Interview exclusive de Marion Rebérat, auteure du livre « Danse mon étoile, Danse ! Histoires de vie », Roman initiatique autour du monde et des mondes, un chemin vers soi.

J’ai rêvé. J’ai rêvé pour survivre. J’ai rêvé pour vivre.

J’ai tenu la barre de mon cœur, malgré les doux leurres : les attentes, les conditionnements, les programmes, les orientations d’une famille, d’un système scolaire, d’une société, etc.

Et malgré les vents forts poussant la voile dans la direction montrée par une boussole extérieure, j’ai choisi de tenir bon mon gouvernail intérieur. L’aiguille de mon cœur montrant un chemin dans un brouillard à couper au couteau.

Mais à force de persévérance, la purée de nuages commença petit à petit à se lever, à se dissiper au fil des vagues et des remous.

Le vent continuait de pousser vers une direction opposée à celle de mon être intime, et malgré les claquements des voiles dans le vent rugissant, les hauts-fonds me guidaient à danser avec ce qui soufflait fort en moi.

Jour après jour, nuit après nuit, les pas sont devenus plus fermes, plus assurés pour oser marcher vers qui j’étais, vers Soi, vers l’enchantement de la vie, l’accord de mes corps en mon axe.

Le rêve est devenu création, créativité. Le rêve s’est ancré. Le paysage s’est matérialisé sous mes mains, mes pieds, devant mes yeux, et dans mon cœur plus encore.

En voyage, toujours sur le navire qu’est la vie, sur le mouvement perpétuel de ces océans de transformations, à ancrer la foi profonde en mon âme, et non dans le fond de la cale des mers agitées.

Aujourd’hui, les doutes insufflés par les vents des tempêtes peuvent bien souffler, ils continuent d’alléger des illusions en les emportant avec eux loin des rivages de mon être. Ainsi lors des jours de temps clairs, il m’est devenu plus simple et plus facile de rire des masques, et des jeux de rôles… jouant avec les images d’ici ou de là-bas. Scène d’eau vive, Cène d’eau de vie !

En voguant ainsi, j’ai touché terre. J’ai découvert la Terre, celle qui m’accueille les bras ouverts, une terre nourricière, aimante et confiante, une terre-mère qui m’a elle-même dévoilé à ma propre terre intérieure.

D’un monde à l’autre, d’un pays à l’autre, un voyage pour des voyages, la part nomade a bourlinguée. A travers des initiations, des enseignements, des rencontres, des expériences, j’ai grandi. Aujourd’hui, c’est avec joie, que je vous partage une façon de sentir ce qui est présent, et ce qui constitue une forme de mon chemin.

Ce que j’appelle « Médecine de la Terre, Médecine de l’être », un chemin vers notre essentiel.

Dans ce que j’ai expérimenté, le corps est une clé, un point de départ non sans importance pour se retrouver, revenir à soi par le corps, retrouver le contact avec son être profond.

Le corps est une matière, un temple sacré qui me permet de faire l’expérience de cette vie terrestre. Il m’apparait comme une porte des étoiles, celui qui permet de sentir… ressentir avec nos sens, de prendre conscience de la Conscience. Il est comme une coupe de vie, réceptacle de l’âme, du cœur et de l’esprit.

Et dans cette observation, j’ai senti ce corps en lien avec la terre, le corps de Mère Terre. Et j’ai entendu : « Prendre soin de la terre c’est prendre soin de soi, prendre soin de soi c’est prendre soin de la terre. Et plus j’écoute mon corps, plus j’affine ce qui est bon pour moi, plus j’écoute mon corps, plus je suis en mesure d’ajuster l’ensemble… où rien n’est figé, où tout est en mouvement continu. »

La route m’a dit : la seule chose qui Est, c’est l’expérimentation. C’est Oser. Oser y aller.

Oser se vivre, se sentir, se rencontrer. Oser lâcher l’égo qui nous juge, qui juge l’autre, qui nous freine, qui nourrit les peurs… Oser se laisser éclore. Nous avons tout en soi. Et la Terre nous guide…

La voie de la Terre comme une forme, comme un corps, un passage qui nous permet de prendre conscience. La voie de la Terre comme Médecine, est une spiritualité ancrée, terrienne, qui ne sépare pas le corps et l’esprit. Elle vit dans un principe d’unité et de reliance.

La Terre m’enseigne. Elle m’enseigne lorsque je l’observe. La Terre me guérit. Je rends à la terre, et elle transforme. Par sa vibration, par son essence, par ses fruits et ses légumes, par son eau que je bois ou dans laquelle je me baigne, par ses herbes et ses plantes. Elle m’offre tout. Si je sais l’écouter, la recevoir, l’entendre, danser avec elle dans le mouvement qu’elle me propose, dans ce respect simple du sacré, de la vie, elle donne tout sans condition, avec amour et joie. Elle me montre l’importance des racines et du centre. Elle me montre que plus un arbre est enraciné, plus il peut monter haut dans le ciel sans être déraciné au premier coup de vent. Elle me montre que plus je m’enracine profondément dans une terre saine plus je renforce ma base. Être enraciné permet de bourgeonner, d’éclore, de fleurir… Me permet de m’ouvrir, pleine de confiance à la vie terrestre en acceptant ce qu’elle nous offre avec gratitude.

La Terre est une merveilleuse machine à laver, comme le corps, avec un pouvoir de transmutation et d’adaptation infini.

Cette médecine de la Terre m’amène à sentir la médecine de l’être :

En observant les cycles de la planète, ses saisons, en contemplant toutes ces transmutations, en ingurgitant ce qu’elle donne sans transformation, en écoutant les animaux, les plantes, les minéraux, je me connecte à ma propre matière, une partie de ce tout… Un corps, un être. Dans lequel je me sens être une voyageuse de l’éternel, faisant l’expérience de la matière, pour me souvenir. Me rappeler d’où je viens. Retrouver le chemin du retour, qui ne peut se faire que par l’expérience. Une expérimentation qui part de soi, et qui retourne en soi :

Le corps est l’espace sacré de tous les départs – pour nous humains, incarnés faisant la pratique de la matière. La porte d’embarcation et la piste d’atterrissage pour l’âme en voyage, l’Intelligence Universelle, le fil d’Or de l’éternel

Et sur ce chemin divinement humain, je constate que la nature recèle son propre pouvoir de guérison, et le corps recèle sa propre médecine. L’être possède la capacité inhérente de préserver la santé et de la rétablir lorsqu’il l’a perdue. Au cœur de l’organisme vivant se trouvent les forces de vie permettant d’y parvenir. Et cela éclot lorsque l’on se met véritablement à l’écoute de notre pouvoir intérieur (loin d’un mental ou d’un intellect qui croient savoir, qui ne nourrissent que trop souvent un égo, une personnalité, des peurs.)

Je peux trouver l’accord juste entre le cœur, le corps, l’âme, et un mental au service de la Conscience, je peux trouver l’équilibre afin d’organiser au mieux la matière, notre terre, ma place de terrien.

Ce chemin en lien avec la Terre, la Mère ramène à cet essentiel. Elle guide dans ce sacré en toutes choses. Cette vie jaillit comme une révélatrice de ce que nous portons, au-delà de la dualité que nous visitons. Dès lors, nous pouvons faire confiance à son corps, à ses ressentis, à ses perceptions, qui s’affinent depuis des années parce qu’on choisit de se mettre à l’Ecoute : « Comme un mathématicien qui apprend à compter, j’apprends à compter sur mon corps, sur mes corps. »

Ainsi je me tourne vers ma propre science intérieure. Et chacun d’entre nous a sa propre Médecine. Chaque-un peut apprendre à retrouver le chemin vers son savoir.

Les premiers cercles de sagesse s’asseyaient ensemble, et ensemble partagé leur connaissances, et décidaient ensemble – Hommes, Esprits de toute nature, etc. – des décisions à prendre, des actes à poser, de la pluie, du soleil, d’une médecine à utiliser ; dans une cohérence d’un tout.

Ces hommes et ces femmes savaient entrer – par le corps, par leur intériorité – en contact avec les différents plans de conscience, à l’écoute de ce qu’ils sont et des rythmes dont ils sont porteurs. En respectant leur pouvoir, ils pouvaient agir véritablement par eux-mêmes, avec eux-mêmes, et transformer ce qu’il y avait besoin de transformer.

Ainsi était utilisée la matière au service de la conscience.

Aujourd’hui voyageur que nous sommes, nous pouvons choisir de reprendre ce chemin… quelque peu oublié.

Et finalement, pourquoi tout ça ? Peut-être pour vivre la voie de l’Amour. Un amour bien au-delà des sentiments et de l’émotionnel, on l’aura compris. L’amour créateur, l’amour qui fait pousser chaque fleur, qui fait battre chaque cœur. L’amour comme une vibration universelle. L’amour antagoniste non pas de la haine, mais de la Peur (cette grande peur de l’inconnu, de la non reconnaissance, de la disparition, de la mort…)

En chemin vers l’Amour, nous rencontrons la Confiance, élément indispensable à ce passage.

L’amour n’a rien à voir avec ce qui est programmé, institutionnalisé, normé. Il n’est pas stagnant. Il touche tous les règnes. Nous pouvons le canaliser, vibrer, devenir cette vibration d’amour, pour soi. Et le faire circuler. L’amour coule avec harmonie.

La patience et la répétition sont passées maitresses dans l’art de faire passer ce message… au cœur. Le corps permet la transmutation de ce voyage : plus qu’un cercle une spirale… une Conscience qui bouge. L’amour, grand instrument de métamorphose guérit, transforme, amplifie, crée.

Et en prenant conscience de qui nous sommes, vient le sens et la direction que nous pouvons donner à notre vie. Un rêve qui nourrit le cercle de notre Etre, qui remplit ce cercle avec de la confiance, de la force, une vision vraie et une certitude puissante qui vient du plus profond de notre âme. Une nouvelle vision que nous pouvons sentir dans l’air que nous respirons, et ainsi nourrit le cercle de notre entourage, notre environnement, notre terre, etc.

Bien à vous !

« Je porte en moi le pouvoir de me faire confiance, chaque jour, pas après pas.

Je porte en moi le possible de vivre en mon centre, loin des illusions.

Je porte en moi le pouvoir de transformation, comme chacun d’entre nous.

Je porte en moi ma propre médecine, comme chacun d’entre nous.

Je porte en moi la Connaissance de l’Univers, comme chacun d’entre nous.

Je porte en moi le Cœur ultime, et le pouvoir de l’amour, comme chacun d’entre nous.

Je porte en moi un pouvoir de vie, à ré-affiner sans cesse, avec fluidité, humilité, à modeler encore et encore, à redéfinir tous les jours. »

MARION REBERAT

Auteure du livre : « Danse mon étoile, Danse ! : histoires de vie »