Quelle est l’émotion qui pourrait sauver tant de « gentils » envahis par des manipulateurs, pervers et autres bourreaux , mais que ces derniers se refusent de sentir sans être coupables ?

Quelle est l’émotion qui est reléguée au rang des parias et qui pourrait pourtant redresser tant de gens et les faire même sortir du statut de victime ?

Quelle est l’émotion que l’on nous enseigne être le mal suprême, alors qu’elle est une énergie de vie par excellence ?

Il y a une réelle tromperie qu’il convient de mettre en lumière, car l’on pense immédiatement que le fait de ressentir de la colère nous ferait irrémédiablement basculer dans un personnage diabolique avec des cornes.

Si bien que l’on n’aurait pas d’autres choix que de sourire pour paraître correct, quand quelque chose gronderait dans nos entrailles. Ou que l’on n’aurait pas d’autres choix que de se couper du ressenti de notre corps, qui est pourtant si intelligent, quand la colère commencerait à pointer le bout de son nez !

Tout ce qui gronde un peu fort dans nos corps devrait donc mourir selon certains ! Car cela ne serait pas bien, par correct, pas gentil, par parfait !

Les discours spirituels nous inondent de morales et nous disent que le seul sentiment que l’on devrait ressentir est l’amour inconditionnel !

Les discours religieux nous parlent de Bien et de Mal, de Gentils et de Méchants !

Cet état de fait a bien des effets pervers !

 

Car pour moi la colère c’est de l’amour !

C’est une forme d’expression qui existe dans notre corps et qui est là parce qu’elle est nécessaire !

La colère est même divine, car elle est une énergie comme les autres qui a une fonction bien précise, au même titre que la tristesse ou que la peur…

Et de mon point de vue, la colère ne devient démoniaque que parce qu’on la refoule et qu’elle n’a pas d’autres choix que d’exploser pour faire entendre ce qu’elle a à dire d’important !

Trop nier ce qui se passe dans nos corps, nous conduit à :

  • soit devenir un zombi ou un mort vivant coupé de nos sensations
  • Soit exploser comme une cocotte minute à force d’avoir trop refoulé et coupé une émotion pourtant bien présente !

Il est temps que cela change pour éviter la catastrophe ! Celle qui conduit tant de gentils à s’oublier, se renier, à se rendre malade pour aider les autres…

 

Aujourd’hui je veux faire un plaidoyer pour la colère. Car nous ne savons pas assez à quel point cette émotion nous est utile, voire même essentielle !

 

Mais d’abord je vais répondre à la question suivante :

Pourquoi la colère a tellement été décriée ?

En fait, nous confondons souvent l’émotion et le comportement ou la réaction qui en découle. Si bien que nous faisons un amalgame entre l’acte et le sentiment ressenti..

Et donc, on confond la colère avec le fait de taper, hurler, rugir…

Mais la réaction n’est pas la colère !

 

Je vais vous donner un exemple pour bien comprendre cela, car c’est essentiel !

Imaginez un garçon qui joue avec une fillette dans un bac à sable avec son râteau.

La fillette lui prend son râteau.

Le garçon qui est en colère hurle et lui tape sur la tête avec sa pelle.

La petite fille pleure.

La maman qui voit la scène de loin arrive et gronde son enfant !

Elle hurle : «  Mais enfin ! Ce que tu viens de faire n’est pas bien ! Tu seras puni ».

La maman donne le râteau à la petite fille.

L’enfant qui a éprouvé de la colère pense que c’est mal…

 

Le lendemain, les deux enfants se retrouvent dans le même parc.

Et la scène de la veille se rejoue : la petite fille prend de nouveau le râteau du garçon.

Le garçon ayant retenu la leçon ne veut plus être puni, et au lieu de crier pleure.

La maman qui voit son garçon pleurer est attendrie… : « Mais que se passe-t-il mon enfant ? »

Le garçon dans ses larmes lui répond d’une voix implorante : «  Elle m’a pris mon râteau ». La maman se retourne alors vers la fillette et lui dit : «  oh ! ce n’est pas bien… rend lui son râteau ».

Même scène, deux dénouements différents…

 

Résultat : le garçon comprend que la colère n’est pas autorisée dans sa famille et remplacera cette émotion par de la plainte et des pleurs pour obtenir ce qui est important pour lui.

Cela devient ce que l’on appelle une émotion racket, c’est-à-dire une émotion qui n’est pas la vraie émotion, mais dont on se sert pour obtenir quelque chose de quelqu’un…

Il a vu que la colère n’était pas acceptée par sa maman et quand quelqu’un empiètera sur son territoire ou fera quelque chose qui niera son identité, il pleurera plutôt que de dire « non », je ne suis pas d’accord…

Et plein de colère pourra se stocker dans son corps, sans qu’il en ait conscience… Tout cela ne circulera pas dans son corps comme cela le devrait..

Et même pire, il ne pourra pas faire le deuil de situations plus difficiles pour lui, car il n’aura pas pu libérer toutes les émotions qui sont importantes pour que le deuil se fasse…

Quand la colère n’est pas autorisée, ce qui est souvent le cas pour les femmes par exemple , la tristesse ( qui n’est pas de la vraie tristesse, mais de la plainte ) va remplacer la juste émotion de colère… Et l’émotion qui a une juste utilité pour le corps ne remplit plus sa fonction de base…

 

Reprenons l’exemple de tout à l’heure

Si la maman savait à quoi servent les émotions, elle aurait du scinder le comportement de l’émotion.

La colère ressentie par l’enfant est juste. On lui prend son râteau ! On empiète sur son territoire… Ce qui n’est pas juste c’est l’action de taper !

La juste phrase à dire dans ce cas là est : «  Je comprends que tu sois en colère, mais je ne suis pas d’accord que tu tapes ». Je comprends que c’est ton râteau, serais-tu d’accord pour le prêter ? »

 

Car finalement la colère, elle remplit quelle fonction ?

Elle nous donne l’information que quelque chose qui est important pour nous ( une valeur ) n’est pas respectéE. Elle nous donne l’information que notre identité est bafouée ; ou encore que l’on empiète sur notre territoire…

En fait, elle nous permet de poser nos limites…

Elle permet de sentir son identité, son existence et de sentir quand elles sont bafouées.

Elle est à la racine de notre identité, et si cette dernière est respectée, la colère n’a pas besoin de faire surface.

Ne pas ressentir cette émotion, c’est prendre le risque d’être envahi dans son territoire et de basculer dans la plainte plutôt que de dire ce qui est important pour nous, comme dans l’exemple du petit garçon …

Beaucoup de personnes «  Gentilles » ne savent pas dire non, car elles ne sentent pas la colère qui permet de s’appuyer sur cette énergie pour poser ses limites ( sans avoir besoin de hurler, de taper, ou de hurler )

Pas besoin de sentir « HULK » à l’intérieur de nous pour le faire … Juste sentir qu’une chose essentielle, un besoin légitime ne sont pas respectés… puis  le poser, le dire…

Si on s’aime et que l’on se respecte, la colère disparaît…

La colère énorme n’émerge que parce que justement, la limite n’a pas été sentie avant.

Et cette colère finit justement par prendre le contrôle parce qu’elle n’est pas aimée à se juste valeur.

Ou encore parce qu’elle est devenue, elle aussi une émotion racket…, ressentie à la place d’une autre comme par exemple la tristesse et la vulnérabilité ( quand ces dernières ne sont pas autorisées). Mais là c’est une autre histoire…

Quand les émotions ne sont pas aimées à leur juste valeur.

Quand on ne sait pas à quoi elles servent dans le corps,

Quand on ne comprend pas qu’elles sont un véritable GPS pour nous-mêmes

Quand on ne sait pas qu’elles sont un trésor pour nous mettre en lien avec des besoins fondamentaux ;

elles finissent par devenir des dragons alors qu’elles sont des anges.

 

UNE DE MES CITATIONS :

 » Quand tu es en colère, au lieu de crier sur les autres en allant  « hors de toi », ressens à l’intérieur de toi la puissance que la colère recèle en elle.
Si tu plonges alors dans cette énergie et que tu y laisses trembler tout ton corps, cela te redressera à tout jamais. Tu n’auras alors plus besoin de hurler sur le monde ; ni de te poser en victime. »

POÈME :

Pourquoi lui a -t-on toujours dit que la colère était mauvaise ? N’y avait-il pas là un vrai malaise ?
Pourtant, la colère l’avait sauvée d’un destin mal engagé…

Et bien oui, on lui avait appris à être parfaite.
Pas question pour elle de créer des tempêtes !

Elle avait donc toute sa vie été gentille sans sourciller, et tout cela dans le seul but d’être une femme adorée par ceux qui l’entouraient.
Elle faisait donc ce qu’il fallait, parce qu’elle pensait que c’était cela aimer.
Elle n’avait jamais eu aucun émoi, car elle croyait qu’il ne le fallait pas.
Bilan des courses : elle s’était oubliée.
Et malgré tout ce qu’elle subissait, elle continuait à ouvrir ses bras plus grands, même devant les méchants.
Elle était même devenue au fil des ans, la victime consentante de tous les mécréants.

Mais quelque chose de sournois était à l’oeuvre.
Tout ce qu’elle refoulait par trop d’années de non-dits, se transformait en aigreur petit à petit.
Cela pouvait même devenir de la violence, qu’elle projetait à l’extérieur pour éviter d’y faire face, ou de regarder sa colère dans une glace.

Elle finissait même par retourner cette colère enfouie contre elle, jusqu’à perdre son énergie de vie pourtant si belle.
Et plus les années passaient, et plus elle se mentait.
Elle aurait pu même en mourir, si un jour elle n’avait pas appris à sentir et à rugir.

Un matin va savoir pourquoi, tout son refoulement explosa…
Tout cela parce qu’elle rêva d’un lion qui ne pouvait crier, et qui ne pensait qu’à partir loin, quand on lui bottait l’arrière-train !

À partir de ce moment-là, elle sentit un feu dans son ventre… Elle sentit même la rage, celle de sa femme sauvage.
Elle n’écouta plus les beaux discours, et comprit que la colère avait elle aussi affaire avec l’amour !

Quoi, mais n’importe quoi ! C’est quoi ce charabia ! Lui disait les bien pensants et les savants.
Mais elle, elle n’écouta pas, et sut quelque chose d’essentiel ce jour-là . La colère est un cri d’amour pour soi.

Quand on s’est trop renié, elle vient nous rattraper pour nous sauver. Elle permet de poser ses limites et ses « non », pour enfin se respecter et s’aimer…
La colère est un cri de vie quand on a oublié d’exister, ou que l’on s’est trop longtemps renié !
Elle permet de poser son identité et de crier : « et oh je suis là, surtout ne m’oublie pas ! … »

Quand on sait qui on est et qu’on sait le poser, pas besoin de la colère pour nous guider …

La colère ne subsiste que parce qu’on ne veut pas qu’elle existe. Elle ne reste que parce qu’on ne prend pas soin d’investiguer, que l’on a des besoins profonds refoulés et non satisfaits à respecter.

Elle n’existe que parce qu’on n’a pas le courage de poser ce qui est important pour nous et pour son identité.
Si la colère était aimée pour ce qu’elle était vraiment, elle ne perdurerait pas éternellement…
Elle prit donc un engagement !

Elle décida de s’aimer vraiment ! Et la colère qu’elle avait accumulée toutes ces années parce qu’elle s’était oubliée n’eut plus besoin de lui donner de message, pour devenir une femme sage…

Et à compter de ce jour, elle sut vraiment ce qu’était l’amour. Mais un amour bien authentique, bien loin de celui qu’elle s’était obligée à donner parce c’était ce qu’il fallait…

C’était un amour de coeur et de corps et non pas de tête, qui partait de son élan vibrant.
La colère était donc une émotion qui l’avait aidée à aimer vraiment… Y aurez-vous cru un seul instant ?

CAROLINE GAUTHIER

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