Elle traversait l’inacceptable depuis un bon bout de temps ; et elle se demandait s’il y en avait encore pour longtemps.

Elle criait à l’injustice de vivre un tel supplice …

Quand allaient s’arrêter toutes ses souffrances que la vie mettait sur ces pas en permanence ?
Il y avait-il une fin ? Quelqu’un allait-il enfin lui tendre la main ?

Cela faisait tellement de temps que cela durait, qu’elle n’arrivait même plus à lutter.

Un soir très tard, va savoir pourquoi elle changea de regard.

Elle quitta le chaos de sa tête, tête qui était pleine de requêtes. 
Elle stoppa net son mental qui allait finir par lui être fatal.
Elle quitta le dehors et le brouhaha de son cerveau délirant, pour pénétrer dans son dedans.

Elle y trouva son fil d’Ariane.

Elle chercha le sens de ses épreuves dans son intime, plutôt que de le chercher ailleurs au-delà des cimes.

Elle écouta ce qui venait de son espace intérieur, et fit taire son scénario mental de malheur.

Elle écouta la sensation qui montait en elle, sans chercher à ce qu’il en soit autrement ; pour être juste en lien avec ce qu’il y avait en elle de vibrant.

Pour la première fois, elle arrêta donc de lutter ; et accueillit ce qui était en train de se passer.
Elle se trouva là dans sa profondeur, sans juger et sans chercher à masquer ce qui était en train d’émerger.

Et, elle comprit qu’elle avait été éprouvée pour enfin se retrouver.
Car ici dans son intime, elle trouva l’axe qu’elle cherchait depuis tant d’années.

Et elle sentit ce que c’était de s’aimer, dans l’accueil inconditionnel des sensations brutes qui en elle montaient, sans vouloir les transformer.

Elle comprit en cet instant ce que le mot accueil signifiait. Et elle en fut transformée à tout jamais.

Elle se sentit unie pour la première fois de sa vie.

Tout ce qui a réveillé ses sens l’a ramenée sur le sentier. Car au départ, elle s’était bien égarée et emmurée.

Il avait bien fallu un « bazooka »pour retrouver « la voie ».
L’épreuve l’avait remise en lien et sur le chemin.
Avec ses sens et l’amour, aujourd’hui, elle ne faisait plus de détour.

Maintenant quand elle était perdue, elle savait où aller se réfugier : 
Dans ses sensations qui était sa maison.

Là tout était parfait, plus besoin de chercher.
Elle et la vie qui circulait ne faisaient plus qu’un.

Ses sensations et sa conscience marchaient main dans la main.
Son corps et son âme s’étaient retrouvés.
Le féminin et le masculin en elle étaient enfin mariés

CAROLINE GAUTHIER

Auteur du Roman Initiatique  » Au Nom du Corps » : Cliquez ici