est connue ou reconnue socialement, parce qu’elle possède de l’argent, un pouvoir sur le peuple ou sur un groupe d’individus dans une entreprise, par exemple, ou, encore, parce qu’elle a un titre,  c’est monnaie courante ! À l’école, j’ai vu des religieuses prendre leur rôle de représentantes de Dieu très au sérieux et se permettre de corriger un enfant sans considérer les parents, ni même connaître les véritables besoins de l’enfant. «C’est pour leur bien!», disaient-elles, sans laisser transparaître le moindre remords ! Il m’apparaissait assez évident que la notion de « Bien » pouvait être arbitraire. Comme beaucoup d’autres, j’étais juste assez âgée pour comprendre qu’il y avait des enfants « intouchables », qui faisaient plus ou moins ce qu’ils voulaient sans risquer de représailles, en raison du statut social de leurs parents, tandis que d’autres n’avaient pratiquement aucune marge de manœuvre. Ils avaient beau marcher les fesses aussi serrées qu’ils le pouvaient, le courroux de dieu finissait toujours par leur désigner leur tare : celle d’être nés pauvres ou des fruits d’un quelconque péché !

De la même façon, j’ai compris très jeune à quel point tous les mécanismes mis en place par l’Église catholique pour remettre dans le droit chemin les brebis égarées étaient sujet à l’interprétation et à la manipulation.

Devant l’incompréhension liée aux obligations imposées par la religion catholique, je préférais m’adresser directement à Dieu. Sans intermédiaire. Dès l’âge de 6 ans, il m’arrivait d’aller seule à l’église hors des heures d’office pour y retrouver le calme et la sécurité. Je voulais parler à Dieu en tête à tête et je ne voulais pas que quelqu’un d’autre vienne corrompre ce lien. Je préférais nettement la ligne directe. Je L’imaginais avec son super pouvoir d’amour et je Lui faisais la même demande encore et encore : «Faites qu’il y ait moins de souffrance et qu’il y ait plus d’amour ; que la paix règne enfin».

 

UNE QUÊTE DE L’ENFANCE

Vers l’âge de sept ans, j’ai vécu un événement qui a consolidé mon intention de poursuivre cette quête de moi-même. Comme dans un songe éveillé, je me suis vue, près de cinquante ans plus tard, en train de vulgariser un message d’espoir et d’amour sur le sommet d’une montagne. J’avais déjà en moi la force pour aider les autres qui souffraient autour de moi. J’avais la conviction profonde que c’était là mon rôle de vie, même si je n’avais encore aucune idée de la façon d’y parvenir.

Aujourd’hui, je sais que cette quête de vouloir sauver le faible, aider le pauvre et protéger les gens vulnérables a animé une grande partie de ma vie.

Mon adolescence fut marquée par ce parcours que j’avais besoin de faire hors du sentier imposé par l’enseignement religieux et l’éducation (tous les systèmes fondés sur la médecine et les lois, découlant du gouvernement et dans lesquels je n’avais pas mon mot à dire) afin d’y construire ma propre route. C’est pendant cet épisode de ma vie que j’ai conscientisé les aspects fondamentaux de mon être. Du joint fumé entre amis à mes soirées isolées à lire la bible, j’ai expérimenté. J’ai compris que le Bien et le Mal n’existent pas en soi et ne sont que perception ; un point de vue ponctuel sur la réalité.

À l’âge de 17 ans, je suis entrée dans le monde des adultes… Devenue végétarienne, je commençais à faire des jeûnes prolongés jusqu’à 21 jours. J’ai tenté toutes sortes d’autres expériences liées à la désintoxication de l’organisme et à la saine alimentation. J’ai découvert que mes idées devenaient plus claires après un jeûne, que cela me permettait de dépasser les limites de l’esprit et me rapprochait de moi! Je prenais de plus en plus contact avec ce qu’il y avait de plus lumineux en moi, et pourtant, quelque chose me manquait encore…

J’entrais dans le monde des adultes, je devenais autonome. J’y ai perçu comme une libération qui me donnait le droit de penser et de faire autrement de ce que les autres m’avaient appris et, en même temps, je sentais le poids des responsabilités…

Et là, j’ai commencé à m’éloigner de moi pour me forger une image de « Wonder Woman» parfaitement intégrée dans tous ses rôles d’épouse, de maman, d’hôtesse, de femme professionnelle…

Le désir de réussir ma vie, de m’accomplir et de m’épanouir à tous égards était très présent et m’éloignait parfois de ma quête spirituelle. J’ai mis beaucoup d’énergie pour accomplir des choses qui me rendraient autonome et forte, qui me permettraient de ne pas avoir besoin des autres.

J’étais animée par le défi de bien réussir dans tout afin d’accéder à la liberté telle que je la concevais et d’inspirer ceux et celles qui croisaient ma route à faire de même.

Moi qui avais réussi à développer une relative indépendance financière en travaillant pendant mes études, j’étais maintenant une femme libérée! Je pouvais entrer dans le rang et fonder une famille afin de m’accomplir dans un autre domaine de ma vie – ce que je considère avoir réussi avec brio. De beaux enfants et tous les aspects de ma vie semblaient répondre parfaitement à tous les critères de succès social : famille, travail, finance, amis… à l’image de la vie parfaite que je m’étais forgée. Il m’arrivait de sentir l’appel de revenir à moi, mais mes responsabilités familiales étaient ma priorité.

 

BRUSQUE RETOUR À LA RÉALITÉ

La mort de ma mère, âgée de seulement 62 ans, m’a fait tendre l’oreille de nouveau pour écouter ma voix intérieure. Comme elle faisait partie des raisons qui m’avaient motivée à performer, à m’accomplir personnellement et professionnellement l’impact de sa mort a été d’une violence inouïe ; c’est tout mon monde qui s’est écroulé. C’était donc ça, la vie : surmonter les épreuves, élever des enfants, travailler dur, arriver à un âge permettant enfin de se reposer, puis mourir juste avant de jouir du bon temps qui reste ! Pire encore, sans s’être libérée de la souffrance qu’elle portait en elle, qui l’a fait s’autodétruire. La mort de ma mère a marqué pour moi un point de non-retour auquel je ne pouvais plus échapper; qui suis-je et pourquoi, pour qui fais-je tout cela ?

Et c’est ainsi qu’à 40 ans, je me suis retrouvée en Inde dans une chambre lugubre dépouillée de tous les conforts auxquels m’avait habituée mon ancienne vie. L’objectif ? Reprendre cette quête spirituelle que j’avais amorcée dans mon enfance. C’est avec cet état d’esprit, «Mourir ou renaître à nouveau», que j’ai sacrifié toute la sécurité financière par laquelle je m’étais faussement définie pendant tant d’années. Abandonner mes chapeaux de mère aimante, d’épouse dévouée et de femme de carrière accomplie représentait pour moi une question de survie ; j’y suis restée 7 mois.

À partir de ce moment, j’ai rencontré plusieurs maîtres, leaders, dirigeants, représentants de Dieu dans plusieurs cultes, plusieurs religions. J’ai tant cherché quelqu’un qui soit à la hauteur de mes attentes. D’un maître, je n’exigeais rien de moins que la perfection : le parfait contrôle de soi, de ses pulsions, de ses émotions… Un surhomme ! Une sorte de rejet de l’humain pour atteindre un niveau supérieur d’humanité, que peu de gens touchent. J’ai cherché un Jésus, un Bouddha, un Mohamed. UN DIEU ! J’espérais qu’on puisse m’enseigner ce que je croyais manquant chez moi. Je croyais qu’il fallait continuer à chercher afin de trouver celui qui serait TELLEMENT SPIRITUEL et qui pourrait combler mes besoins. Cours, ateliers, voyages, doctrines, incursion dans un monde religieux constituaient les moyens idéaux d’accéder au MESSAGE, à une vérité. À MA vérité. Sans trouver ce Dieu parfait, j’ai expérimenté la paix intérieure, la joie profonde. Mes plus beaux moments de béatitude et d’éveil de ma conscience sont survenus en expérimentant les recoins de mon esprit à travers les enseignements que j’ai reçus. Le maître, celui qui transmet la connaissance, a fonctionné pour moi. Ce qui n’a pas fonctionné, c’est lorsque je percevais un jeu de pouvoir par la hiérarchie. Dès que j’étais témoin d’abus ou d’incohérence, je m’éloignais. Et je me disais que ce que j’avais à apprendre était appris. Je suis devenue professeure de yoga dans trois disciplines différentes et j’ai expérimenté d’autres philosophies spirituelles. Chaque fois que je ressentais une obligation liée aux dogmes spirituels ou provenant d’une forme d’autorité qui s’imposait par la force, la même question revenait me hanter : «Existe-t-il en ce monde un maître qui me convienne à moi et qui ne me décevra pas encore par le fait qu’il soit un humain ?»

Malgré cette question qui me poursuivait, j’ai persisté dans ma quête. J’ai enseigné la méditation, j’ai été formatrice en relation d’aide, j’ai fait du coaching et de la psychologie positive. J’ai étudié en psychologie et en pédagogie, j’ai développé des programmes de formation en relations humaines.

À travers tout cela, j’ai rencontré le gourou le plus redoutable : l’argent. J’ai flirté avec la faillite, pour ensuite lui tourner le dos et acheter une entreprise. J’ai refait surface dans le monde de l’entrepreneuriat avec une bonne lucidité de mes capacités. C’est en prenant conscience de tout ce chemin parcouru que j’ai réalisé que je n’avais plus besoin de chercher. Je sais que toutes les expériences que j’ai faites ont contribué à faire de moi la personne que je suis aujourd’hui. C’est par la force de mon parcours intérieur que je suis en contact avec mon propre maître et que je réalise la vie à laquelle j’aspirais. Toutes ces preuves de vérité que je cherchais à l’extérieur de moi en voulant leur donner une forme étaient en moi depuis toujours et me montraient le chemin à chaque instant !

 

LE MAÎTRE ET L’ÉLÈVE SONT EN SOI POUR NOUS REDONNER LE POUVOIR SUR SOI

L’idée derrière Congédiez vos gourous est d’amener les gens à réaliser que le pouvoir de transformation qu’ils ont en eux est plus accessible qu’il ne le paraît. Sans bannir de sa vie ceux qu’on appelle «gourous», il importe de prendre conscience de la liberté et du bonheur que nous sommes notre tout premier maître. C’est à partir de celui-ci que l’on peut trouver ailleurs, en autrui ou dans la nature, ce qui nous convient, ce qui nous manque à un moment de notre vie. Je souhaite inspirer les gens et les encourager à trouver différentes manières d’entendre, simplement, cette nature qui résonne en eux. Ma réponse au défi que pose la question de la maîtrise de sa vie est la pratique d’une démarche profonde avec soi-même, en toute conscience. Il s’agit d’un apprentissage totalement assumé, faisant appel à son intelligence et à son discernement ; revenir se référencer à soi encore et encore.

Pour ce faire, j’ai puisé dans mes expériences personnelles, dans mes recherches et mes formations pour mettre de l’avant les principes qui soutiennent et orientent la vie des gens les plus allumés et sereins que j’ai eu le privilège de rencontrer dans mon parcours de vie, mais aussi des grands maîtres qui ont inspiré l’humanité. L’ensemble de ces principes représente en quelque sorte une porte d’accès privilégiée à toute la sagesse qui habite l’Homme malgré ses faiblesses.

Ce sur quoi j’ai voulu insister, c’est l’amour qui réside en chacun de nous ainsi que la liberté d’être soi; prendre conscience que la paix intérieure est un état permanent que nos peurs et nos souffrances occultent.

Congédiez vos gourous est donc un guide pratique qui permet à chacun de nous de réveiller ce maître qui dort. Notre véritable éveil survient le jour où nous réalisons que nous sommes ce maître. En réalité, il ne s’agit que d’une autre forme d’amour de soi. Son unique commandement est : accepter, accueillir et aimer toutes les parties de notre être, peu importe leur forme. Si nous ne prenions que l’amour comme seul maître, nous serions guidés vers ce qu’il y a de plus beau. Et tout ce qu’il y a de plus beau en nous, nous le retrouverons aussi chez les autres. Il n’y a pas d’autres façons d’apprécier la grandeur de la vie.

Mon parcours de vie est un bon exemple des histoires que l’on peut parfois se conter à soi-même et qui nous amènent, pour un temps, en dehors du chemin. Si j’ai démontré, très jeune, une sensibilité au bonheur de mon prochain, mes expériences de vie m’ont forcée à prendre un détour qui m’aura amenée à mieux réaffirmer le maître en moi.

Devenir son propre maître, c’est embrasser toutes les formes de vie d’un amour infini et sans forme! C’est, surtout, faire le choix de ses valeurs propres et vivre en harmonie avec celles-ci.

Lise Marie Boudreau

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