Isabelle DUFFAUD-Chloé BERNARDI, mère et fille

Artiste Peintre et Couturière Styliste

On pourrait croire que parce qu’une mère est créative, ses enfants le sont plus facilement. Je pense au fond que c’est l’inverse. J’ai réalisé la chose suivante : Ce sont nos enfants qui nous font évoluer, peut-être même que ce sont nos enfants qui nous créent. Le dernier d’une lignée s’il a une conscience plus éveillée, une détermination plus forte et une oeuvre plus marquante, donnera l’exemple et l’alignement à toutes les générations qui l’ont précédé comme à celles suivantes.

Car c’est le futur qui nous crée et non l’inverse. Ce sont nos intentions porteuses d’avenir qui font nos choix présents.

Nous étions toutes deux sans doute habitées par le désir d’être libres.

  

Comment es-tu arrivée au dessin et à la peinture ?

Très récemment. J’AI VU MA MAIN DROITE GRIFFONNER sans discontinuer sur un papier pendant que ma main gauche tenait mon portable à l’oreille dans l’attente d’une réponse hypothétique d’un opérateur téléphonique … C’est comme ça que j’ai découvert mon premier dessin et que je me suis surprise à le trouver beau. Depuis je n’ai plus arrêté.

Tu n’avais jamais dessiné avant ?

Si, toute petite, je passais des heures à dessiner. Je copiais, plus exactement, des dessins de PIF que je grossissais. Je découvrais alors que ce que je faisais était apprécié et je recevais l’admiration des autres. Ce dont j’avais certainement besoin pour me reconnaitre moi-même.

Et puis je n’ai plus rien fait pendant près de 40 ans! Jusqu’à aujourd’hui. Comme quoi, les talents ne s’éteignent pas comme ça !

Tu avais fait aussi un temps de la sculpture et du modelage?

Oui. Un jour que je ne pouvais pas faire de cadeaux à Noel par manque d’argent j’ai acheté de l’argile pour faire des petites statues à offrir. Et là, surprise totale : j’ai vu mes mains essayer de modeler un espace déjà présent : la première statue fut un ange, la seconde un diable. J’aurais essayé de copier je n’aurai jamais réussi à les faire aussi bien. Mes mains essayaient de traduire ce qu’elles sentaient dans l’invisible.

Je pense aujourd’hui que mes mains essaient de rendre apparent quelque chose de déjà présent.

J’ai beaucoup pensé aux musiciens à l’époque et je me disais que ce devait être comme ça que se passait le processus de création : ils ENTENDENT d’abord la musique en eux et essaient de la traduire par des notes ensuite.

Comment en es-tu venue à la peinture ?

A peu près de la même manière qu’est venu le dessin. Spontanément. Ayant eu beaucoup d’appréciation positive pour mes dessins et les gens me demandant pourquoi je ne mettais pas de couleur, après un cours pour savoir comment utiliser une ou deux techniques, je me suis lancée avec un délice sans nom dans l’acrylique et le fusain, dans un débordement de joie et de couleurs complètement épanouissant.

Comment décris-tu le processus créatif? Quelle sensation as-tu quand tu dessines ?

J’aime me centrer avant de commencer. Je suis complètement inspirée et absorbée. C’est une méditation active qui semble s’écouler en moi et se manifeste par mes mains. Cette absorption hors du temps canalise toutes mes forces. Tout mon corps est dans une même attention.

J’en ressens une grande paix et une grande joie. Je ne sens pas le temps passer. Et selon le thème pressenti, je me pose devant une feuille blanche et laisse le flot couler.

Comment définirais-tu l’espace de la création ?

Un espace de silence et de jaillissement de vie, qui passe pour chacun par un moyen particulier pour peu qu’on lui laisse l’ouverture et la place : par les mains si tu es tricoteuse, brodeuse, bricoleuse ou peintre, mais ça peut passer par ailleurs : la voix si tu es chanteuse ou tout le corps si tu es danseuse. Seulement après viennent la technique et le travail.

Quels sont tes projets aujourd’hui ?

Je viens de finir ma première expo à Paris sur l’alchimie de l’amour ou l’enchantement des polarités, j’aimerais que mes peintures et mes dessins soient vus ici dans ma région. Que les gens s’approprient les cartes que j’ai créées pour une lecture de Vie.

Tout cela est fait pour servir, je m’en suis rendue compte, pas pour rester dans un placard, un garage ou un atelier. Je propose donc des locations, des échanges, pour que dessins et peintures tournent et offrent du plaisir et de la joie au regard et un peu de bonheur au vent…

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Interview fille – mère

Chloé Bernardi – couturière et styliste- par Isabelle Duffaud

 

Chloé comment t’es venue la couture ?

Du plus loin que je me rappelle j’ai toujours fait ça, j’ai toujours cousu, bricolé, réparé. Quand j’ai récupéré la machine à coudre de mon arrière grand–mère, je me suis lancée.

Qu’aimes-tu dans la couture et que ressens-tu quand tu crées?

J’aime être en action, j’aime faire des choses avec mes mains. J’aime cuisiner, bricoler, coudre. J’aime fabriquer, innover, faire de nouveaux modèles, me concentrer sur une nouvelle forme.

Quand je crée, je me laisse inspirer, je suis absorbée par ce que je fais tout en laissant mon esprit libre de rêver ou réfléchir aux prochaines collections, aux nouveaux modèles.

Quand as-tu commencé ?

Vers 2010, avant la naissance de Mila car je ne trouvais rien qui me plaisait pour elle et sa chambre. Et je n’aimais pas les imprimés proposés pour les enfants.

Comment t’es-tu lancée ?

J’ai commencé par faire le salon professionnel Play Time à Paris, des boutiques m’ont passé commande et j’ai pu ensuite me lancer. J’ai fait mon site à la suite et des particuliers m’ont acheté mes collections. Il y a eu aussi quelques parutions d’articles qui m’ont aidée.

Est-ce que tu fabriques tout toi-même?

Oui. Je donne seulement certains articles à un atelier de confection associatif, qui oeuvre pour la réinsertion des femmes à travers la couture.

 

Comment as-tu envie de continuer et d’évoluer ?

Je suis en train de faire refaire mon site par une société spécialisée dans le référencement,

afin de pouvoir vendre aux particuliers directement et surtout en plus grand nombre.

Par la suite j’aimerais avoir un show-room ou une petite boutique où recevoir mes clients.

J’ai comme idée d’y présenter aussi des meubles chinés costumisés qui auront la double fonction de décorer et meubler le magasin, tout en étant proposés à la vente, histoire d’assouvir cette fois ma passion du bricolage.

 

Est-ce que tu crois que tout le monde peut créer ?
Je pense que oui, mais tout le monde n’en éprouve pas le besoin, ou du moins la même satisfaction que moi à le faire.

La créativité est infinie et ne se cantonne pas à un seul domaine, elle fait probablement partie de chacun d’entre nous.

 

Liens pour voir les créations d’isabelle DUFFAUD :

https://www.facebook.com/isabelleduffaudcreations2015/

http://isabelleduffaudcreations.tumblr.com/

https://www.facebook.com/isabelle.duffaud

http://associationlesnouveauxmondes.com/

 

Liens des différentes oeuvres de Chloé BERNARDI :

 https://www.facebook.com/chloebernardipage/?ref=settings